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J'y vas ou j'y vas pas aux ateliers ?
Au Québec, on ne parle pas de ses difficultés d'écrire ou lire à tout venant. C'est
pourquoi le recrutement s'avère si difficile. Après avoir rencontré trente-cinq
personnes, quinze se diront intéressées et dix participeront effectivement aux
ateliers.
A la Coopérative, le recrutement devient le premier contact avec les futurs-es
participants-es et permet la constitution du groupe. Cette étape cherche à atteindre
trois objectifs : connaître les difficultés des personnes sur le code écrit, se sensibiliser
à l'histoire sociale de chacun-e et prévoir les particularités du groupe. Ajoutons qu'on
y puise aussi beaucoup d'éléments pour composer le programme des
apprentissages, des thèmes et des attitudes en vue de faciliter l'intégration des
personnes au groupe.
La stratégie de recrutement est relativement simple. Je multiplie les contacts par des
communiqués dans les médias régionaux, des rencontres avec les associations de
village, dont le groupe local "associé" à la Coopérative qui réfère toujours un bon
nombre de participants-es potentiels-les, et des visites aux personnes en lien
quotidien avec la population (curé, épicier, commis de la caisse populaire, du bureau
de poste, etc.). Je constitue une banque de noms et je visite les personnes
individuellement, après une première conversation téléphonique. Le contact se veut
simple et cordial. Lors d'une nécessaire visite au domicile de la personne, un petit
"test" permet d'amorcer une discussion sur le quotidien et les problèmes relatifs à la
maîtrise du code écrit.