12.07.2015 Views

ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

La théologie de l’imago 215Cette théologème majeure est le fondement d’une nouvelle herméneutique del’image, marquée d’une valence ontologique. Par l’image, Dieu est visible pourla création et dans la création, permettant à l’homme de redevenir consubstantielà la divinité.Le christianisme valorise l’héritage du judaïsme, interprétant la créationoriginelle du monde comme œuvre personnelle de Dieu. Dans la Genèse (1, 26-27), «l’homme est à l’image et à la ressemblance de Dieu» 9 . Le termeressemblance (όμοιωσις) doit être compris dans le sens platonicien«d’assimilation» (cf. Theaitetos 176b). Irénée de Lyon, Clément d’Alexandrie,Origène et Grégoire de Nysse (De ophicio hominis) fondent leur mystique sur ceterme «d’assimilation». Dans la perspective du Nouveau Testament, le Christ est«l’image/icône» de Dieu, l’homme étant invité «à vêtir» cette icône. Théodoretde Cyre a dédié une véritable quaestio à l’expression «à l’image» qui désigne: 1.la partie invisible de l’âme; 2. le corps (une question très disputée chez les Pèresde l’Église: qui a été fait «à l’image de Dieu»: le corps, l’âme ou tous cesdeux ?); 3. la relation entre l’intelligible et le sensible; 4. la capacité decommander.À partir de la pensée patristique on peut tirer quelques conclusionsimportantes. Avant tout, il faut annuler la conception substantialiste au sujet del’image de Dieu. Elle ne se manifeste pas comme un fragment de l’être humain,celui-ci étant modelé à l’image de Dieu. Sa première expression réside dans lastructure hiérarchique de l’homme qui a au centre la vie spirituelle. Cette primautéontologique de la vie de l’esprit conditionne l’aspiration profonde de l’hommevers l’Absolu. C’est l’élan dynamique de l’être vers son archétype divin; c’estl’eros humain vers celui divin, selon la formule de Grégoire de Nazianze. Bref,chaque faculté de l’âme reflète l’image (la connaissance, la liberté, l’amour et lacréation). Toute limite inclut sa propre transcendance; c’est pourquoi l’âme trouvesa quiétude dans l’infini divin. C’est l’epekthasis, l’aspiration de l’icône, del’image vers son Archétype. «C’est par le biais de l’image – affirme saint Macaire– que l’homme cherche la Vérité». On découvre la présence divine, car «l’amourde Dieu travaille toujours», selon Grégoire de Nysse.Pour le judaïsme, l’image (telem) a un sens plus fort. L’interdiction parloi de l’image s’explique par son sens dynamique et réel; tout comme le nom,l’image fait place à la présence de celui qu’elle incarne. Demuth, que l’on traduitpar la ressemblance, renvoie à l’identification de l’alter. Grégoire Palamaspropose une interprétation pertinente de la Tradition. Ainsi, l’homme, parrapport aux anges, est supérieur, selon son image, et inférieur, selon saressemblance.Dans la théologie visant la grâce divine, les Pères de l’Église opèrentune distinction entre «le libre arbitre de l’intention» et «le libre arbitre des faits».9 Septuaginta I, version roumaine coordonnée par Cristian Bădiliţă, FranciscaBăltăceanu, Monica Broşteanu, Dan Sluşanschi et le prêtre Ioan-Florin Florescu, Colegiul NouaEuropă-Polirom, 2004, chapitre Geneza, p.54-55.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!