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incapable d'expliquer de façon satisfaisante, ces relations. En brisant l'unité
dialectique sujet-objet, la vision dualiste implique la négation d'un des pôles:
celui de l'objectivité en la soumettant aux pouvoirs d'une conscience qui la
créerait selon son bon plaisir, celui de la subjectivité (réalité de la
conscience et sa relative autonomie) qui ne serait alors qu'un simple reflet de
l'objectivité".
Freire fait donc pièce à deux affirmations si souvent entendues: "changeons les
structures et ... les mentalités seront transformées", "changeons les coeurs,
et les structures se transformeront."
Quant au rôle de ce qu'on appelle "l'avant-garde", parfois confondue dans le
parti ou dans un petit groupe "foquiste", 9
il la voit de la même manière dans
un rapport dialectique avec le peuple et souscrit à ce que disait Mao: "le parti
doit être la conscience critique du peuple, et le peuple doit être la conscience
critique du parti".
Il refuse la relation de domination - surtout imposée au nom de la révolution!
Pour lui, les groupes conscientiseurs, les partis doivent toujours apprendre
avec, et en même temps que, le peuple. Si l'on veut briser les structures
d'exploitation, de domination, d'aliénation, il faut lutter de façon permanente
contre les dichotomies entre manuel/intellectuel, théorie/pratique,
savoir/action. Il faut se poser la question de la connaissance: Quels modes
d'acquisition des connaissances? Quels types de connaissances (quoi savoir?
pourquoi savoir?) et reconnaître que la connaissance est un processus social.
Enfin, Paulo Freire éclaire la relation entre conscientisation et projet de
société. Il ne s'agit nullement d'un projet de société pré-fabriqué, mais d'un
projet qui se dévoile peu à peu, dans l'analyse des contradictions d'une société
concrète, dans la lutte contre ces contradictions. Toutefois, le rêve, le désir
"d'une autre chose", "d'un autrement", comme utopie mobilisatrice et
créatrice sont à prendre en compte comme agents mobilisateurs pour faire