ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

226Ana Maria Cincăplotinienne, qui prévoyait la mise en place d’une réalité qui soit structurée àdivers niveaux et par diverses relations, commence à prendre forme l’idéefondamentale de toute magie, suivant laquelle, si on arrive à la connaissance deces mécanismes inter-relationnels de type harmonique – c’est-à-dire des secrètescorrespondances – et si on touche «la corde juste» on peut aboutir auchangement de la nature. Pour Plotin, afin qu’une opération magique soitpossible, il faut non seulement la présence de la forme irrationnelle de l’âme –pneuma, entité plus subtile mais ni totalement spirituelle ni corporelle - mais,aussi, faute de la nécessité de l’immunisation aux effets magiques, l’instancerationnelle est appelée à réagir aux forces magiques hostiles et les dissoudre.Cependant, la magie trouve le terrain fertile de développement surtoutpendant le Moyen Age, qui, avec Roger Bacon commence à concevoir la magiecomme «une opération en conformité avec la nature et la technique qui peutcontribuer à la science» 9 . Ainsi, à la vision de Bacon, la magie offre nonseulement la possibilité de transformer la réalité, mais aussi elle est vouée à unenature purement pédagogique, car, par le recours à celle-ci, le sage – sapiente, ens’assumant la veste externe du mage, peut communiquer, d’une manière plusclaire, son savoir «scientifique» aussi au «vulgaire», qui, sous la direction dessages et de l’Eglise peuvent les utiliser d’une manière efficace.Mais plus que le Moyen Age, pendant la Renaissance, des auteurs telcomme Marsile Ficin, Pic de La Mirandole ou Giordano Bruno ont développécette idée de l’utilisation des savoirs pour opérer sur la nature. Désormais, parune attentive démarcation des terrains propres à la magie – trop souvent entouréepar une aura démoniaque - les humanistes ont procédé à une ré-définition decelle-ci, dans le sens où, avec la Renaissance, elle est devenue «une sciencepositive de la transformation, signe concret de la domination de l’homme sur leséléments». Partant, les adeptes illuminés de la magie ont lui requis un domainepropre d’action, qui s’oppose à toute autre forme de magie populaire, noire,sorcellerie, superstitions ou autres mystifications. Cependant, il y en a d’autresqui croient que la magie et la science ont en commun la notion d’uneconnaissance opératoire, car la magie de la Renaissance partait de l’idée quetoute science doit se baser sur le pouvoir – le pouvoir d’agir 10 .C’est justement cette dimension de la magie humaniste que GiordanoBruno va reprendre et exploiter, car, à partir de lui et de sa théorie des liensesquisse dans De vinculis, la magie devient une science de la pratique, des moyenspour agir efficacement en se fondant sur une connaissance des lois régissant lestransformations de la nature – ou une «théorie universelle des choses».1. l’Eros et Pneuma. Les anciennes cosmogonies pré-philosophiquesgrecques offrent à l’éros une large gamme d’interprétations. Par ailleurs, dans lesmystères orphiques, l’éros représente la force unificatrice qui préside tous leséléments de l’univers et qui se trouve à la base de la naissance des dieux. Par9 Diego Fusare.10 Ibidem.