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Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...

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villes, comme on recueille de c<strong>et</strong> acte qui se lit au Cartulaire<br />

de 1'abbaye de Vendfime ' : « Perrexit illuc prior noster,<br />

« ivitque placitum in castro Raynaldi, ante portam ipsius<br />

a castri quae est a meridie, ubi interrogatus ille quare sai-<br />

« siss<strong>et</strong> plaixitium nostrum, respondit, <strong>et</strong>c. » C'est ce que<br />

S. Louys <strong>et</strong> nos rois pratiquoient ordinairement lorsqu'ils<br />

vouloient ecouter les plaintes de leurs suj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> leur rendre<br />

justice: car ils descendoient de leurs trOnes <strong>et</strong> de leurs<br />

appartemens, pour venir a la porte de leurs palais; ou bien<br />

alloient dans des lieux publics, ou 1'acces estoit libre a un<br />

chacun, <strong>et</strong> la, assistez de quelques-uns de leurs plus fideles<br />

conseillers, recevoient les requ<strong>et</strong>es, ecoutoient les plaintes,<br />

<strong>et</strong> faisoient expedier promptement les parties; en sorte<br />

qu'elles se r<strong>et</strong>iroient satisfaites de la bonne justice qu'elles<br />

y avoient receue. C<strong>et</strong>te grande facility que le roy S. Louys<br />

apportoit pour estre approche de ses suj<strong>et</strong>s est fort bien<br />

exprimee par le sire de Joinville, en ces termes : « Maintefois<br />

e ay veu que le bon saint, apres qu'il avoit oiiy messe en<br />

« este, il se alloit esbattre au bois de Vicennes, <strong>et</strong> se seoit<br />

« au pi6 d'un chesne, <strong>et</strong> nous faisoit seoir tous empres de<br />

a lui: <strong>et</strong> tous ceux qui avoient affaire a lui venoient a lui<br />

« parler, sans ce que aucun huissier ne autre leur donnast<br />

« empeschement; <strong>et</strong> demandoit hautement de sa bouche s'il<br />

« y avoit nul qui eust partie. » Et peu auparavant, c<strong>et</strong> illustre<br />

auteur nous apprend que c<strong>et</strong>te justice, veritablement<br />

royale, puisqu'elle estoit exercee par la personne meme <strong>du</strong><br />

roy, estoit reconnue pour lors sous le nom de plaits de la<br />

porte, parce qu'elle se rendoit a la porte <strong>du</strong> palais, ou il<br />

estoit libre a un chacun de venir plaider sa cause, dede<strong>du</strong>ire<br />

ses interests <strong>et</strong> d'adresser ses plamtes.<br />

Mais depuis que nos rois eurent <strong>et</strong>abli leurs parlemens<br />

pour distribuer la justice a leurs suj<strong>et</strong>s, ils les diviserent en<br />

diverses chambres <strong>et</strong> compagnies, suivant la difference <strong>et</strong> la<br />

nature des affaires. Celles qui se pouvoient terminer par<br />

plaidoyers estoient jugees de la chambre des plaits, qui est<br />

fa grande chambre, les autres en celles des enqu<strong>et</strong>es. Les<br />

jugemens qui estoient emanez de ces cours souveraines<br />

estoient differents. Car les uns estoient appellez arrests,<br />

arresta, qui estoient ceux-qui estoient ren<strong>du</strong>s publiquement<br />

par les juges sur les plaidoyers des advocats, dont la formule<br />

estoit: « Quibus rationibus utriusque partis hinc inde<br />

« auditis, dictum fuit per arrestum curias, <strong>et</strong>c. » Les autres<br />

estoient appellez judicia, jugemens: <strong>et</strong> c'estoit ceux qui<br />

estoient ren<strong>du</strong>s sur les proces par ecrit, <strong>et</strong> sur les enqu<strong>et</strong>es,<br />

ou uprises, faites par 1'un des juges commis a c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, qui<br />

en faisoit son rapport a sa chambre. La formule de ces jugemens<br />

estoit: Visa inquesta, <strong>et</strong> diligenter inspecta, <strong>et</strong>c., pronuntiatum<br />

fuit percuriaB judicium, <strong>et</strong>c. II y avoit encore<br />

d'autres jugemens, qui estoient nommez consilia, qui estoient<br />

des delaiz, qu'on donnoit aux parties pour instruire leurs<br />

affaires, qui n'estoient pas encore en estat d'estre jugees,<br />

ayec le conseil de leurs advocats ; la formule de ces prononciations<br />

estoit: « Dies consilii assignata est tali, super tali<br />

t lite, ad aliud parlamentum proximum, aut ad alios dies<br />

« trecenses, <strong>et</strong>c. » C'est dela que la forme de prononcer les<br />

appointez au conseil, <strong>et</strong> a ecrire <strong>et</strong> pro<strong>du</strong>ire, a pris son origine.<br />

