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Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

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Les quatre conciles tenus successivement à Tolè<strong>de</strong> aux VIe et VIIe siècle, et celui tenu à Paris en 614 insistaient sur<br />

la défense <strong>de</strong> confier aux juifs aucune charge publique, civile ou militaire. Cette incapacité est même étendue aux fils <strong>de</strong><br />

juifs convertis.<br />

D’autres conciles défen<strong>de</strong>nt aux chrétiens d’avoir recours aux services <strong>de</strong>s juifs comme mé<strong>de</strong>cins, comme serviteurs,<br />

comme nourrices. Selon les moralistes du XVIIIe siècle, violer une <strong>de</strong> ces prescriptions peut, suivant les circonstances,<br />

constituer une faute mortelle, « Sans prétendre, dit M. Auzias Turenne, qu’il en soit exactement <strong>de</strong> même aujourd’hui, on<br />

ne saurait soutenir que ces dispositions sont entièrement tombées en désuétu<strong>de</strong> ou ont été abrogées. »<br />

Un <strong>de</strong>s canons les plus sages assurément est bien celui du 4e concile d’Avignon (1409) qui défend aux chrétiens <strong>de</strong><br />

traiter aucune affaire d’argent avec les juifs. Ceux-ci sont condamnés à rendre ce qu’ils ont extorqué par usure.<br />

Le quatrième Concile <strong>de</strong> <strong>La</strong>tran revient sur ces défenses et interdit aux juifs d’exiger <strong>de</strong>s intérêts exagérés, à peine e<br />

d’être privés <strong>de</strong> tous rapports avec les chrétiens », On ne doit leur confier aucun emploi public; si ou le fait, le contrevenant<br />

sera puni et le juif, après avoir été révoqué, <strong>de</strong>vra en outre, remettre à l’évêque, pour le distribuer aux pauvres, tout<br />

l’argent reçu par lui à l’occasion <strong>de</strong> cet emploi. C’est alors qu’on vit apparaître l’injonction pour les juifs <strong>de</strong> se distinguer<br />

par les vêtements ou du moins par une marque bien visible <strong>La</strong> marque la plus ordinairement prescrite était une pièce circulaire<br />

d’étoffe jaune appelée « rouelle » que les hommes et les femmes <strong>de</strong>vaient porter également, ou un bonnet jaune.<br />

L’on sait que les juifs <strong>de</strong>vaient occuper dans les villes un quartier spécial appelé le Ghetto 2 .<br />

D’autre part, l’Eglise ne cessait <strong>de</strong> condamner les violences dont les juifs étaient parfois l’objet <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s peuples<br />

pressurés par eux et poussés à bout.<br />

Constamment, dit M. Auzias Turenne, l’Eglise s’est inspirée du principe directeur que le Concile <strong>de</strong> <strong>La</strong>tran énonçait en<br />

ces termes: « Ju<strong>de</strong>os subjacere christianis oportet et ab eis pro sola humanitate foveri. Que les juifs soient traités, avec<br />

humanité; mais qu’ils soient toujours tenus dans la dépendance et qu’on ait avec eux le moins <strong>de</strong> rapports qu’il se pourra.<br />

»<br />

Malheureusement, ne p as écouter l’Eglise et se croire plus sage qu’elle, n’est pas non plus chose nouvelle. Fréquemment<br />

on oubliait ou on foulait ouvertement aux pieds les prescriptions <strong>de</strong>s Syno<strong>de</strong>s ou <strong>de</strong>s Conciles; il en résultait<br />

que les juifs ne tardaient pas à s’enrichir, à accaparer les marchandises et tout l’argent du pays; si bien que loin d’être<br />

dans la dépendance, c’étaient eux qui imposaient le joug aux chrétiens, Quand ce joug était <strong>de</strong>venu intolérable, si les<br />

princes n’intervenaient pas, parfois les multitu<strong>de</strong>s avaient recours aux plus déplorables violences. L’Eglise alors <strong>de</strong>venait<br />

la seule protectrice <strong>de</strong>s juifs et l’on voyait les Papes, comme Jean XII et Clément VI, intervenir en leur faveur et, en même<br />

temps, rappeler au peuple chrétien que ses maux provenaient surtout <strong>de</strong> l’oubli <strong>de</strong>s prescriptions si pru<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong><br />

l’Eglise 3 .<br />

Quelques Papes, Pie IV notamment et Sixte-Quint; voulurent essayer <strong>de</strong> l’indulgence et, dans l’espoir <strong>de</strong> convertir les<br />

juifs, leur firent <strong>de</strong>s concessions, mais le résultat fut tout autre et après quelques années Pie V et Clément VIII furent forcés<br />

<strong>de</strong> rétablir les canons dans toute leur rigueur. « Tous, disait Clément VIII, souffrent <strong>de</strong> leurs usures, <strong>de</strong> leurs monopoles,<br />

