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Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...

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que j'ay cite cy-devant, appelle des dras teins <strong>et</strong> d'escarlate.<br />

d<strong>et</strong>ranties a grans barates; <strong>et</strong> parce que les jeunes gens<br />

s'attachent ordinairement a ces nouveautez, pour se faire<br />

distinguer d'avec leurs peres, qui portoient des cottes<br />

d'armes semblables aux leurs, ils en faisoient pendre des<br />

lambeaux, soit au col, soit ailleurs, par forme de difference:<br />

<strong>et</strong> c'est de la que les lambeaux dans les armoiries ont pris<br />

leur origine, n'estans pas des especes de rateaux, comme<br />

Edward Bisse ', Anglois. a ecrit. II en est parle souvent dans<br />

les Comptes d'Estienne de la Fontaine, argentier <strong>du</strong> roy, <strong>et</strong><br />

particulierement en celuy de 1'an 1350 en ces termes: « Ppur<br />

« 7 quartiers de zatoliin d'Inde, <strong>et</strong> 7 quartiers de fort velluiau<br />

« vermeil pour faire deux cottes a armer.... pour un marc,<br />

« 5 esterlins, de perles blanches a semer le champ desdites<br />

« cottes, faire les coppons des labeaux pour 160 grosses<br />

« perles a champoier ledit champ. Plus bas: Pour 24 aunes<br />

« de velluiaux indes fors pour faire 2 couvertures a chevaux<br />

« pour ledit seigneur, <strong>et</strong> pour 2 aunes de velluiau vermeil <strong>et</strong><br />

« blanc a faire les labeaux de I'armoirie. » Au meme chapitre<br />

: « Pour 4 pieces de cendeaux indes <strong>et</strong> jaunes a faire<br />

« bannieres <strong>et</strong> pannonceaux pour ledit seigneur, pour 2<br />

« aunes <strong>et</strong> demie de cendal blanc <strong>et</strong> vermeil a faire les<br />

« labeaux. »<br />

II est arrive ensuite que les chevaliers ont fait empreihdre<br />

dans leurs ecus, non-seulement la couleur des draps d'or <strong>et</strong><br />

d'argent, <strong>et</strong> des riches pannes, qu'ils portoient en leurs cottes<br />

d'armes, mais encore la figure de ces decoupures, dont ils<br />

ont forme les bandes, les jumelles, les faces, les sautoirs,<br />

les chefs, <strong>et</strong> autres pieces. Quelquefpis aussi ils ont parseme<br />

leurs cottes d'armes des figures, soit d'animaux terrestres,<br />

soit d'oiseaux, ou choses semblables, qu'ils ont depuis<br />

empreintes dans leurs ecus, ou bien ils les ont empruntees<br />

de leurs ecus pour en parsemer leurs cottes d'armes, estant<br />

constant que les boucliers ont eu des la grande antiquite<br />

de semblables empreintes: <strong>et</strong> c'est la la pensee de Velser<br />

dans le passage que j'ay allegue de lui. Quelquefois aussi<br />

entre ceux qui diyersifioient ainsi leurs cottes d'armes, il<br />

s'en est trouv6 qui n'ont pas voulu les charger d'aucunes<br />

pieces, mais se sont contentez de les porter toutes simples<br />

sans decoupure, <strong>et</strong> de conserver dans leurs ecus la meme<br />

couleur qu'ils portoient en leurs cottes d'armes. C'est ce qui<br />

nous ouvre la raison pourquoy les comtes <strong>et</strong> les <strong>du</strong>es de<br />

Br<strong>et</strong>agne porterent 1'hermine simple dans leurs ecus, qui<br />

n'estoit autre que parce que qu'ils la portoient de la sorte en<br />

leurs cottes d'armes. Ainsi les seigneurs d'Albr<strong>et</strong> porterent<br />

.les gueules, les captaux de Buch en Guienne, de la maison<br />

de Puy-Paulin, 1'or plein, les seigneurs de S. Chaumont le<br />

gris, ou 1'azur, parce qu'en leurs cottes d'armes ils portoient<br />

les pannes de gueules <strong>et</strong> de gris, <strong>et</strong> le drap d'or.<br />

Cequejeviens de rapporter <strong>du</strong> compte d'Estienne de la<br />

Fontaine fait assez connoitre que Ton avolt coutume de<br />

broder les cottes d'armes, <strong>et</strong> de les enrichir de perles, <strong>et</strong><br />

qu'ainsi ce sont ces cottes brodees dont le sire de Joinville<br />

entend parler. Ces broderies n'estoient que pour relever <strong>et</strong><br />

marquer les armes <strong>du</strong> chevalier , qui y estoient empreintes<br />

en relief, en sorte que les memes figures <strong>et</strong> les memes couleurs<br />

qui se rencontroient dans son ecu se trouvoient aussi<br />

dans sa cotte d'armes. Guillaume le Br<strong>et</strong>on en sa Philippide 2 :<br />

