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Jean, Bas-du-Fleuve et Outaouais. Les rencontres étaient, comme nous l'avons
spécifié plus haut, collectives, pour permettre une mise en commun du vécu politique
de chacun et chacune et favoriser, par ce partage du vécu, des prises de conscience
intéressantes. On peut dire qu'on aura vécu toutes sortes de sentiments au cours de
ces rencontres. On revenait parfois d'une région stimulé-e-s à fond par un groupe
qui désirait déboucher sur la politique. D'autres fois, on revenait un peu découragée-s,
en se disant que la route est bien longue entre le manque d'intérêt généré par le
fonctionnement même de notre société et le désir d'être acteur et actrice politique.
Nous respections aussi le choix de plusieurs de lutter prioritairement sur les
conditions de vie et de travail et non sur la politique. L'énergie ne peut se multiplier à
l'infini, mais en même temps, l'action politique autonome de la classe populaire ne
pourra se développer qu'à la condition qu'un noyau de base en fasse sa priorité. Ce
dilemme, nous l'avons senti à travers nos rencontres.
Les rencontres étaient aussi pour nous une occasion de nous former politiquement.
Sur place, lors des rencontres, mais aussi au retour dans l'automobile et, par la suite,
en partageant nos observations avec les autres membres du Groupe Carillon qui
n'étaient pas présents.
Cette étape de l'enquête fut très stimulante, puisqu'enfin nous nous retrouvions
avec le monde, à partir de ce que nous avions bâti. Et le questionnaire collait
vraiment au vécu de ceux et celles qui y répondaient.
LES RESULTATS : le vrai point de départ d'une
action politique autonome de la classe populaire.
A l'automne 1986, pendant que se poursuit l'enquête, un militant intellectuel allié
met au point le programme de traitement informatique des réponses au
questionnaire. Il n'arrive pas comme un cheveu sur la soupe, pour prendre le contrôle
de l'enquête, du haut de sa compétence spécialisée. Il prend sa place, et rien que
sa place, à une étape où un rôle important lui revient, mais après s'être lui-même mis à