12.07.2015 Views

ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

La théologie de l’imago 219surnaturel, entre le visible et l’invisible. La fonction théophanique de l’icônen’épuise pas l’essence de l’invisible, la transcendance.La théologie de l’image n’a cessé de se délimiter du culte des idoles.L’idole consigne le divin à partir d’un regard humain; il ne représente rien, maisil présente un certain niveau inférieur du divin. Pour accomplir son essence,l’icône doit perdre sa valeur d’image divinisée, s’ouvrant vers l’invisible.L’icône cache et dévoile la distance qui existe entre le divin et son image 14 .L’Orient chrétien constitue le pays de l’icône. L’iconographie devient unecomposante organique de la Tradition, posant les fondements d’une véritable«théologie visuelle». Elle se développe dans le platonisme de la patristiqueorientale qui implique un retour symbolique de la réalité sensible à ses racinescélestes. Pour l’Orient, l’icône constitue un objet saint où on remarque laprésence divine. La théologie de la présence distingue clairement l’icône dutableau religieux.La base biblique de l’icône réside dans le fait que l’homme est à l’imagede Dieu. Après l’Incarnation, le Christ ne libère pas l’être humain de l’idolâtried’une manière négative, par la suppression de toute image, mais d’une manièrepositive, par la révélation du visage humain de Dieu. Si la divinité échappe à lareprésentation et la nature humaine, séparée de celle divine, ne signifie rien, legénie des Pères du VII e Concile oecuménique proclame que «la nature humainedu Christ est l’icône de sa divinité». L’Incarnation provient du désir ardent deDieu de faire de la nature humaine une théophanie, l’icône de Sa présence. LeSaint – tout comme l’être humain – est le meilleur icône de Dieu. C’estpourquoi, pendant la liturgie, le prêtre encense les icônes et les fidèles.L’icône échappe radicalement à l’idolâtrie. Même le mot icône supprimetoute identification et montre la différence de nature entre l’image et sonprototype. La dimension spécifique de l’icône est bien définie. Elle opère unrencontre à l’intérieur de la prière; il ne s’agit pas de l’icône comme objetmatériel, mais comme un véhicule de la présence divine. La présence iconiqueest un espace dont le centre se retrouve dans toute icône, mais dont lacirconférence n’existe pas. Théodore Studite formule une juste solution: l’icônene ressemble pas à la nature, mais à la personne. L’idole reste l’expression de lafiction, du simulacre.Le statut ontologique de l’image iconique chrétienne peut être perçucomme expression 15 . Il y a un rapport entre Dieu et son image, dans la mesureoù Dieu est descendu dans une figure finie mais contenant en reductio l’infini. Ils’agit d’un passage de la fonction théophanique de l’icône à celle anagogique. Ilrésulte une théologie du regard, de l’intentionnalité imaginante qui met l’accentsur le dépassement de la représentation. L’icône est d’autant moins assimilableà une présence sensible de Dieu, malgré toutes les légitimations de filiation, que14 Jean-Luc Marion, L’idole et la distance, Paris, Grasset, 1977, p.25.15 Nicolas de Cues, Du tableau, ou de la vision en Dieu, Paris, Cerf, 1986, p.87.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!