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Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...

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38 DISSERTATIONS<br />

en son pouvoir, toutefois quand il fut question de capituler<br />

avec Antigonus, roy d'AsieK qui vouloit avoir la prerogative<br />

d'honneur sur luy, il fit repqnse qu'il ne reconnoitroit jamais<br />

plus grand que soy tant qu'il auroit 1'espee au poing.<br />

Pour conclure ce discours, <strong>et</strong> justifler par d'autres autoritez<br />

ce que je yiens d'avancer de la noblesse de nom <strong>et</strong> d'armes,<br />

je ne puis pas mieux appuier c<strong>et</strong>te opinion que pas les<br />

expressions dont on se servoit, il y a deux cens ans, <strong>et</strong> plus,<br />

pour marquer une veritable noblesse. Georges Chastellain ',<br />

histpriographe de Philippes le Bon, <strong>du</strong>e de Bourgogne, en<br />

la vie de messire Jacques de Lalain, voulant designer un<br />

homme veritablement noble, se sert de diverses facons de<br />

parler, mais qui disent tontes la meme chose. En sa preface :<br />

« Noble venant de toutes lignes, <strong>et</strong> procree de droite ligne<br />

« comme de pere a fils. » Au chap. 32 : « Gentilhomme de<br />

1. En I'Hist. de Jacq. de Lalaia, p. 4, 86, 170.<br />

Les coutumes particulieres <strong>et</strong> les loix municipales qui<br />

ont defere aux ainez la prerogative de porter les pleines<br />

armes de la famille dont ils sont issus, leur ont presque<br />

toutes attribue en meme temps le cry d'armes, comme une<br />

dependance de 1'ecu d'armoiries, avec lequel il est ordinairement<br />

place, tant aux tombeaux <strong>et</strong> autres lieux qu'en leurs<br />

dechiffremens <strong>et</strong> blazons faits par les herauds. Les coutumes<br />

de Troyes ', de Chaumont 2 , de Bar 3 , <strong>et</strong> de Sens 4 , y sont<br />

formelles, <strong>et</strong> portent en termes expr6s que « le nom, cry <strong>et</strong><br />

« armes de la maison appartiennent a 1'aisne. » Rene, roy de<br />

Sicile, en ses statuts de 1 ordre <strong>du</strong> Croissant, par lui institue<br />

le onzi6me jour d'aoust Fan 1448, ordonne, entre autres<br />

choses, que dans 1'eglise cathedrale d'Angers 5 seront posez<br />

<strong>et</strong> « assis grands tableaux de bois, de la hauteur de quatre<br />

« pieds ou environ, sur lesquels seront les armes, avec les<br />

« timbres <strong>et</strong> cry d'un chascun des chevaliers <strong>et</strong> escuyers de<br />

« 1'ordre. » Olivier de la Marche en la preface sur ses<br />

Memoires, joint aussi le surnom avec le cry, « <strong>et</strong> commence-<br />

« rons a c<strong>et</strong>te tres-haute <strong>et</strong> renommee maison d'Austriche,<br />

« qui est vostre surnom, vostre cry <strong>et</strong> premier titre. » La<br />

Chronique de Flandre 6 se sert <strong>du</strong> terme de relever le cry,<br />

c'est a dire le nom <strong>et</strong> les armes d'une famille : « a I'assem-<br />

« bier fut occis le sire de Beaujeu, par trop hastivement<br />

« assaillir ses ennemis: mais Guichard, son frere, releva<br />

« le cry de Beaujeu. » Plusieurs ont ignore Forigine, 1'usage<br />

<strong>et</strong> la signification <strong>du</strong> cry d'armes, <strong>et</strong> ceux qui en ont touche<br />

quelque chose n'en ont pas ecrit assez exactement: ce qui<br />

m'a porte a en faire la recherche, <strong>et</strong> de rapporter en c<strong>et</strong><br />

endroit ce que les livres m'en ont appris.<br />

Le cry d'armes n'est autre chose qu'une clameur conceue<br />

en deux ou trois paroles prononcees au commencement, ou<br />

au fort <strong>du</strong> combat <strong>et</strong> de la melee, par un chef, ou par tous<br />

les soldats ensemble, suivant les rencontres <strong>et</strong> les occasions:<br />

lequel cry d'armes estoit particulier au general de 1'armee<br />

ou au chef de chaque troupe. II est diversement exprime par<br />

les auteurs latins, estant appelle bellicus clamor par Paul<br />

Diacre 7 <strong>et</strong> Robert le Moine 8 ; signum militare par le meme<br />

