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ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

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DRACULA: UN MYTHE POLITIQUEIONEL BUŞEPourquoi Bram Stoker a-t-il choisi la Transylvanie et les Carpatescomme berceau des vampires? Serait-ce parce qu’il s’agit d’un lieu éloigné etpeu connu, situé en marge de l’Europe, à la frontière des grands empires, oùl’imaginaire traditionnel collectif reste encore fort au XIX ème siècle? Ou biens’agirait-il plutôt d’une alteratio des frontières de l’altérité? Dans ce sens, lemythe de Dracula se construit, croyons-nous, à partir d’un noyau historique, parune succession d’altérations appartenant, en grande partie, à l’imaginairecollectif et politique occidental.Entre l’Occident et l’OrientLa frontière orientale récente de l’Union Européenne, la mer Noire, estcelle de l’Empire Romain à son apogée, pendant le règne de l’empereur Trajan,le conquérant de Daces, II ème siècle après J.C. La population romanisée du nordet du sud du Danube (les Valaques ou les Roumains) a été convertiegraduellement au christianisme en latin. Le mot walach – désignant lapopulation romanisée de l’espace sud-est européen – est d’origine germanique etil s’apparente à celui de Welsh (Grande Bretagne), Walon (Belgique), Walsi(Suisse). La plupart de Roumains sont orthodoxes de langue latine. Après lascission de l’Empire Romain en Empire Romain d’Occident et Empire Romaind’Orient (avec pour capitale Constantinople), ce dernier connut un vraiépanouissement culturel, faisant naître ce qu’on appela plus tard l’Europebyzantine à laquelle appartenait également le monde roumain du nord duDanube, dans les premiers siècles de son existence. Pourtant, après le Grandschisme de 1054, le christianisme orthodoxe fut considéré comme l’ennemiabsolu du catholicisme. Au nom de la foi et du catholicisme, la „guerre sainte”de la IV ème Croisade dévasta Constantinople, détruisant de superbes chefsd’oeuvreet passant par le fer et par le feu des milliers de chrétiens orthodoxes. Iln’y eut jamais de plus grand crime contre l’humanité que la IV ème Croisade,estimait l’historien britannique Steven Runciman. Ainsi, c’était pour la premi èrefois, depuis les Grecs Anciens, que l’Est de l’Europe était représenté commealteratio et non pas comme altérité. Dans ce contexte historique, le dangerottoman qui menaçait l’Europe Centrale se heurta aux Bulgares, aux Serbes etaux Roumains comme à un vrai tampon entre l’Occident et l’Orient, ce quiexplique en partie tant leur rôle de frontière de la chrétienté que celui demarginaux dans le voisinage du monstre ottoman. Or, les frontières sont toujourshantées par les mauvais esprits, n’est pas?<strong>ARHIVELE</strong> <strong>OLTENIEI</strong>, Serie nouă, nr. 21, 2007, p. 233–242

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