Rapport de l'Inspection de l'enseignement agricole 2001 - ChloroFil
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<strong>Rapport</strong> <strong>de</strong> l’Inspection <strong>de</strong> l’enseignement <strong>agricole</strong> <strong>2001</strong><br />
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en vrai scientifique, « doit procé<strong>de</strong>r par hypothèse, recherche documentaire<br />
<strong>de</strong> la preuve,reconstitution <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> réponse,vérification ou infirmation<br />
du point <strong>de</strong> départ » (R. Mandrou).<br />
1.2. Enseigner l’histoire autrefois : le document ignoré<br />
En revanche,l’histoire scolaire s’est longtemps passé <strong>de</strong> documents.Le cours<br />
d’histoire se présentait comme un récit émaillé <strong>de</strong> dates et <strong>de</strong> hauts faits,plus<br />
ou moins intéressant selon la matière, le talent ou la conviction <strong>de</strong> l’enseignant.<br />
L’exposé avait certes pour but « d’éviter que le passé ne s’efface »,<br />
selon la formule d’Hérodote, mais surtout d’édifier les élèves : « en France,<br />
l’histoire sert à construire les Français » dit Dominique Borne,ancien doyen<br />
<strong>de</strong> l’Inspection générale d’histoire-géographie ; c’est ainsi que, sous la III e<br />
République, la leçon d’histoire doit faire entrer « la République au village »,<br />
construire le patriotisme et renforcer la cohésion nationale et que, à partir<br />
<strong>de</strong>s années 1950,l’histoire enseignée est un récit qui doit favoriser l’intégration,<br />
en aidant les élèves à prendre conscience <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> l’autre et <strong>de</strong> ses<br />
différences.<br />
Plus qu’une discipline « scientifique », l’histoire scolaire fut donc, jusqu’à<br />
une pério<strong>de</strong> récente, une sorte <strong>de</strong> leçon <strong>de</strong> morale. Pour stimuler l’intérêt<br />
<strong>de</strong>s élèves, les manuels étaient illustrés <strong>de</strong> vignettes reconstituant les faits :<br />
Vercingétorix jetant ses armes aux pieds <strong>de</strong> César, Louis XIV aux Gobelins,<br />
Bonaparte au Pont d’Arcole ;les manuels <strong>de</strong> l’enseignement secondaire comportaient<br />
quelques textes historiques appelés « lectures complémentaires »,<br />
mais jusque dans les années 1970,on n’aborda le commentaire <strong>de</strong> documents<br />
qu’à l’université.<br />
1.3. Enseigner l’histoire aujourd’hui : le document convoqué<br />
Après 1968, les jeunes professeurs veulent que leur enseignement reflète le<br />
renouvellement <strong>de</strong>s champs historiques.Dès lors,les programmes officiels tiennent<br />
<strong>de</strong> plus en plus compte <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s,<strong>de</strong>s préoccupations et <strong>de</strong>s acquis<br />
<strong>de</strong> la recherche universitaire.<br />
Par ailleurs, le souci <strong>de</strong> mettre l’enfant au cœur du système scolaire aboutit<br />
à une critique du cours magistral, tandis que les chercheurs en sciences <strong>de</strong><br />
l’éducation prônent les métho<strong>de</strong>s actives,la non-directivité et l’individualisation<br />
<strong>de</strong>s apprentissages.<br />
La population scolaire,quant à elle,se transforme profondément :la « réforme<br />
Haby »,votée en juillet 1975 et appliquée à la rentrée 1977,instaure le collège