Robert 9 <strong>et</strong> par Guillaume de Tyr; signum clamoris dans<br />

Raymond d'Agiles I0 ; signum exclamationis dans Foucher de<br />

Chartres " ; signum bellicum dans Guibert l2 ; signum castrorum<br />

dans Radevic l3 ; signum militare dans Guillaume de<br />

Malmesbury '*; signum simplement dans Gilon de Paris IS ,<br />

1. Art. 14. — 2. Art. 8. — 3. Art. Ill, 117. — 4. Art. 201. — 5. La Colombiere,<br />

torn. 1 <strong>du</strong> Theatre d'honn. c. 7, p. 122. — 6. Ghr. de Fland. c. 91. — 7. Hist.<br />

Misc. 1. 18, p. 537. — 8. L. 2, p. 35. — 9. Id. I, 3. p. 41. — 10. P. 140. —<br />

U. L. 1, c. 9. — 12. L. 3, c. 9. — 13. L. 3, c. 26. —14. L. 4, p. 138. — 15. L, 4.<br />

« toutes lignees, <strong>et</strong> sans reproche. » Au chap. 33 : « Cheva-<br />

« liers <strong>et</strong> escuyers, nobles de quatre lignes, sans nulle vil-<br />

« laine reproche. » Au chap. 34: « Chevalier partant de<br />

« bonne maison <strong>et</strong> sans reproche. » Et plus bas : « Sans avoir<br />

« jamais fait faute nulle. » Au chap. 60: « Nobles de toutes<br />

« lignes, <strong>et</strong> sans reproche. » C'est ce qu'il dit ailleurs en<br />

termes plus ordinaires, « Gentilhomme, noble, chevalier,<br />

« escuyer de nom <strong>et</strong> d'armes ', » qui sont qualitez <strong>et</strong> conditions<br />

que 1'on requeroit en ceux qui se presentoient aux<br />

tournois, <strong>et</strong> dont ils estoient obligez d'apporter attestation<br />

bien <strong>et</strong> deuement expediee <strong>et</strong> signee par le seigneur <strong>du</strong>quel<br />

ils estoient suj<strong>et</strong>s, ou de ses offlciers. Ce qui se pratiquoit<br />

particulierement lorsque les gentilshommes alloient aux<br />

royaumes <strong>et</strong> aux provinces eloignees, ou leur noblesse n'estqit<br />

pas connue, comme 1'on peut reraarquer en c<strong>et</strong>te<br />

histoire 2 .<br />

l.C. 24, 48, 54.—2. Ch. 60.<br />

DU CRY D'ARMES<br />

DISSERTATION XI.<br />

Tudebo<strong>du</strong>s <strong>et</strong> Orderic Vital '; symbolum dans Conrad abbe<br />

d'Usperge; sonus dans le m6me Tudebo<strong>du</strong>s 2 , <strong>et</strong> vox dans<br />

Guillaume le Br<strong>et</strong>on 3 . Quelquesuns de nos 6crivains se sont<br />

servis <strong>du</strong> mot d'enseigne. Le Roman de Garin :<br />

Ailleur-s:<br />

Chastel escrie por s'ensagne esbaudir.<br />

S'ensagne crie, chevaliers ferez y.<br />

La Chronique MS. de Bertrand de Guesclin :<br />

Chascun crie s'enseigne, sans estre recreans.<br />

En un autre endroit:<br />

En 1'estour se feri, si com 1'istoire crie,<br />

Avec une gent qui sont de la partie,<br />

De la gent ausAnglois, <strong>et</strong> leur enseigne crie.<br />

Froissart <strong>et</strong> quelques autres auteurs usent encore de Ce mot.<br />

Comme le bruit <strong>et</strong> le tintamarre que le tonnerre fait dans<br />

les nue's, en meme temps que le carreau de la foudre vient &<br />

se lancer sur la terre, aioute beaucoup a 1'<strong>et</strong>onnement que<br />

ce m<strong>et</strong>eore a coutume de former dans les esprits, il en est<br />

de meme des cris des soldats qui vont a la charge. Car ces<br />

voix confuses, pouss^es avec allegresse, augmentent 1'effroy<br />

<strong>et</strong> 1'epouvante des ennemis, qui les prennent pour des preuves<br />

in<strong>du</strong>bitables de courage; le silence, au contraire, estant<br />

une marque de crainte, laquelle, au dire d'un ancien auteur*,<br />

est le lien de la langue. C'est pourquoy Caton s , au rapport<br />

de Plutarque, entre les perfections d'un bon soldat, vouloit<br />

qu'il fust non-seulement hardy <strong>et</strong> prompt de la main pour<br />

1'execution, mais encore que son visage, <strong>et</strong> particulierement<br />

sa voix, ressentist je ne scay quoy de martial <strong>et</strong> qui put<br />

j<strong>et</strong>ter de 1'effroi dans le coeur de son ennemy ; c'est la raison<br />

pourquoy les homines vaillans sont appeilez par Homere<br />

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