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Cependant, même si les acquis sont limités, on peut imaginer que la situation aurait été
pire si le mouvement des assistées sociales et assistés sociaux n'avait pas réagi
rapidement, si des allié-e-s n'avaient pas pris position en faveur des intérêts des
assistées sociales et assistés sociaux, et si le programme et sa contestation avait été
ignoré des médias.
Dans le cadre de cette lutte, si une action a pu être déclenchée rapidement, c'est
d'abord que l'intervention gouvernementale est tombée sur un terrain où la
conscientisation et la mobilisation étaient à l'oeuvre depuis des années.
Depuis le début des années soixante-dix, on est passé de bureaux d'avocats
populaires qui donnaient aux assistées sociales et assistés sociaux, une information
sur leurs droits et permettaient un défense individuelle, à des locaux davantage axés
sur la défense collective et la prise en main par les assistées sociales et assistés
sociaux.
A partir du milieu des années soixante-dix, les sessions de formation sur la loi d'aide
sociale tiennent davantage compte de la réalité concrète des personnes assistées
sociales, de leur vécu économique, politique et culturel. Ces sessions qui visent à
briser l'isolement, abattre les préjugés, la peur, la honte, développer une solidarité de
classe, connaître ses droits, se défendre personnellement et collectivement,
impliquer de nouvelles personnes et agir dans une action collective, se donnent
depuis quelques années par des militantes assistées sociales, dans plusieurs régions
du Québec.
Le Front Commun des assistées sociales et sociaux du Québec (FCASQ), malgré le
manque d'une permanence, réunit depuis plus de dix ans des groupes d'assistées
sociales et assistés sociaux qui, sur la base de revendications communes, se
concertent dans le cadre de luttes visant à améliorer les conditions de vie des
personnes assistées sociales. Chaque année, la semaine des assistés sociaux permet
de poursuivre des objectifs de lutte, mais également de faire sentir à l'ensemble des
assistées sociales et assistés sociaux membres des organisations du Front Commun,