ARHIVELE OLTENIEI - Universitatea din Craiova

212Constantin Mihaise résout pas dans l’acte de la connaissance. De l’activité mystique del’humanité, telle qu’elle est envisagée dans la littérature mystique, sedifférencient deux groupes de solutions qui visent les mêmes problèmes: la placede Dieu dans l’Univers et le rapport entre le Créateur et le Cosmos. La premièresolution considère l’Univers et Dieu comme deux réalités qui s’identifient.Donc, on a la transcendance et l’immanence. La position émaniste suppose deuxexistences distinctes, l’une en dépendance de l’autre, dans le sens où l’une est lacréation de l’autre. La différence de nature entre la création et le Créateur résideà l’origine de la conscience du péché originel.Le péché originel n’est pas un fait affirmé seulement par lechristianisme, par toutes les attitudes de valorisation émaniste de l’existence. Enfait, le péché originel est la conscience sourde de la distinction essentielle entrela création et le Créateur. Toutes les religions émanistes sont de naturepessimiste. L’attitude émaniste implique l’identification de l’Univers avec l’ ÊtreSuprême. Notre analyse intérieure et notre préparation sont la voie vers Dieu, carIl est en nous-mêmes. Deus a la même racine comme dies, qui signifie jour oulumière; Theos signifie en grec prière, ce qui équivaut à la vie intérieure. Deus etTheos, qui semblent provenir de la même famille de mot, représentent deuxattitudes particulières: d’une part, en Deus, l’attitude émaniste, c’est-à-dire l’ÊtreSuprême, qui est une lumière extraordinaire, et d’autre part, Theos qui est uneattitude immanentiste et qui signifie le contraire. La position émaniste vise laconscience du péché et la tendance douloureuse vers Dieu, tandis que la positionimmanentiste vise l’existence permanente de Dieu en nous-mêmes, d’oùl’optimisme qui est en étroite relation avec cette position.L’essai de réaliser la synthèse entre ces deux positions se retrouve au dogmede la Trinité. Dieu, en hypostase de Père, représente l’existence pure; en hypostasede Saint Esprit, Il représente Dieu en nous-mêmes. Entre Dieu-Père et Dieu-SaintEsprit, il y a Dieu-Fils qui constitue, pour le christianisme, le Logos incarné, leLogos devenu corps, c’est-à-dire la forme dont on comprend Dieu. Le Christ, Dieu-Fils, est l’intercesseur entre Dieu-Père et Dieu-Saint Esprit ou entre le Dieu émanisteet le Dieu immanentiste, le Dieu qui fait l’existence et le Dieu qui est en nousmêmes.Cette théorie de la Trinité esquissée, par sainte Thérèse d’Avila accentue, lerôle de l’image christique dans l’économie du dogme trinitaire.La synthèse entre la position transcendantaliste et celle immanentiste semanifeste aussi au niveau du dogme de l’Incarnation qui signifie latransformation du Logos: Logos est devenu corps. Logos, c’est-à-dire la sagessede Dieu, a pris le visage humain, devenant homme. En Christ il y a une doublenature: Dieu et l’homme. L’Incarnation a comme moment décisif la naissance.La Naissance n’a pas seulement une signification historique, mais aussi unesignification mystique. L’Incarnation de Dieu dans cette deuxième hypostase,celle de Dieu-Fils, constitue notre possibilité de revenir au Créateur. Lacompréhension du sens et de la fonction du Christ mène au dépassement de notreêtre, marquant l’ascension vers le royaume de Dieu.