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ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

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236Ionel Buşerégions rurales roumaines, comporte en tant que personnages démoniaques: lestrigoi (les revenants), le pricolici (un sort de loup-garou) et le moroi (petitsenfants revenants qui hantent les vivants). Le mythe du revenant (strigoi) est leplus répandu. Les rituels de défense contre les revenants sont divers. Dans cespratiques magiques, à l’orgine les paysans n’utilisaient pas la croix comme objetde purification, ce qui montre leur origine païenne. Dans l’imaginaire collectifroumain Vlad l’Empaleur n’est pas considéré strigoi ou vampire. Même dansl’imaginaire collectif occidental, on ne rencontre que tard, au XIX ème siècle, uneassociation entre le nom de Dracula et le vampirisme.Les représentations sur les dragons, les revenants et les vampires sontcaractéristiques surtout pour les collectivités traditionnelles et ce sont des restesde certains mythes et rituels conservés jusqu’à l’ère chrétienne. Lareprésentation exclusivement négative sur Vlad l’Empaleur n’est pas étrangèrede la représentation générale mytho-politique sur l’altérité à la fin du Moyen-Âge et le début de la modernité. La peur des sorcières, des vampires et des autresmonstres est accentuée par l’action de l’Église militante. Pour l’Églisecatholique le problème du vampirisme était un problème politique. La simpleexistence du vampire remet en cause le dogme catholique et la puissancepolitique de l’Eglise. Selon le dogme catholique les âmes des morts ont troisalternatives: Enfer, Purgatoire et Paradis. Il n y a pas d’âmes qui errent sur terre.Voilà pourquoi la chasse à ces êtres imaginaires ainsi qu’à leurs serviteurs étaitpleinement justifiée. Á côté des Juifs, des Amérindiens, les sorcières, accuséesd’hérésie, y sont considérées comme le mal suprême de l’époque. L’analyse deJean Delumeau 2 met en évidence quelques aspects importants nécessaires à notredémarche. Tout d’abord le fait que la sorcellerie est dominante dans lescampagnes. La géographie de la sorcellerie touche les zones les plus pauvres etisolées, comprenant pays catholiques et pays protestants, sans différenciation. Lepoint culminant de la chasse aux sorcières est atteint dans une période derenaissance culturelle par une élite en formation en train de s’éloigner de plus enplus de l’éclectisme de la culture populaire où survivent encore des traditionspaïennes, d’anciens dieux de la fertilité et de la fécondité, que le clergé identifieen bloc à Satan. D’où la répression du sabbat des sorcières, de la magie et desmaléfices. La chasse aux sorcières et aux hérétiques entreprise par l’Église vacoïncider, sur le plan laïc, avec la chasse aux fantasmes et aux mythes. Dans cesens, le prométhéisme de la raison de l’Occident en train de naître va considérerl’Altérité (l’imagination) comme altération, «maîtresse d’erreur et de fausseté»,selon le propos de Gilbert Durand.La renaissance de DraculaAux XVII ème et XVIII ème siècles, l’Europe connaît une véritablerenaissance du vampirisme. Articles et traités sur les esprits, les démons et lesvampires paraissent à cette époque dans l’Europe. Quant à la littérature, on y2 Jean Delumeau, La peur en Occident. Un cité assiégée, Paris, Fayard, 1978.

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