12.07.2015 Views

ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Courte lecture politique de la magie de Giordano Bruno 227ailleurs, chez Hésiode, cette force est conçue comme étant la première à s’érigerdu chaos. Dans toute l’antiquité grecque préclassique l’éros apparaît commel’agent moteur qui préside toute naissance et création. Il est une sorte de protonkinoun des anciennes cosmogonies. En tant qu’infligeant à toute création unteleos – but, il est conçu d’une manière relationnelle comme le garant de l’unitéde direction de toute chose créée.Si, en partant des mystères orphiques, l’éros représentait la forceunificatrice qui préside tous les éléments de l’univers et qui se trouve à la basede la naissance des dieux et imprime à toute création un teleos – but commun –conçu d’une manière relationnelle comme le garant de l’unité de direction detoute chose créée; une fois passé, avec Platon, à l’âge de la philosophie grecqueclassique, réapparaît l’interprétation de l’éros comme fondementépistémologique et éthique. Les dialogues platoniciens apportent une nouvellevision sur l’ «amoureux» – erotikos dont le monopole serait exigé par lephilosophe. Le syntagme socratique «je sais que je ne sais rien, sauf l’éros»dépasse le plan d’une attraction purement physique, d’un simple désir defusionner avec l’objet de sa passion. Au contraire, en contact avec le beau –kallos – présent dans les éléments du monde sub-lunaire, l’âme humaincommence à s’ «éveiller».Si, au fond, tout amour platonicien demeure un éros de type noétique –une aspiration permanente et inconsciente vers l’intelligible, chez Aristote l’érospasse par un processus d’empirisation, même si, au niveau théorique etontologique on lui reconnaît le caractère de force d’attraction universelle.Cette empirisation aristotélique résulte de la définition du mécanismeérotique comme activité synthétique qui implique un rapport indissoluble entrel’âme et le monde sensible. Dans ce sens, Aristote procède à une redéfinition del’âme de la perspective de sa nature essentiellement pneumatique. La distinctionentre l’âme – psyché – et l’esprit – pneuma dévient encore plus évidente aumoment où Aristote attribue à ce dernier la fonction de «principal instrument» –proton organon – de l’âme dans sa relation avec le corps.Dans sa qualité d’agent intermédiaire ou, mieux dit, de cadre transitoirede l’information sensible vers l’âme et à l’inverse, pneuma opère cet échangeuniquement à l’aide de la phantasia – fantaisie ou imagination – qui transformele contenu informationnel venu des cinq sens dans un contenu fantasmatique – leseul qui peut être compris par l’âme. C’est dans ce sens qu’il faut comprendrel’affirmation aristotélicienne «numquam sine phantasmate intelligit anima» –«l’âme ne comprend jamais rien sans les fantasmes» ou celle thomiste«intelligere sine conversione ad phantasmata est (animae) practer naturam» –«la compréhension sans le recours aux fantasmes est (pour l’âme hors de sanature)». 11 Ainsi, pour le Stagirite, faute du conditionnement ontologique de ceprincipe, toute activité de l’âme ne peut être que fondamentalement érotique (carnulle connaissance possible sans la présence de l’éros) et, à la fois pneumatique,11 Ioan Petru Culianu, Eros şi magie în Renaştere. 1484, Nemira, 1999, p. 29.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!