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ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

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218Constantin Mihai«l’image d’inscription» (l’icône), qui assure une présence non-substantielle de laDivinité sur le plan sensible. Le christianisme place au centre de la foi et de lavie religieuse le mystère de l’Eucharistie. La réalité physique (le pain et le vin)se transforme, par une transfiguration ontologique (la transsubstantiation), dansl’image réelle de la Divinité. Il ne s’agit pas d’un symbole, mais d’une présenceréelle. Par le mystère de cette présence réelle, Dieu s’incarne, par l’assimilationdu pain et du vin, dans la personne humaine, en lui transmettant la grâce divine.L’Eucharistie a été considérée par le Concile de Latran une transsubstantiationqui implique une conservation de l’apparence et un changement de la substance.Pour la tradition du christianisme, la théologie de l’icône suit une autrevoie que celle de l’Eucharistie. L’icône christique n’est pas une représentation,assimilable à un dessein ou à un moule, mais une irradiation qui restitue le Christsans aucune duplication spéculaire. Dans ce contexte, il faut comprendre le fonddu débat entre les iconodoules et les iconoclastes dans l’Église orientale (VIII e -IX e siècles), une crise qui a eu de multiples causes: politique, sociale etthéologique. L’argument principal des iconodoules était la fonction pédagogique– surtout pour les ignorants – et les vertus sacrées des images. La foi dans lepouvoir surnaturel des images, concernant une certaine continuité entre l’imageet la personne qu’elle représente, est le trait le plus important du culte des icônesaux VI e -VII e siècles. L’icône est une extension, un organe de la Divinité. LeConcile iconoclaste de Constantinople (754) a interdit le culte des images, sonargument théologique étant l’idolâtrie impliquée dans la glorification des icônes.Le VII e Concile oecuménique de Nicée (787) admet la légitimité de lavénération des icônes. Le II e Concile iconoclaste (815) a annulé le culte desimages au nom de la christologie.Selon les iconoclastes, il est impossible de représenter l’image du Christsans comprendre qu’elle incarne sa nature divine (ce qui est un blasphème) ousans diviser les deux natures inséparables du Christ (ce qui est une hérésie).L’Eucharistie est, en échange, l’image véritable du Christ, car elle estempreignée par le Saint Esprit; l’Eucharistie, par rapport à l’icône, a une doubledimension: divine et matérielle. La théologie des iconodoules, la plussystématique, a été élaborée par Jean Damascène et Théodore Studite.S’appuyant sur Pseudo-Denis l’Aréopagite, Jean Damascène souligne lacontinuité entre le spirituel et le matériel. À la suite de l’Incarnation, l’image duChrist a été faite visible, s’annulant ainsi l’interdiction de l’Ancien Testament defaire figurer le divin.Par conséquent, les gens qui nient le fait que le Christ peut être représentépar une icône, nient implicitement la réalité de l’Incarnation. L’image ne s’identifiedans l’essence et la substance à son modèle. Les iconoclastes sont coupables deblasphème lorsqu’ils prennent l’Eucharistie pour une image. L’Eucharistie, c’est leChrist même et non pas son image. Les iconoclastes ignoraient ou niaient la fonctionsymbolique de l’image sacrée. La théologie chrétienne développe une symboliquedu culte et une tradition fondées sur la fonction des figures visibles de l’image deDieu. L’icône essaie de mettre fin à la rupture ontologique entre le naturel et le

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