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En juin 1986, le FCASQ met la main sur le document de quarante pages de directives
pour mener l'intervention "visites à domicile" et le publicise. Il convient d'en rappeler
quelques extraits et leur implication , d'autant plus qu'à partir du moment où les
directives sont connues, le gouvernement doit justifier son programme par son
application "humaine" et son efficacité.
Ainsi, sans la moindre preuve, sur les seuls soupçons du gestionnaire local, 10% de la
population québécoise est devenu sous surveillance et présumée fautive. Si vous
êtes assistée sociale et que votre loyer est trop élevé en regard de ce que l'Etat vous
accorde pour survivre, si vous avez un pensionnaire (présumé marital) ou si vous êtes
victime de délation, la procédure peut s'enclencher.
Le gouvernement et ses agents ne se demandent pas pourquoi les loyers ne sont
pas plus accessibles aux populations à faible revenu. Pourquoi de plus en plus de
jeunes assistés sociaux, avec leur 170 $ par mois, doivent coucher n'importe où et
que plusieurs autres bénéficiaires d'aide sociale doivent s'entasser dans des
logements insalubres. Le gouvernement n'a pas jusqu'à maintenant voulu s'attaquer
sérieusement au problème du chômage. Il n'a pas encore accordé la parité de l'aide
sociale aux jeunes de moins de 30 ans. Il n'a pas indexé depuis 1970 les gains de
travail admissibles sans coupure de la prestation d'aide sociale. Non, il a plutôt mis en
place des mesures limitant davantage l'accès au travail pour les assistées sociales et
assistés sociaux (modifications de l'aide sociale en juin 86 ). Et il a instauré un système
de liberté surveillée.
Dans la préparation de la visite, l'agent visiteur étudie toutes les données connues du
dossier (identification, état social, signatures, composition du ménage, biens,
revenus) et établit un état sommaire des revenus et dépenses. Suivant les raisons de
la référence, il prend en considération des données concernant la présomption de vie
maritale, la non déclaration de revenus de travail ou de biens, etc ... Un dossier
silencieux devient sujet à soupçon . En cas de doute, le document précise que
l'agent visiteur peut vérifier par téléphone, auprès de tiers, certaines "anomalies" au
dossier.