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ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

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Dracula: un mythe politique 239En guise de conclusionPour n’avoir pas exorcisé à temps ses propres monstres, l’Europe a dûpayer son tribut de sang à Hitler et à Staline – les créations de l’identitarisme del’homme européen. En ce qui concerne le communisme, le Rideau de fer ne s’estpas limité à produire des goulags, des millions de morts, des déportations, desprisons et des tortures pour les détenus politiques; il a généré en plus de lapauvreté et a altéré les mentalités. La Roumanie est l’un des pays qui ont le plussouffert. C’est pour cela, peut-être, qu’elle est le seul pays qui ait condamnéofficiellement le communisme en décembre 2006, le considérant « illégitime etcriminel ». Après la chute du Mur de Berlin, l’Europe prend directement contactavec « l’homme nouveau » créé par le communisme et sa dictature, avec l’ « Estcontaminé ». À présent, Europe a en plus l’occasion de constater si l’expériencede son identitarisme a réussi. La plupart des émigrants arrivés en Occident sontdes désespérés et des marginaux. Les deux crânes de l’histoire (Dracula etCeauşescu) sont ainsi remplis, dans l’imaginaire collectif occidental, deTsiganes, voleurs, prostituées, trafiquants, etc. Une étude sociologique effectuéedans la région Münster d’Allemagne en 2002 par Kathrin Kissau 4 montrait quel’image de la Roumanie était plutôt négative (77% des personnes questionnées).En même temps, la population était très peu informée sur le futur membre de l’UEde 2007. 94% des personnes questionnées n’avaient jamais été en Roumanie. Laplupart des informations proviennent de l’époque de Ceausescu et de la télévision:un autre effet de l’homme - écran. Quelque part, dans une rue de Regensburg j’airencontré, il y a quelques années, cette inscription en roumain: « Interdit auxmonstres ». Je me rappelle aussi d’une famille française que j’avais invitée enRoumanie quelques années après la chute du Mur de Berlin. Ils ont déclinél’invitation sous prétexte que leurs enfants avaient peur des vampires. Signe queles vampires de la filmographie ne se nourrissaient pas que de sang jeune, maisqu’ils participaient sérieusement à la contamination de l’altérité.D’une toute aussi grande notoriété, en 2006 – année de la préparation del’adhésion de la Roumanie à l’U. E. – sont les articles du tabloïde The Sun, quiexploitent et entretiennent un imaginaire collectif où l’émigrant roumain typiqueest chômeur et abruti par l’alcool, les Roumains, en tant que peuple, étantconsidérés comme une masse de brutes, héritiers de Dracula, malades du SIDAou de TBC, voleurs, criminels, etc. The Sun reprend le même scénario que celuidu roman de Bram Stoker. Le Dracula-émigrant revient à Londres. On proclameune coalition des forces de la Lumière (représentée, comme on le voit, par TheSun), cette fois-ci sans croix, ni ail, contre les nouveaux venus en U. E. Si l’onveut faire un film sur les monstres, il est bon de le placer en Transylvanie,suggère The Sun dans un commentaire du film américain «Borat». Le résultat4 Kathrin Kissau, Ceausescu, Dracula und Waisenhäuser? Einblicke in das ImageRumäniens in Deutschland. In: Südosteuropa-Mitteilungen; Heft 4/2006.

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