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ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

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240Ionel Buşepolitique après l’agression médiatique dans la presse britannique: le ministre desaffaires internes John Reid décide que les Roumains et les Bulgares seront lesseuls citoyens européens à ne pas avoir droit au libre accès au marché de travailen Grande Bretagne. Donc: «Interdit aux monstres». Il paraît que, ces dernièresannées, les travailleurs roumains auraient significativement contribué à lacroissance des P. I. B. de l’Italie et de l’Espagne, pays où la plupart d’entre euxont émigré.Il Tempo dei rumeni, le célèbre article de Il Tempo (le 3 octobre 2006)présentait à son tour les Roumains comme „la razza piu violenta, pericolosa,prepotente, capace di uccidere per una manciata di spiccoli…”. Quelques moisauparavant, il s’était passé la même chose en Espagne. L’imaginaire collectifoccidental est, d’une manière en quelque sorte naturelle, défavorable àl’émigration, à la roumaine en particulier, – et y ont beaucoup contribué les„hommes nouveaux” créés par le communisme: voleurs, prostituées, émigrantsillégaux travaillant au noir, – mais aussi la médiatisation excessive d’uneRoumanie sous-développée: Dracula, corruption, pauvreté, orphelinats, etc.Pour conclure: Tentative de fuir l’angoisse? Simple curiosité? Désir del’insolite et du spectaculaire? Les agences de tourisme se précipitent aujourd’huipour offrir les voyages les plus inhabituels au château de Dracula au détrimentd’autres richesses plus authentiques. Est-il l’Est contaminé ?Au-delà de l’archétype du monstre de l’imaginaire collectif occidental,Dracula est resté l’altérité radicale assimilée à l’altération des frontières de lacivilisation européenne. Après la disparition du „Rideau de fer”, l’Europes’attendait à trouver en Roumanie l’incarnation même de l’Enfer. Et cela a étévrai, en quelque sorte. C’est pourquoi les pays derniers venus furent-ils silonguement préparés avant l’adhésion, en pleine crise du Traité constitutionnel,crise déclenchée en principe par le fait que les espaces publics nationauxn’interfèrent pas encore pleinement avec le projet politique et normativiste del’Europe. À ce propos, il nous semble, Dominique Wolton doit avoir raison deconsidérer l’Est comme une provocation et un catalyseur. Malgré sa pauvreté etson sous-développement, l’Europe de l’Est a conservé une communicationsymbolique entre masses et élites, chose importante pour l’unité de l’espacepublic européen. ”Il est possible que ce qu’apporte l’Est comme problèmes,contraintes, inadaptations, retards, incompréhension, soit moins un frein, maisplutôt une chance. Au fond, le service qu’elle vient de rendre est de rappelerqu’il n’y a pas d’espace public sans reconnaissance de l’altérité, et qu’il n’y ad’espace public que si cette altérité se traduit dans un rapport, et non dans unedomination” 5 . Espérons que l’identité européenne se construira par un tel rapportde l’altérité. Ce n’est qu’alors, peut-être, que Dracula sera récupéré de sonéternelle errance aux frontières de l’altérité de l’histoire.1993, p. 141.5 Dominique Wolton, La nation, in L’Esprit de l’Europe, vol. 2, Flammarion, Paris,

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