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sociales et sociaux. Le gouvernement aurait plutôt tendance à appliquer le
règlement à toutes et tous indépendamment des sexes et à niveler par le bas: tout
le monde qui partage un logement serait coupé!
- Sur le plan légal, le "droit de cohabiter" nous ramenait non seulement à la définition
de conjoint dans la loi de l'aide sociale, mais touchait la définition de la famille, de
l'unité de base, de la cellule dans l'ensemble des politiques (aide sociale, fiscalité,
etc.).
On ne s'était pas trompé, le morceau était de taille, mais il fallait l'aborder dans la
mesure de nos capacités. On a donc décidé d'assurer des services d'urgence
adéquats. Les permanentes de R.O.S.E. du Nord ont pris en charge la responsabilité
des démarches urgentes.
Le comité "Autonomie financière des femmes" poursuit, pour sa part, une démarche
en regroupant des femmes qui ont vécu le problème ou qui sont menacées de le vivre
et qui veulent aller plus loin ensemble là-dedans. On a voulu partir de ce qu'elles ont
vécu, de leur parole. L'outil qu'on a utilisé pour le début de cette démarche: le
magnétophone. Nous avons entrepris de produire une entrevue collective
enregistrée. Les questions:
- Tu as été coupée du B.E.S. pour vie maritale. Raconte-nous comment
ça s'est passé."
- "A partir du moment où tu as été coupée, quelle a été ta vie?"
- "Comment t'es-tu sentie là-dedans?"
- "Pour quelle-s raison-s on t'a coupé ton chèque du B.E.S.?"
Cette expérience nous a permis de voir les points communs et d'en faire une certaine
analyse. Toutes se sont senties honteuses, coupables et fraudeuses. C'est
pourquoi elles ont signé une déclaration de vie maritale. Elles se sont retrouvées
ensuite sans aucun revenu, obligées de "quêter" pour donner à manger à leurs
enfants ... Encore la honte! et l'insécurité! C'est aux femmes qu'on a coupé le