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Encore fragile, mais pleine de courage et d'espoir, elle a entrepris des démarches de
divorce. Elle reçoit actuellement $200. de pension alimentaire qui lui sont déduits à
100% du $609.00 1
d'aide sociale (B.E.S.) auquel elle a droit pour elle et sa fille.
Elle a reçu au mois d'août $35.00 pour la rentrée scolaire; ça lui en a coûté $105.00;
$85.00 de frais scolaires, le reste pour les espadrilles ... et le sac d'école! Et on dit que
l'école est graduite. Elle vient d'apprendre que le loyer sera augmenté de $15.00 en
juillet prochain. Elle n'arrive plus.
Elle se fait offrir de faire deux journées de ménage par semaine à $30.00 la journée,
mais la loi du B.E.S. lui permet de gagner $45.00 par mois ($40.00 pour elle et $5.00
par enfant), plus 6% pour frais d'emploi. Il lui resterait donc $59.40 des $240.00
péniblement gagnés. Au bureau du B.E.S., on lui dit qu'elle doit se chercher du travail
mais quand elle en trouve, elle est toujours aussi pauvre. Des vrais emplois, des bons
emplois, il n'y en a pas! Elle avait envisagé de cohabiter avec Guy, son voisin de palier,
avec qui elle et Catherine s'entendent bien, mais l'aide sociale la coupera
automatiquement si elle partage le coût de son logement avec un homme.
Ce sont des cas comme ceux-là que les agents visiteurs, mieux connus sous le nom
de "Boubou-macoutes" (voir chap. 4), vont chercher en forçant les portes des
maisons.
Marie-Blanche, 42 ans, auxiliaire familiale au
C.L.S.C. des Trois Pignons, contractuelle sur appel
depuis quatre (4) ans. Mariée, elle s'est dirigée sur le
marché du travail quand son troisième enfant a atteint
la première année scolaire. Elle a réussi à faire valoir
ses compétences dans le maintien à domicile. Elle y
trouve une grande satisfaction. Elle se sent utile. Son
travail lui permet d'apporter une contribution financière
importante à la famille. Son mari qui est journalier dans
la construction, connaît de longues périodes de
chômage. Les grands enfants sont aux études et ça
coûte cher.