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- "...si j'te dis parle comme moi, si tu veux être mon chum, tu vas parler
comme moi. Tu vas t'forcer. Y ont-tu le pouvoir de slorcer au moins?"
- "...OK ...OK j'suis ben prête à t'écouter, toi l'intellectuel, mais moi tu
m'écoutes-tu? Tsé c'est ça moé que j'parle. Parce que moi j'me dis que on
a autant besoin un de l'autre.
- "... ceux qui ont plus de connaissances avec les autres qui ont plus de
vécu, c'est ensemble qu'on va arriver à faire quelque chose."
Cette question pouvait être abordée dans le contexte de cette enquête, parce qu'elle
était reconnue de part et d'autre; ce qui ne peut être le cas dans les organisations où
les intellectuel-le-s ne se reconnaissent pas pour ce qu'ils-elles sont, se prennent
pour les classes populaires et/ou s'autorisent à parler et agir en leur nom et place.
Nous reviendrons plus loin sur la définition de l'intellectuel-le. Qu'il suffise d'indiquer
pour le moment que les intellectuel-le-s dont il s'agit ici ne sont évidemment pas les
seul-e-s "grands" intellectuel-le-s, ceux et celles qui sont consacré-e-s vedettes par
les médias pour l'influence qu'ils-elles exercent sur les idées à l'échelle de toute la
société. Au contraire, il faut inclure dans notre réflexion tou-te-s les intellectuel-le-s,
c'est-à-dire tous ceux et celles qui exercent dans la société des fonctions reliées à la
production et à la diffusion du savoir, du savoir-faire et des idéologies (éducateurstrices,
journalistes, travailleurs-euses sociaux-ales, sociologues, etc.).
Ils-elles nous intéressent notamment du fait qu'un certain nombre d'entre eux-elles se
retrouvent aux côtés de membres de classe populaire dans des centrales syndicales,
des groupes populaires et, éventuellement, des organisations politiques. En effet, la
plupart de ces intellectuel-le-s "ordinaires" sont syndiqué-e-s et la question de leur
rapport aux classes populaires se pose, pour beaucoup d'entre eux-elles, dans leur
propre centrale syndicale. D'autres interagissent avec des personnes de classe
populaire dans des groupes qui militent sur les conditions de vie ("groupes
populaires"), soit à titre de membres de ces groupes, soit à titre de personnesressources,
dans l'exercice de leur travail salarié (par exemple, certain-e-s