Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...
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ccxx OBSERVATIONS<br />
deles le terme d'amiral, que nous donnons vulgairement<br />
aux chefs des armies navales, parce qu'elles<br />
appelloient ainsi les leurs.<br />
B<br />
BALISTA. Car nul ne tiroit d'arc, d'arbaleste,<br />
ne d'autre artillerie. Joinville; Observations.'] On n'a<br />
jamais repute parmy les Francois pour une action<br />
de valeur de tuer son ennemy avec 1'arc, 1'arbaleste,<br />
ou autre artillerie. On ne faisoit <strong>et</strong>at que des<br />
coups de main, d'espe'es <strong>et</strong> de lances, ou on rendoit<br />
des marques d'adresse ; <strong>et</strong> c'est pour cela que Ton<br />
interdit avec le temps 1'usage des arbale'tes, comme<br />
encore des fleches <strong>et</strong> des traits empoisonnez: <strong>et</strong> parce<br />
qu'il ne sufflt pas de se deffaire simplement de son<br />
ennemy par quelque voye que ce soit: mais il importe,<br />
pour le vaincre, d'emploier la belle force, <strong>et</strong> de se servir<br />
des armes qui marquent la dexteritd de celui qui<br />
les employe. II est constant que ces sortes d'armes ont<br />
este deffen<strong>du</strong>es par les papes de temps en temps, <strong>et</strong><br />
particulierement au concile tenu a Rome sous le pape<br />
Innocent II, 1'an 1139, c. 29. Et 1'empereur Conrad<br />
fut un des princes chrestiens qui en interdirent 1'usage<br />
pour c<strong>et</strong>te me'me raison, ainsi que nous apprenons de<br />
Guillaume de Dole, qui vivoit avant 1'an 1200, lorsqu'il<br />
intro<strong>du</strong>it Raoul de Houdanc, <strong>et</strong> luy fait dire que cdt<br />
empereur deffendit I'arbale'te:<br />
Par effort de lance <strong>et</strong> d'escu<br />
Conqueroit toz ses ennemis :<br />
Ja arbalestriers n'i fu mis<br />
Por sa guerre en autoritez,<br />
Par avoir <strong>et</strong> par mauvaistie<br />
Les tienrient ore li haut home.<br />
Por demi le thresor de Rome<br />
Ne vosist-il, n'a droit, n'a tort,<br />
Qu'uns en eut un preud home mort.<br />
D'ou il est aisg de juger qu'il faut interpr<strong>et</strong>er favorablement<br />
les termes <strong>du</strong> po<strong>et</strong>e br<strong>et</strong>on, au 1. 2 de sa<br />
Philippide, lorsqu'il dit que Richard I, roy d'Angl<strong>et</strong>erre,<br />
inventa les arbalestes, ce que Ton doit expliquer<br />
de 1'usage de c<strong>et</strong>le sorte d'armes, qu'il fit revivre de<br />
son temps. Ce que Brompton dit en termes formels:<br />
Ipse siquidem hoc genus sagittandi, quod arcubalistarum<br />
dicitur, jam<strong>du</strong><strong>du</strong>m sopitum, ut dicitur, in usum<br />
revocavit. Ce qui est tenementyray, que nous lisqns a<br />
toutes rencontres dans les histoires des premieres<br />
guerres saintes, qu'on se servoit des arcs <strong>et</strong> des arbale'tes.<br />
BEDUINI. Je vieulx dire quelque chose <strong>et</strong> qiielles<br />
gens sont que les Be<strong>du</strong>ns. Joinville; Observations.']<br />
Le sire de Joinville confond ici <strong>et</strong> ailleurs les Be<strong>du</strong>ins<br />
avec les Assassins, quoy que Jacques de Vitry, en<br />
son Hist, de Hierusalem, c. 12 (d'ou il semble avoir<br />
tire ce qu'il dit de ces peuples), Aython, c. 35, 51 <strong>et</strong><br />
55, en fassent deux differentes nations. Sanudo, 1.<br />
2, part. 4, c. 38; 1. 3, part. 14, ch. 2, apres Albert<br />
d'Aix, 1. 12, ch. 31, <strong>et</strong> Jacques de Vitry, dit formellement<br />
qu'ils estoient Arabes ; que leur demeure<br />
estoit vers Halape <strong>et</strong> Crach, dans 1'Arabie, <strong>et</strong> que les<br />
Assassins habitoient un canton de la province de<br />
Phoenicie, enferme de montagnes, pres de Tortose.<br />
Quoy qu'il en soit, tous les auteurs conviennent que<br />
