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Nul doute que le type d'institution qui répond du projet d'alphabétisation-
conscientisation est un facteur important dans l'orientation de cette pratique. La
Coopérative 4
s'est précisément donnée dans sa Déclaration d'Association (1977)
l'objectif de "faire de l'éducation sociale, politique et économique au moyen de
services communautaires identifiés par les membres et répondre aux besoins
individuels et collectifs". La conscientisation correspond à la philosophie de la
Coopérative.
Fondée officiellement en 1977, la Coopérative constitue une étape dans l'histoire de
l'organisation populaire de la région nord-ouest de Lanaudière. A l'automne de 1974,
un premier regroupement d'assistées sociales mono-parentales est réalisé à Ste-
Julienne, suite à l'intervention de travailleuses sociales du CSS de Joliette et
d'animateurs de Multi-Média de la région. Peu à peu, à partir de 1975, les personnes
regroupées établissent un réseau de communication avec les municipalités
environnantes, permettant la mise sur pied de nouvelles associations. En 1976, les
diverses associations locales (tout près de vingt pour la région) mettent sur pied le
Comité régional des assistés-es sociaux-ales de Lanaudière (CRASL). L'importance
de cette organisation régionale pour moi vient de ce qu'elle peut être l'expression
unifiée des principales revendications des assistés- es sociaux-ales membres de ces
vingt associations, dont la Coopérative. Les actions locales, fruit de cette mise en
commun 5
, concernent les membres de la Coopérative et éventuellement les
participants-es aux ateliers , vivant majoritairement de l'aide sociale. 6
La Coopérative forme donc une association véritablement populaire dans la mesure
où le membership d'environ 200 membres est composé à 60 % d'assistés-es sociauxales,
30 % de retraités- es et 10 % de travailleurs-euses saisonniers-ères. Avant 1984,
toutes les tâches étaient assumées bénévolement, sauf dans le cadre de projets
précis (alphabétisation, coop d'habitation, recherches,...); maintenant, les membres
comptent sur au moins un-e permanent-e. Cette présence a permis l'émergence de
débats nouveaux sur les rapports entre les coopérants-es et les salariés-es.