<strong>de</strong> leurs frau<strong>de</strong>s; ils ont réduit à la mendicité une foule <strong>de</strong> malheureux, principalement les paysans, les simples et<br />

les pauvres. »<br />

M. Auzias Turenne termine par ces conclusions :<br />

« L’Eglise, dès l’origine et avant tous les politiques, a compris que les juifs étaient un danger et qu’il fallait les tenir à<br />

l’écart. Dépositaire <strong>de</strong> la douceur évangélique, elle a défendu la vie <strong>de</strong>s juifs; mère <strong>de</strong>s nations <strong>chrétienne</strong>s, elle veut les<br />

préserver <strong>de</strong> l’envahissement hébraïque qui serait leur mort au spirituel et au temporel. Si on lui avait obéi, les chrétiens<br />

n’auraient pas eu à souffrir tout ce qu’ils ont souffert <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s juifs, et, par suite, les réactions terribles avec tous les<br />

crimes qui les ont accompagnées, n’auraient pas eu lieu. Chrétiens et juifs se seraient donc bien trouvés <strong>de</strong> cette observation<br />

<strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> l’Eglise.<br />

« Au lieu <strong>de</strong> tenir les juifs à l’écart, les nations <strong>chrétienne</strong>s, après avoir entièrement laissé <strong>de</strong> côté les prescriptions <strong>de</strong><br />

l’Eglise, ont fini par les admettre dans la société et leur accor<strong>de</strong>r tous les droits <strong>de</strong> citoyens. Et aujourd’hui il se trouve que<br />

ces nouveaux citoyens, après avoir accaparé la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la richesse nationale, ten<strong>de</strong>nt à s’emparer du gouvernement<br />

et à opprimer ceux qu’ils n’ont pas cessé <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r comme <strong>de</strong>s être impurs, <strong>de</strong>s gentils, <strong>de</strong>s Philistins incirconcis.<br />

Toutes les mesures proposées, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> l’Eglise, seront vaines, et celles <strong>de</strong> l’Eglise, pour être efficaces,<br />

doivent être appliquées <strong>de</strong> concert par l’Etat et par chacun <strong>de</strong> nous personnellement. Aussi longtemps que les<br />

1<br />

Quelle différence avec ce que nous voyons aujourd’hui. Un journal citait un jour le fait <strong>de</strong> la cour d’Aix où siégeaient quatre juifs. Or,<br />

c’est <strong>de</strong> la cour d’Aix que relèvent tous les tribunaux consulaires français.<br />

2<br />

On a reproché à l’Eglise ces Ghetto. Voici à ce sujet le témoignage d’un Israélite converti, le R. P. Ratisbonne, dans son livre : <strong>La</strong><br />

Question juive.<br />

« L’Eglise a énergiquement condamné, par l’organe <strong>de</strong>s Pontifes, les fureurs <strong>de</strong> ces inimitiés cruelles, alors même qu’elles étaient <strong>de</strong>s<br />

représailles. Elle a couvert <strong>de</strong> son égi<strong>de</strong> les Juifs tremblants; elle ne s’est pas bornée à les arracher aux passions populaires; elle leur<br />

a ouvert <strong>de</strong>s asiles inviolables, où ils trouvaient la sécurité. C’est Rome qui a donné l’exemple <strong>de</strong> cette charité protectrice; elle a concédé<br />

aux juifs un quartier à part, et plusieurs autres villes ont imité l’initiative <strong>de</strong>s Pontifes romains. Grâce aux lieux <strong>de</strong> refuge, les Juif s<br />

vivaient ensemble autour <strong>de</strong> leur synagogue, conformément à leurs lois, sous l’autorité <strong>de</strong> leurs chefs spirituels, et ils avaient la jouissance<br />

pleine et entière <strong>de</strong> leur culte. De là les Ghetto, dont l’origine se rattache à une pensée hospitalière, trop oubliée, trop calomniée<br />

<strong>de</strong> nos jours... ».<br />

3<br />

Il est curieux <strong>de</strong> connaître les considérants sur lesquels les souverains pontifes basent leurs déterminations. Les juifs, est-il dit - et<br />

cette pensée se retrouve dans les préambules d’un grand nombre d’actes pontificaux ren<strong>de</strong>nt témoignage à la vérité <strong>de</strong> la foi orthodoxe,<br />

tant parce qu’ils conservent les Ecritures pleines <strong>de</strong>s prophéties qui annoncent le Christ, que parce que leur dispersion parmi les<br />

peuples rappelle le déici<strong>de</strong> qu’ils ont commis. En second lieu, l’heure doit venir <strong>de</strong> leur retour à la vraie foi; leurs restes seront sauvés.<br />

Puis leurs pères furent les amis <strong>de</strong> Dieu. Eux-mêmes portent la ressemblance du Sauveur, et Dieu est leur créateur comme celui <strong>de</strong>s<br />

chrétiens. Au surplus, le Saint-Siège se doit à tous, aux sages et aux insensés. Les chrétiens doivent avoir pour les juifs la même bénignité<br />

dont ils désirent que leurs frères, qui vivent dans <strong>de</strong>s régions païennes, soient l’objet <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s païens. N’est-il pas nécessaire<br />

que le chrétien haïsse l’iniquité, aime la paix et travaille pour te droit ?<br />

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