Quaeque armaturae vestis consuta supremo<br />

Serica, cuique facit certis distinctio notis.<br />

Et Guillaume de Nangis en la Vie de Philippe III 3 : « Franci<br />

« vero, subita turbatiqne commoti, mira celeritate ad arma<br />

« prosiliunt, loricas in<strong>du</strong>unt , <strong>et</strong> desuper picturis variis,<br />

« secun<strong>du</strong>m diversas armorum differentias, se distinguunt. »<br />

Et parce que les cottes d'armes estoient parsemees des devises<br />

des chevaliers, on les appela des habits en devises. Ainsi<br />

Masuer *, parlant des preuves de la noblesse, dit que celle-la<br />

en est une « si ipse <strong>et</strong> alii praedecessores sui consueverint<br />

t portare vestes en devise, vel alias quas nobiles portare<br />

a consueverunt. » C'est en ce sens qu'on doit entendre Froissart<br />

s , quand il dit que le comte de Derby vint a Westminster<br />

« accompagne de grand nombre de seigneurs, <strong>et</strong> leurs<br />

« gens vestus chascun de sa livree en devise. » C'est a dire<br />

ayans tous leurs cottes d'armes armoiees de leurs armes.<br />

Monstrel<strong>et</strong> 8 en 1'an 1410, parlant de 1'election <strong>du</strong> pape<br />

Jean XXII, dit qu'a la cavalcade qu'il fit » se trouverent le<br />

« marquis de Ferrare, le seigneur de Malateste, le sire de<br />

t Gaucourt, <strong>et</strong> des autres quarante-quatre, tant <strong>du</strong>es, comtes,<br />

t comme chevaliers de la terre d'ltalie, vestus de paremens<br />

1. In Not. ad Upton. — 2. L. XL Phil, vers 190. — 3. [Cap. 5, pag, 475, ed.<br />

Pith.] — 4. Tit. de Talliis, N. 19. — 5. Vol. 4, ch. 114. — 6. Vol. 1, cli. 62.<br />

SUR L'HISTOIRE DE SAINT LOUYS.<br />

« de leurs livrees. » Georges Chastellain ', « armez <strong>et</strong> vestus<br />

« de cottes d'armes, devises <strong>et</strong> couleurs. » Et Alain Chartier 2 ,<br />

en son poeme intitule: La dame sans mercy, decrivant un<br />

cavalier amoureux, <strong>et</strong> maltraite par les rigueurs de sa maitresse,<br />

le represente rev<strong>et</strong>u de noir sans devise, c'estadire avec<br />

une cotte d'armes toute simple, <strong>et</strong> non armoiee de ses armes,<br />

ce qui estoit une marque de deuil,<br />

Le noir portoit, <strong>et</strong> sans devise.<br />

Ce sont ces devises des cottes d'armes que Sanudo 3 appelle<br />

superinsignia.<br />

Les cottes d'armes ainsi armoiees estoient une des marques<br />

principales de la noblesse, ainsi que Masuer a observe, parce<br />

que n'y ayant que les nobles qui eussent le droit de porter le<br />

haubert, ou la cotte de mailles, il n'y avoit aussi qu'eux qui<br />

eussent celuy de porter la cotte d'armes, qui n'estoit que<br />

pour couvrir celle de mailles. Et comme ordinairement il<br />

n'y avoit que les chevaliers qui portassent 1'un.e <strong>et</strong> 1'autre<br />

dans les guerres, de la est arriv6 que pour marquer un chevalier<br />

les historiens se contentent de le designer par le seul<br />

nom de cotte d'armes. Froissart * ecrit que le sire de Merode<br />

perdit en la bataille centre les Prisons, en laquelle Guillaume,<br />

comte de Hainaut, fut tue, trente-trois cottes d'armes de son<br />

lignage, c'est-a-dire trente-trois chevaliers de sa parente. Et<br />

Monstrel<strong>et</strong> 5 , parlant de la victoire remportee a Formigny,<br />

pres de Bayeux, par les Francois sur les Anglois, 1'an 1450,<br />

dit « qu'a c<strong>et</strong>te bataille furent prins prisonniers messire<br />

« Antoine Kiriel, <strong>et</strong>c., <strong>et</strong> plusieurs autres capitaines <strong>et</strong> gen-<br />

