ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

Être préfet en Roumanie, 1866-1916. Stratégies de carrières 59gouvernements libéraux ont promu, plus que les conservateurs, des gens issusd’une nouvelle classe sociale, la bourgeoisie, représentée par les professionslibérales – avocats, médecins 20 , corps enseignant - (qui les ont exercé), lescommerçants et les industriels et les professions techniques (les ingénieurs).Les études des préfets en 1914Etudes% (certains sujets ont suivi plusieursfilières)Droit (licence et doctorat) 61Sciences Humaines (Lettres) 3Médecine 12École Polytechnique, Chimie 6Ecoles militaires 3École commerciale 3Baccalauréat 9Lycée 3Tout au long de la période étudiée, le cursus universitaire de droit aconstitué la formation prédominante des membres de l’administrationpréfectorale. La majorité des sous-préfets de la période 1866-1916, mais aussiceux de la période de l’entre-deux-guerres, ont suivis la filière juridique. PourChristophe Charle, l’évolution de la nature des études suivies contribue àaccentuer la différenciation et la spécialisation des voies d’accès aux élites danstous les champs, mais surtout dans ceux où les diplômes ont une valeur établiedepuis longtemps 21 . A la différence de la France, où en ce qui concerne «lesélites de la République» la filière juridique a perdu ses positions par rapport ausecond Empire 22 , en Roumanie elle devient plus nette à la fin du XIX e siècle, audébut du processus de la professionnalisation des fonctionnaires. Le diplôme dedroit offrait en Roumanie une grande diversité d’emplois : du métier d’avocataux fonctions publiques. La fréquentation des mêmes écoles, l’homogénéité deleur formation influence l’augmentation des solidarités entre des gens qui avait20 Un exemple intéressant et inhabituel de montée sociale et dans le service public, parl’intermédiaire d’une profession dite libérale, et même à l’intérieur du Parti Conservateur est offertpar Gheorghe Sabin (Condrea), préfet de Vâlcea, de 1904 à 1907 et de 1910 à 1912. Le cadetd’une famille des paysans ayant onze enfants, originaire du département de Neamţ (en Moldavie),Gheorghe Sabin n’a appris lire et écrire qu’à l’âge du 15 ans. Toutefois, à 28 ans il a obtenu lediplôme de la Faculté de Médecine de Bucureşti, étant remarqué par le docteur Kalinderu. Il estnommé à l’hôpital d’Horezu, peu temps après médecin du département de Vâlcea (1883-1895), etensuite à Râmnicu Vâlcea. Ses qualités comme médecin lui permettent d’acquérir une largeclientèle et de se créer des amitiés et de jouir d’un grand prestige dans le département. Il a réussimême en octobre 1895, d’obtenir le mandat de sénateur comme indépendant (George G. Eremia,Albumul Partidului Conservator din România, Bucureşti, 1912).21 Christophe Charle, Les élites de la République (1880-1900), Paris, Fayard, 1987,p. 110.22 Ibidem.