ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

74Marusia CârsteaC’est ce qui a déterminé la Grande Bretagne à devenir intéressée deconvaincre la Roumanie à quitter sa neutralité. Ainsi, le représentant de la GrandBretagne à Bucarest été chargé de faire des efforts pour convaincre la Roumanie“à être de notre côté depuis le début” et de transmettre, au plus tôt, sesobservations - puisque la question allait être discutée devant le Comité Impérialde la Défense 13 . La Grande Bretagne a cherché – et maintes fois encore – à nepas laisser la Roumanie dans un isolement complet. D’ailleurs, Gafencureconnaissait l’existence d’une continuité dans la position et dans les intérêtsbritanniques lorsqu’il déclarait que: “Tant que la Grande Bretagne a maintenuses positions et a été ferme à défendre ses intérêts, il a toujours été possible pourla Roumanie, comme pour les autres pays de l’Entente balkanique, de suivre unepolitique d’indépendance et de résister aux pressions exercées sur ses frontières,de diverses manières, par les deux partenaires du pacte de Moscou” 14 . Lesengagements économiques entre la Grande Bretagne et la Roumanie se sontdéroulés suivant le “Protocole de l’11 mai 1939 concernant les échangescommerciaux entre l’Angleterre et la Roumanie”, qui statuait 15 : L’octroi par legouvernement anglais d’un crédit de cinq millions de livres sterling, destiné àpermettre à la Roumanie l’achat des matériaux de guerre de la Grande Bretagne;Le Royaume Uni s’obligeait à acheter du Gouvernement roumain des stocks dejusqu’à 200.000 tonnes de blé; La Roumanie s’obligeait à simplifier lemécanisme de contrôle pour faciliter l’exportation des produits en bois vers leRoyaume Uni; Le gouvernement roumain s’engageait à modifier la législationminière dans le sens de stimuler la production et l’exportation du pétrole; LeProtocole précisait aussi que la constitution d’organisations spécialisées, fondéespar les milieux d’affaires, sera encouragée, et que des zones libres serontoctroyées dans les ports roumains. Les dernières dispositions visaient laconsolidation de la présence britannique sur le marché roumain et menaçaientdirectement les positions du Reich. L’Angleterre a limité la quantité de pétrolevendue en Allemagne.A peu près trois quarts de la production roumaine de pétrole étaientcontrôlée par le capital anglo-français. La plus grande société pétrolière, AstraRomână, contrôlé par Royal Dutch Shell Group représentait 2, 5% du total del’industrie roumaine. Par contraste, les sociétés flamandes ne contrôlaientqu’environ de 0,86% de la production de pétrole brut. Par suite de ce fait,l’importation allemande de pétrole provenait du surplus produit par lescompagnies occidentales. Dans les premiers mois de la guerre, la GrandeBretagne a commencé à limiter la matière première vendue en Allemagne et àacquérir le plus possible du surplus de produits des compagnies anglaises activesen Roumanie. Par exemple, en septembre 1939, Shell a consenti à réduire ses13 Valentin Florin Dobrinescu, Ionel Sârbu, Diplomaţia României de la garanţii laneutralitate, Focşani, Editura Vrantop, 1997, p. 112.14 Gr. Gafencu, Prelude to the Russian Campaign, London, 1945, p. 276.15 “Monitorul Oficial”, partie I, no 125, le 2 juin 1939.