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Document de référence 2012 (pdf 18,12 MB) - Eurazeo

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L’ interview du Prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong>de</strong> SurveillanceRegards croisésMichel David-Weill / Jacques AttaliDans un contexte économique où les capitaux se raréfient etoù les actionnaires étrangers pèsent davantage au sein <strong>de</strong>sentreprises françaises, Michel David-Weill – P rési<strong>de</strong>nt du Conseil<strong>de</strong> S urveillance d’<strong>Eurazeo</strong> - et Jacques Attali – écrivain, prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> PlaNet finance - s’interrogent sur le rôle <strong>de</strong>s sociétésd’investissement et leur contribution au développement <strong>de</strong>sentreprises.MDW : C’est pourquoi l’intérêt économique d’une sociétéd’investissement comme <strong>Eurazeo</strong> est <strong>de</strong>venu très important. <strong>Eurazeo</strong>n’a pas à rendre d’argent à ses actionnaires : elle doit le faire fructifier.C’est donc un actionnaire relativement patient, ce qui est à tout à faitexceptionnel. Bien sûr, le souci <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> l’investissement existe,mais il est moins fort que pour <strong>de</strong>s fonds. <strong>Eurazeo</strong> a le temps pourelle : c’est une particularité très forte et un luxe tout à fait unique.« Il ne reste plus grand mon<strong>de</strong> pour être actionnaire en France. »Michel David-WeillMDW : De manière générale, je constate que les sociétés se portentmieux que les pays. Elles sont généralement moins en<strong>de</strong>ttées etsouvent diversifiées géographiquement. Je suis impressionné par laqualité d’un certain nombre d’entreprises françaises, qui jouent unrôle important dans l’économie mondiale.JA : Oui, mais il faut distinguer celles <strong>de</strong> taille mondiale – pas forcémentgran<strong>de</strong>s - <strong>de</strong> celles totalement dépendantes du marché national. Lesplus fragiles étant celles qui sont industrielles et nationales.MDW : Elles le sont d’autant plus qu’il y a un manque <strong>de</strong> capitaux.Regar<strong>de</strong>z les actionnaires <strong>de</strong>s sociétés françaises et vous verrez quece sont souvent <strong>de</strong>s étrangers. Il est vrai que quand vous enlevez lesactionnaires individuels, les banques et les compagnies d’assurance,qui investissent <strong>de</strong> moins en moins dans nos entreprises, il ne resteplus grand mon<strong>de</strong> pour être actionnaire en France !« Ce qui nous manque le plus, c’est ce que j’appelle le capitalismepatient. »Jacques Attali« L’un <strong>de</strong>s dangers <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong> capitaux est qu’elles sontspécialisées. Alors qu’<strong>Eurazeo</strong> a toute liberté d’investir comme bonlui semble. »Michel David-WeillJA : Le rôle du marché financier, c’est <strong>de</strong> prendre l’épargne là oùelle est et d’investir là où c’est utile. Mais, quand on est dans <strong>de</strong>slogiques où la rentabilité escomptée est très supérieure à ce qu’il estindustriellement sain d’attendre, on sort du financement industrielpour aller vers un financement <strong>de</strong> fonds spéculatifs ou vers <strong>de</strong>s LBO,dont les taux <strong>de</strong> rentabilité sont désormais incompatibles avec unecroissance mondiale <strong>de</strong> 5 à 6 %.MDW : L’autre danger <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong> capitaux est qu’elles sontspécialisées. Et que les sociétés qui font <strong>de</strong>s LBO ne font que <strong>de</strong>sLBO. Or, <strong>Eurazeo</strong> n’est pas vouée à une métho<strong>de</strong> d’investissement enparticulier et a toute liberté d’investir comme bon lui semble, ce qui luipermet d’intervenir là où il faut quand il le faut pour créer <strong>de</strong> la valeurà long terme dans une entreprise.JA : Il est tout à fait clair que <strong>de</strong>s holdings industrielles comme<strong>Eurazeo</strong>, qui jouent en quelque sorte le rôle du capitalisme familial,ont une fonction stabilisatrice importante dans l’économie. Mais elles<strong>de</strong>vront résister, dans l’attraction <strong>de</strong>s capitaux, à la concurrence <strong>de</strong>ceux qui promettent <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments spéculatifs selon moi illusoires.JA : Avec l’évolution du capitalisme mondial, une partie dufinancement <strong>de</strong>s entreprises se fait sur un marché très volatil, avec<strong>de</strong>s actionnaires qui ne le restent parfois qu’une fraction <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>.Il faut donc distinguer les actionnaires <strong>de</strong> court terme <strong>de</strong>s actionnaires« patients ». Ce qui nous manque le plus, c’est ce que j’appelle « lecapitalisme patient », c’est-à-dire <strong>de</strong>s actionnaires qui investissent enayant une vision à long terme <strong>de</strong> l’évolution d’une entreprise.« Le rôle <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> long terme est d’encourager les entreprisesà se questionner et à remettre en perspective leur stratégie . »Michel David-WeillJA : Il me semble que ce qui manque en France, ce sont <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong>long terme. L’existence d’une entreprise comme <strong>Eurazeo</strong> en constituele meilleur exemple...2 <strong>Document</strong> <strong>de</strong> référence <strong>20<strong>12</strong></strong> • eurazeo

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