« tilshommes anglois portans cottes d'armes. » C'est une<br />

expression qu'Anne Comnene, en son Alexiade 6 , a empruntee<br />

de nos Francois, lorsque, racontant les pourparlers qui<br />

se firent pour 1'entrevue qui se devoit faire entre 1'empereur<br />

Alexis, son pere, <strong>et</strong> Boemond, prince d'Antioche, ce prince<br />

insista qu'il pourroit se trouver avec 1'empereur accomgagne<br />

de deux cottes d'armes, JIETCC Suo ^a(A'j6tov, c'est-a-dire avec<br />

deux chevaliers. C<strong>et</strong>te princesse ayant exprime la cotte<br />

d'armes par le terme de chlamys 7 , qui estoit un v<strong>et</strong>ement<br />

particulier aux gens de guerre <strong>et</strong> aux cavaliers. D'ou vient<br />

que pour designer un cavalier un titre 8 de Philippes I, roy<br />

de France, de 1'an 1068, use de ces paroles : « Aimericus,<br />

« quern occultabat militaris habitus <strong>et</strong> chlamydis obumbra-<br />

« bat aspectus ; » termes qui sont tirez de saint Ambroise,<br />

en la Vie de Saint Sebastien 9 , si toutefois il en est 1'auteur,<br />

ce que quelques sgavants semblent revoquer en doute. George<br />

Chatellaiu I0 , en YHistoire de Jacques de Lalain. chevalier de<br />

la Toison d'Or, attribue encore assez souvent les cottes<br />

d'armes armoiees aux escuiers, en sorte que 1'on peut conjecturer<br />

que dans les derniers siecles ils ont eu ce privilege,<br />

qui auparavant n'avoit appartenu qu'aux chevaliers.<br />

J'ay remarque que Ton decoupoit les pannes, ou fourrures,<br />

des cottes d'armes en diverses manieres, pour se distinguer<br />

les uns des autres. Ces figures <strong>et</strong> ces decoupures sont encore<br />

a present en usage dans les blazons des armoiries, mais<br />

dans des termes qui a peine nous sont connus. Ce qui me<br />

donnera suj<strong>et</strong> d'en expliquer quelques-uns des plus difficiles.<br />

J'ay dit ce que c'estoit que le lambel, lorsque j'ay parle des<br />

decoupures des habits.<br />

La fasce est, selon mon sentiment, ce qui est appelle par<br />

les auteurs latins <strong>du</strong> moyen temps fasciolaf qui estoit une<br />

espece de jarr<strong>et</strong>ierre pour lier les chausses. II en est parle<br />

souvent dans les constitutions monastiques". On donnoit<br />

encore le nom de fascia aux p<strong>et</strong>its sarocs, que les chanoines<br />

reguliers de S. Augustin portent lorsqu'ils yont a la campagne,<br />

qui n'a de largeur que quatre doits, comme le<br />

scapulaire des moines.<br />

Le pan. ou le pal, n'est rien autre chose que le palus des<br />

Latins, c'est a dire un pieu, d'ou le mot de palissade est<br />

demeure parmy nous.<br />

Le sautoir est 1'<strong>et</strong>rier pour monter <strong>et</strong> pour sauter sur le<br />

cheval. II est appelle par les Latins <strong>du</strong> moyen temps strepa<br />

<strong>et</strong> stapha, <strong>et</strong> par les nouveaux Grecs raaXa l2 . Le Ceremonial<br />

ms. dit que 1'escuier qui se trouvoit aux tournois ne devoit<br />

point avoir de sautoir a sa selle. Le Compte d'Estienne de la<br />

Fontaine, argentier <strong>du</strong> roy, de 1'an 1352, au chapitre des<br />

harnois : « Pour six livres de soye de plusieurs couleurs<br />

« pour faire las tissus <strong>et</strong> aguill<strong>et</strong>tes ausdits harnois, faire<br />

1. Hist, de Jacques de Lalain.— 2. P. 505. — 3. L. 2, part. 4, cap. 8. — 4. Vol. 4.<br />

ch. 77. —5. Vol. 3, p. 27. — 6. L. 10, p. 401. — 7. L. i Cod. Th. de habitu quo<br />

uti oport.; Nonius Paulin. ep. 7. — 8. Aux preuves de 1'Hist. des Chasieign. p. 179.<br />

— 9. C. 3, apud Bol. — 10. C. 54, 55, 64, 68, 71, 72. — 11. Regula Magistri<br />

Lanfranc. iu Decr<strong>et</strong>. Ord. S. Bened. c. 7,14 ; Consu<strong>et</strong>. Cluniac. 1. 3, c. 11 ; Monaco.<br />

S. Galli in <strong>Carolo</strong> M. 1, 1. c. 36 [34] ;. Nebridius Mundeleim, inAntiquar. Monast.<br />

— 12. Codin. de of fie. cap. 3, num. 9; cap. 5, num. 62.

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