les Be<strong>du</strong>ins estoient des peuples errans <strong>et</strong> vagabonds.<br />
L'Histoire de I'expedition Asiatique de I'emperew<br />
Frederic I, au torn. 5 des legons de Canisius, en parle<br />
de la sorte: Est autem consu<strong>et</strong>udo incolarum illius<br />
terrce, qui Sylvestres, Turd, sive Be<strong>du</strong>ini dicuntur,<br />
carere domibus, <strong>et</strong> omni tempore degendo in tabernaculis<br />
de pascuis ad pascua se transferre cum gregibus<br />
<strong>et</strong> armentis. Hi semper in armis ad bellaproni sunt<br />
<strong>et</strong> accincti, <strong>et</strong>c. II faut conferer notre auteur avec<br />
Jacques de Vitry <strong>et</strong> Sanudo, aux lieux citez, touchant<br />
les opinions <strong>du</strong> destin qu'ils tenoient, <strong>et</strong> leurs fagons<br />
de vivre <strong>et</strong> de combattre, qui sont conformes en tout<br />
a ce que le sire de Joinville en a e'crit. Arnoul de Lubec,<br />
1. 7. ch. 10, Brocard en la Description de la Terre<br />
Sainte, <strong>et</strong> autres, ont encore parle de ces peuples.<br />
BELFREDUS. Fit faire deux baffraiz, que on<br />
appelle chas chateilz; car il y avoit deux chateilz<br />
devant les chas <strong>et</strong> deux maisons darriere pour reeevoir<br />
les coups que les Sarrazins g<strong>et</strong>toient a engis.<br />
Joinville; Observations.'] Le beffroy est une espece<br />
de machine de guerre, en forme de tour, faite de<br />
charpenterie, a diverses elages, pour les approches<br />
des villes, dans laquelle on m<strong>et</strong>toil certain nombre<br />
de soldats, qui decochoient leurs arbalestes <strong>et</strong> leurs<br />
arcs par-dessus les murailles, surceuxqui deTendoient<br />
les places. Ces machines rouloient ordinairement sur<br />
quatre roues, <strong>et</strong> afin que le feu gregeois, ou d'artifice,<br />
ne leur pust nuire, on les couvroit de cuirs de boeuf<br />
ou de cheyal bouillis. Froissart, au 1 vol., ch. 110,<br />
de"erit ainsi les beffrois: Les Anglois avoientfait charpenter<br />
deux beffrois de gros mesrien a trois estages,<br />
<strong>et</strong> estoient ces beffrois au lez de la ville, tous couvers<br />
de cuir boullu, pour deffendre <strong>du</strong> feu <strong>et</strong> <strong>du</strong> trait. Le<br />
Roman de Garin:<br />
La veissies ces perrieres venir,<br />
Ces mangoniax <strong>et</strong> g<strong>et</strong>er, <strong>et</strong> flatir,<br />
Et les berfrois as chastiax assaillir,<br />
Et ces archers <strong>du</strong>rement aatir.<br />
La Chronique de Bertrand <strong>du</strong> Guesclin:<br />
Un grant beffroy de bois orent fait charpenter,<br />
Et le firent adonques a Arques apporter,<br />
Jusques pres des fosses ils le firent traisner,<br />
Grande plente de gent y pouvoit bien entrer.<br />
Guillaume le Br<strong>et</strong>on, au livre 2 de sa Philippide,<br />
nomme c<strong>et</strong>te espece de machine belfragium, <strong>et</strong> la<br />
decrit ainsi:<br />
Cratibus <strong>et</strong> lignis rudibus belfragia surgunt,<br />
Turribus alta magis <strong>et</strong> moenibus, unde valerent<br />
Agmina missilibus telisque quibuslib<strong>et</strong> uti,<br />
Devexosque hostes facili prosternere jactu.<br />
Et au livre 7:<br />
Parte alia turres, quibus est belfragia nomen,<br />
Roboribus crudis compactae atque arbore multa,<br />
Intactis dolabra, ruditer quibus ascia solos<br />
Absciderat ramos, sic e<strong>du</strong>cuntur, ut usque<br />
Aera sub medium longo volumine tendant,<br />
Ut doleat murus illis depressior esse.<br />
Guillaume de Malmesbury, au 1. 4 de son Hist. d'Angl<strong>et</strong>erre,<br />
nomme c<strong>et</strong>te machine berfroy: Alterum<br />
(machinamentum) fuit pro lignorum penuria turrts<br />
non magna, in mo<strong>du</strong>m cediftciorum facta (berfreid<br />
appellant), quod fastigium murorum cequar<strong>et</strong>. Comme