Enfln il y avoit d'autres jugemens, appellez prsecepta,<br />

ou mandata, qui estoient des ordres envoyez par les juges<br />

<strong>du</strong> parlement aux baillis, aux senechaux, <strong>et</strong> autres juges<br />

inferieurs, par lesquels il leur estoit enjoint d'obseryer dans<br />

leurs assises, <strong>et</strong> d'y publier les ordonnances qui avoient este<br />

faites au parlement, ou de faire les enqu<strong>et</strong>es qui leur<br />

estoient adressees, ou renvoyees, <strong>et</strong> generalement tout ce<br />

qui leur estoit ordonne de la part des juges <strong>du</strong> parlement.<br />

La formule de ces jugemens estoit: Injunctum est baillivo<br />

tali, <strong>et</strong>c.<br />

II y avoit encore d'autres affaires, qui n'estoient pas de la<br />

consequence des autres, <strong>et</strong> qui se pouvoient terminer par<br />

simples exposez <strong>et</strong> requ<strong>et</strong>es. Ce qui donna occasion d'<strong>et</strong>ablir<br />

la chambre des requ<strong>et</strong>es, composee de certain nombre de<br />

conseillers, <strong>du</strong>quel le roy en tiroit deux, qui devoient estre a<br />

la suite de la cour. Ceux cy, dont 1'un estoit clerc, 1'autre<br />

lay, estoient nommez poursuivans le roy, <strong>et</strong> estoient obliges<br />

de se trouver <strong>et</strong> de seoir chacun jour aux heures accoutumees,<br />

en un lieu commun, pour ouir les requ<strong>et</strong>es qui leur<br />

estoient adressees. Ils faisoient serment de ne passer aucunes<br />

l<strong>et</strong>tres qui fussent contraires aux ordonnances, <strong>et</strong> de ne<br />

delivrer ni passer aucunes des requ<strong>et</strong>es dont la connoissance<br />

devoit appartenir au parlement, a la chambre des comptes,<br />

ou au tresor, mais de les renvoyer a ces justices, suivant la<br />

nature <strong>et</strong> le suj<strong>et</strong> de ces requ<strong>et</strong>es. Ils estoient encore obligez<br />

de donner avis au roy des requ<strong>et</strong>es d'importance, avant que<br />

1. Tabnl. Vindoc. Tuani ch. 52.<br />

SUR L'HISTOIRE DE SAINT LOUYS.<br />

de les juger, comme de recompense de services, de restitution<br />

de dommages, de graces, <strong>et</strong> de dires centre arrests ren<strong>du</strong>s<br />

au parlement. En c<strong>et</strong>te qualite ils estoient logez <strong>et</strong> deffrayez<br />

au depens <strong>du</strong> roy, comme il se recueille des ordonnances de<br />

Philippes le Bel de 1'an 1289, <strong>et</strong> de Philippes le Long des<br />

annees 1317 <strong>et</strong> 1320. Celle de la maison <strong>du</strong> roy <strong>et</strong> de la reyne<br />

faite a Vicennes au mois de Janvier 1'an 1285, qui se trouve<br />

en un ancien registre 1 , <strong>et</strong> qui n'a pas est6 encore donn6 au<br />

public, justifie la meme chose, en ces termes: « Clercs <strong>du</strong><br />

« conseil, Maistre Gautier de Chambly, Maistre Guillaume<br />

« de Pouilly, Maistre Jean de Puseus, M. Jean de Morencies,<br />

« M. Gilles Camelin, M. Jacques de Bouloigne, M. Guy de<br />

« Boy, M. Robert de Harrecourt, M. Laurens de Vezins,<br />

« M. Jean li Due, M. Philippes Suars, M. Gilles Lambert,<br />

« M. Robert de Senlis: tuit cist nommez ne mangeront point<br />

cc a court, <strong>et</strong> prendront chascun cinq sols de gaiges quant ils<br />

« seront & court, ou en parlement, <strong>et</strong> leurs manteaus, quant ils<br />

« seront aux festes. Monseigneur Pierre de Sargines, Gilles<br />

« de Compiengne, Jean Malliere, ces trois auront les plez de<br />

« la porte, <strong>et</strong> aura ledit Gilles autant des gaiges comme<br />

« maistre Pierre de Sargiaes, <strong>et</strong> mangera avec le chambel-<br />

« Ian. » L'ordonnanee de la maison <strong>du</strong> roy Philippes le<br />

Grand, ou le Long, faite a Lorris en Gatinois, le jeudy 17 de<br />

novembre, Tan 1317, specifie plus particulierement ce qui<br />

devoit estre livre par les officiers de la maison <strong>du</strong> roy a<br />

chacun de ceux qui suivoient la cour pour oui'r les requ<strong>et</strong>es 2 :<br />

