Telework Outlook - 1997 and beyond - European Telework Week

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Nouvelles méthodes de travail 1999 Le travail à distance en Europe 2 L’évolution technologique et sociale suscite de nouvelles méthodes de travail Cette section établit un lien entre, d’une part, l’évolution de nos attitudes et de notre appréhension de la technologie, et, d’autre part, la transformation de nos méthodes de travail. Elle traite notamment de la manière dont elle révolutionne le monde du travail et des affaires, ouvre de nouvelles perspectives et exige une approche différente du travail à distance. 2.1 De nouvelles attitudes face à la technologie L’évolution du travail à distance (voir Section 1.3, L’expansion du travail à distance) s’est accompagnée d’un changement de comportement face aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). En fait, le travail à distance a influencé l’attitude du public face à ces technologies. Il a constitué l’une des premières évolutions, dans le monde des affaires, à être le fait d’ « utilisateurs » individuels plutôt que de spécialistes de l’informatique ou de stratèges d’entreprise. La couverture médiatique des premières activités de télétravail mettait l’accent sur des aspects personnels tels que le style de vie, la famille et le foyer. Les premiers télétravailleurs étaient souvent les premiers, dans leur entourage, à investir dans un ordinateur personnel dans un but « sérieux » (c’est-à-dire pour le travail), à la différence des spécialistes ou des informaticiens amateurs. La notion d’ordinateur « personnel » était alors une nouveauté. Jusque là, seules les entreprises en possédaient et c’étaient des spécialistes de l’informatique qui décidaient de leur emploi, plutôt que des « utilisateurs ordinaires ». Aujourd’hui, les réactions face à l’évolution technologique sont totalement différentes. En moyenne, environ un foyer européen sur quatre possède déjà au moins un ordinateur personnel 18 ; dans certains pays, cette proportion est supérieure à 50 %, voire proche de 100 % dans certains milieux. Quant à l’ordinateur, ce n’est plus un objet imposé par « la direction » ou le service informatique. Désormais, c’est pour beaucoup un outil du quotidien ; il permet de mettre son savoir-faire et ses compétences en pratique pour obtenir des résultats, faire des découvertes et se divertir. Ceux qui les achètent pour leur propre usage à domicile voient s’ouvrir de nouvelles perspectives et comptent exercer une influence sur la manière dont ils sont utilisés sur leur lieu de travail. Dans les années 90, le passage du statut d’ « utilisateur passif » devant se contenter de ce qui lui tombait sous la main à celui d’utilisateur conscient de ses choix a concerné aussi bien les services de communication que les applications et les périphériques. À la fin des années 80, la plupart des foyers européens disposaient simplement d’ « un téléphone » et d’un service téléphonique élémentaire, généralement fourni par un opérateur en situation de monopole. Avec la libéralisation du marché des télécommunications, le consommateur européen peut aujourd’hui choisir – et il le fait effectivement – parmi différents fournisseurs de services élémentaires de télécommunications, différents types de services et de connexions, ainsi que dans une gamme en constante expansion d’appareils de communication. La popularité de l’Internet a renforcé la tendance à interconnecter et à fusionner les périphériques d’ « information » et de « communication », suscitant du même coup le désir de se les procurer et de les utiliser. Le succès remporté par les téléphones portables a incité à fournir sous une forme miniaturisée, plus légère et entièrement portable, toutes les technologies équipant désormais nos bureaux et nos foyers, notamment celles que nous utilisons tant pour nos loisirs que dans les affaires et le travail. (Voir tableau ci-après.) Dans les années 70 et au début des années 80, il était souvent question de « technophobie », la peur des nouvelles technologies. En réalité, ces craintes se fondaient sur l’incapacité supposée de l’individu à gérer et à maîtriser la technologie et ses implications, à une époque où relativement peu de gens se comportaient en « utilisateurs conscients de leurs choix ». À la fin des années 90, ces peurs avaient largement fait place à une préoccupation d’ordre social vis-à-vis de ceux qui ne parviennent pas à comprendre et à utiliser ces 18 Prévision EITO de 1998 26
Nouvelles méthodes de travail 1999 Le travail à distance en Europe technologies (ou qui n’ont pas les moyens de les acquérir), les « démunis de l’information ». Dans les pays développés, le point de vue qui prévaut aujourd’hui est que les NTIC font d’ores et déjà partie du tissu social, et que cette tendance devrait se confirmer. Chaque foyer aura accès à l’Internet ainsi qu’à la télévision et à la radio numériques. Les NTIC seront intégrées à des articles de consommation courante, tels que les voitures et les télécopieurs, les réfrigérateurs et les postes de radio, voire les chaussures et les lunettes. La question n’est plus : « Les aurons-nous et les utiliserons-nous ? », mais « Quel usage en ferons-nous et pour quels résultats ? ». Plus précisément, dans le contexte du présent rapport, « Comment les nouvelles technologies peuvent-elles contribuer à améliorer la situation de l’emploi et la manière de travailler ? » Adoption, en pourcentage, de différents périphériques NTIC par les foyers européens Source : Eurostat Information Society Barometer 1998 % équip. ménages PC CD Rom Modem Internet Mobile Belgique 33 19 10 8 26 Danemark 57 45 25 25 43 Allemagne 31 23 10 7 19 Grèce 12 7 2 3 29 Espagne 28 18 5 5 26 France 23 17 6 4 26 Irlande 26 17 9 8 28 Italie 27 17 7 6 44 Luxembourg 43 35 15 14 37 Pays-Bas 59 40 25 20 24 Autriche 31 24 10 7 36 Portugal 18 11 4 3 30 Finlande 39 27 18 17 64 Suède 60 50 34 40 60 R-U 35 20 9 11 32 EU15 31 21 9 8 30 2.2 Point de vue de l’utilisateur sur les nouvelles technologies Le rythme de l’évolution technologique suscite deux points de vue très différents. Le premier, c’est « le dilemme de l’acheteur », problème connu dans le monde des affaires depuis une trentaine d’années, la question qui se pose étant : « Dois-je acheter aujourd’hui, alors que je sais parfaitement que la semaine prochaine ou le mois prochain, j’aurai la même chose pour moins cher ou mieux pour le même prix ? » L’histoire montre que nous partons généralement du principe que les prix vont augmenter à court terme, plus ou moins vite. L’évolution technologique a toujours permis de réduire les coûts. Toutefois, les progrès technologiques important mettent généralement des années ou décennies avant de s’imposer sur le marché et à l’utilisateur. Dans les économies libérales, les effets des NTIC se voient chaque jour. Les premiers « PC d’entreprise » coûtaient l’équivalent de plus de € 10 000 ; le particulier peut aujourd’hui acheter un modèle standard d’une puissance 1000 fois supérieure pour moins du dixième de ce prix. Dans les communications mobiles, nous sommes passés d’appareils et de services coûteux, réservés de fait aux dirigeants, à des téléphones pour les étudiants et les enfants en quelques années seulement. Le second point de vue est la « frustration de l’utilisateur de niveau expert ». Ce type d’utilisateur pousse la technologie dans ses derniers retranchements. Il sait parfaitement qu’il existe déjà une technologie plus performante, mais qu’elle n’est pas encore disponible sur le marché ou qu’elle est encore trop coûteuse. Ce problème est très net chez les internautes actifs : ils souhaitent disposer de communications plus rapides, 27
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