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Au cours d'échange avec les auteurs-es de Pratiques de Conscientisation, Colette
Humbert de L'INODEP 28
définissait la conscientisation comme "l'éveil et la maturation
de la conscience de classe des milieux populaires, dans des organisations populaires,
pour une militance de plus en plus active dans des luttes de classes, au niveau
national et international et dans les luttes contre certains pouvoirs dominants de l'Etat.
Elle est formation à l'engagement politique et vise au développement de la solidarité
des milieux et groupes opprimés. C'est une pédagogie politique, pour une action
politique, à partir des problèmes vécus par les milieux populaires, des lutte locales ou
sectorielles qu'ils mènent et dont il est essentiel d'identifier avec eux les enjeux dans
le champ politique, les solidarités et alliances à promouvoir."
Cette lutte pour vaincre les peurs et les préjugés met bien en valeur les enjeux d'un
programme tel que celui des visites à domicile. Elle montre l'importance d'un travail au
niveau idéologique et la nécessité de passer par le culturel pour faire reculer les
inégalités sociales et économiques.
La lutte contre les Boubou-Macoutes témoigne également du rapport de force créé
par tout un mouvement de solidarité. Cette lutte a pu avoir l'ampleur qu'on lui connaît
et toucher l'opinion publique, en concurrence avec les immenses moyens de l'Etat,
que parce qu'elle a pu bénéficier d'un exceptionnel réseau de solidarité. Plusieurs
groupes et personnes se sont mis dans un rapport d'alliance avec les assistées
sociales et assistés sociaux et avec eux, ont défendu leurs intérêts. Ce rapport
d'alliance avec les classes populaires, cette option et ce principe d'action de la
conscientisation se sont largement actualisés dans cette lutte. Ils demandent à se
poursuivre, car la transformation des structures et des mentalités visant une société
plus juste, est à bâtir avec les classes populaires et ceux et celles qui sont solidaires de
leurs intérêts et de leurs luttes.