ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

La théologie de l’imago 211sphère divine 6 . Le prototype du moine comme imitatio angeli devient unsymbole courant dans la littérature patristique.2. L’image christiqueImaginatio vera est une faculté instauratrice de la réalité, elle peutproduire des univers consistants. Le rapprochement de l’imaginal est, de ce pointde vue, un acte créateur, un mode de visualiser le trans-visuel, un effort depenser par des images, des métamorphoses et non pas par des concepts, desformes stables (Intelligere est phantasmata speculari, selon Giordano Bruno).L’une des fonctions de l’ange – en tant qu’être intermédiaire – est celle devisualiser l’invisible; il est le guide parfait de l’âme dans son voyage vers lemonde imaginal 7 .On ne peut pas parler sur le caractère de l’image christique sans le fairequant au domaine de la mystique où l’on assiste à la configuration de l’imagosur Dieu. Si l’activité magique s’appuie sur la volonté, son but étant uneconnaissance bien froide de la réalité, l’activité mystique essaie d’atteindrel’Absolu. Le fondement de l’attitude mystique est le postulat de latranscendance. L’attitude mystique suit l’identification du sujet avec l’objet(l’attitude de Platon), tandis que l’attitude magique la nie. De cette perspective,Plotin incarne une forme mixte, magico-mystique et c’est pourquoi il arrive, à unmoment donné, aux certaines conclusions panthéistes.La caractéristique de l’activité mystique n’est pas la connaissancefroide, mais le vivre de la réalité, c’est-à-dire la connaissance par le vivre. Il y aune discordance entre l’expression de l’activité mystique et le vivre proprementdit. D’ailleurs, toute la littérature mystique, représentant les résultats d’unprocessus spécifique de connaissance, utilise des formules symboliques, ce quirend un texte mystique plus difficile à lire. Par extension, l’art peut devenir unesorte d’expression de l’expérience mystique. De ce point de vue, il fautmentionner la tendance, presque générale au Moyen Âge et qui s’est prolongéejusqu’au début de la Renaissance, de parler partout de la musique. Par exemple,Hugues de Saint-Victor, théologien français du XII e siècle, qui enseigne dans sesœuvres que l’homme, pour parvenir à la vérité, doit unir prière et raisonnement,a écrit un traité sur la musique, la musique comme réalité cosmique. Pour lui, ily avait la musique des sphères, la musique cosmique, la musique des nombresqui constituaient des existences, formules d’expression de certaines réalitésinexprimables dans le langage logique. Par conséquent, la fréquence aveclaquelle le Moyen Âge parle de la musique prouve l’écart qui existe entrel’expérience mystique et la possibilité de son expression dans le langage articulé.L’expérience mystique n’est pas une activité théorique, mais pratique,dans le sens d’un fait de vie. Elle n’est pas une attitude de notre conscience, maisune nécessité de l’existence de l’être spirituel. Pour l’acte mystique, la réalité ne6 Andrei Pleşu, Despre îngeri, Bucureşti, Humanitas, 2003, p. 63-64.7 Ibidem, p. 78-79.