ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

64Andrei Florin Sorades électeurs des premiers deux collèges 33 , et le problème ne se posait passeulement d’accéder au Parlement pendant que son parti était au gouvernement,mais aussi d’obtenir un mandat pendant l’opposition, réussite qui pesait dans sacarrière politique et même ministérielle ultérieure 34 .Même si en théorie, le droit de nommer les agents du pouvoir central auniveau local appartenait au ministre de l’Intérieur, avant 1918 le préfet était celuiqui imposait d’habitude ses favoris, une décision prise au niveau local, traditionqui s’affermisse dans le temps, en venant en contradiction avec deux processuscomplémentaires : la centralisation et la bureaucratisation du pays. Les préfetspréféraient travailler avec des gens qu’ils connaissaient bien. Après 1908,l’influence du préfet dans la nomination des chefs d’arrondissement est devenuemoins forte, contrainte par la demande d’un examen et la division de ces agentsen deux classes (en fonction des compétences et de l’ancienneté).L’attribution officielle de veiller au bon cours des élections et le devoir,non officiel mais par fidélité envers le parti, d’assurer la victoire des candidatsgouvernementaux faisait du préfet un personnage important au niveau local – ilavait la possibilité de favoriser le choix de certains candidats, même à l’intérieurde son groupe politique – et national. La majorité d’entre eux faisaient déjà partides autres communautés et réseaux: ils étaient membres de l’élite politique,économique ou même intellectuelle du pays. Non par hasard, beaucoup depoliticiens ont alterné la fonction de préfet avec celle de député. Il y a même dessituations quand le préfet renonce à cette dignité pour déposer sa candidaturepour le Parlement, le cas inverse est aussi possible. Ainsi, le préfet de Suceava ,George G. Ghiţescu (octobre 1895- mars 1896) qui a surveillé ou plutôt aorganisé les élections législatives, a donné sa démission quelques mois aprèspour faire place à Gheorghe Softa le député élu dans son département au premiercollège. La place de député est devenu éligible, la loi prévoyant des électionspartielle et le candidat du gouvernement, élu, a été l’ancien préfet.Alternance en fonction, auto-suspension, stabilitéDans le Vieux Royaume la vie politique se caractérisait par l'alternanceau pouvoir des deux forces politiques principales: les conservateurs et leslibéraux. Ce phénomène «doit être vu comme une forme de manifestation dumécanisme politique - conséquence de beaucoup de facteurs socio-économiqueset politiques et non pas d'un pacte entre ces formations» 35 . La presse et surtoutl'opposition politique ont toujours parlé de l'écartement des agents de l'État à33 Les dignités préfectorales tirent leur importance et la convoitise de nombreusescapacités aussi par le trait qu’elles mettent leur possesseur en contact direct et permettent d’établirdes liaisons et se faire des services réciproques avec le corps électoral. Nous sommes dans uneépoque ou quelques centaines des gens pouvaient déterminer la nomination d’un député.34 L’obtention du mandat de député dans l’opposition lui assurait prestige, visibilité etmême au niveau locale une certaine supériorité envers ses collègues politiques.35 Gheorghe Iacob, Strategia dezvoltării României de la Independenţă la Marea Unire,in „Cum s-a infaptuit România moderna, Iassy”, 1993, pp. 165-166.