« De ceux qui suivront le roy pour les requestes, aura tou-<br />

« jours a court un clerc <strong>et</strong> un lay, <strong>et</strong> se ils sont plus, ils ne<br />

« prendront riens se ils ne sont mandez, <strong>et</strong> mangeront a<br />

« court, <strong>et</strong> seront hebergiez ensemble. Et s'ils ne viennent<br />

« manger a court, ils n'auront nulle livroison, <strong>et</strong> prandront<br />

« chascun trois provendes d'avoine, <strong>et</strong> trente-deux deniers<br />

« de gaiges chascun pour leurs varl<strong>et</strong>s, <strong>et</strong> pour toutes autres<br />

« choses, fors que chascun aura coustes <strong>et</strong> feurre a 1'avenant.<br />

« Et se les deux gisent en un hostel, ils auront une mole de<br />

ft busche, <strong>et</strong> liyroison de chandelle chascun deux quayers, <strong>et</strong><br />

« douze menue's: <strong>et</strong> ou temps qu'ils seront en parlement,<br />

« auront douze sols de gaiges par jour, <strong>et</strong> ne prandront<br />

cc nulle autre chose a court. Maistre Philippes le Convers,<br />

« clerc des requestes, pourra venir a court toutes les fois<br />

« qu'il lui plaira, non contrestant la clause dessusdite<br />

« d'endroit ceux des requestes, <strong>et</strong> mangera son clerc en salle,<br />

« <strong>et</strong> son escuier aura trois provendes d'avoine pour toutes<br />

« choses, <strong>et</strong> n'aura rien plus, ne gaiges, ne autrement. »<br />

De ces ordonnances <strong>et</strong> reglemens, nous apprenons premierement<br />

pourquoy les mattres des requ<strong>et</strong>es, qui ont succed6 a<br />

ces juges de la porte, ont encore ce que Ton appelle le droit<br />

de manteau, qui n'estoit autre que celuy qui appartenoit a<br />

tous les officiers de la maison <strong>du</strong> roy ausquels on donnoit<br />

les livrees, <strong>et</strong> les manteaux aux festes solennelles <strong>et</strong> aux<br />

changemens des saisons de 1'annee. En second lieu, il resulte<br />

que ces juges de la porte estoient commensaux <strong>du</strong> roy, <strong>et</strong> en<br />

c<strong>et</strong>te quality mangeoient avec les autres officiers de son<br />

hostel, <strong>et</strong> avoient droit de busche <strong>et</strong> d'autres livraisons.<br />

C<strong>et</strong>te qualite de commensaux <strong>du</strong> roy est aussi ancienne que<br />

la monarchic, nos roys n'ayant reconnu les officiers de leur<br />

maison que sous c<strong>et</strong> illustre nom de convivee regis. La loy<br />

salique 3 nous en donne une preuve en ces termes : « Si quis<br />

« hominem romanum conviyam regis occiderit, <strong>et</strong>c. »; <strong>et</strong><br />

celle desBourguignons 4 : « Quicumque hospiti venienti tectum<br />

« aut focum negaverit, 3 solidorum inlatione mulct<strong>et</strong>ur. Si<br />

« conviva regis est, 6 solidos mulctae nomine solyat. » La<br />

Vie de S. Agile, abbe, s ecrite par un auteur qui vivoit de son<br />

temps : « Fuit quidam ex primis palatii optimatibus... nobi-<br />

« lissimis natalibus oriun<strong>du</strong>s, ejusdemque regis (Childeberti)<br />

cc conviva <strong>et</strong> consiliarius, nomine Anohal<strong>du</strong>s. » Jonas 6 , en la<br />

Vie de saint Columban : « Chanericus, Theodeberti regis<br />

« conviva. » Enfin Fortunaf, parlant de Condon, domestique:<br />

Jussit <strong>et</strong> egregios inter residere potentes,<br />

Convivam reddens proficiente gra<strong>du</strong>.<br />

J'avoue neantmoins que ce titre n'est pas de 1'invention de<br />

nos roys, <strong>et</strong> qu'il est probable qu'ils 1'ont tire des empereurs<br />

remains, veu que Claudian* semble 1'avoir reconnu en ces<br />

vers,<br />

Claro quod nobilis ortu,<br />

Conviva <strong>et</strong> domini.<br />

\. Communique par M. d'Herouval. — 2. Reg. de la Ch. des Comp. cotte Noster,<br />

p. 79. — 3. Tit. 43, § 6. — 4. Tit. 38. — 5. Cap. I, apud Chiffl<strong>et</strong>. — 6. Cap. 28. —<br />

7. Lib. 7, Cann. 16. — 8. In Butrop. 1.2, vers. 80.

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