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Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...

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se trouvent Merits dans une autre mpnnoye de cuivre de ce<br />

roi, VIGTOKIA PEiNciPVMi termes qui semblent marquer ses<br />

victoires en particulier, quoy que Baronius estime qu'il<br />

voulutpar la nater Justinian au suj<strong>et</strong> de celles qu'il remporta<br />

sur le roy des Vandales '. Enfln on ne remarque en aucune<br />

autre monnoye de nos rois la forme de la couronne qui est<br />

figuree en celle de Theodebert: au contraire, ils y paroissent<br />

presque toujours avec le diademe de perles, on avec la<br />

couronne de rayons, 1'ombelle, le mortier, <strong>et</strong> le casque,<br />

comme je feray voir dans la Dissertation suivante.<br />

II n'est pas sans exemple que des princes ayent fait battre<br />

leurs monnoyes sous 1'image <strong>et</strong> la figure d'un autre prince.<br />

L'histoire de ce siecle-la, auquel Theodebert vecut, nous en<br />

fournit dans les persqnnes d'Athalaric, de Theodat, de<br />

Vitiges <strong>et</strong> de Thelas, rois des Goths d'ltalie, dont les monnoyes<br />

ont d'un c6te les portraits des empereurs Justin,<br />

Justinian, <strong>et</strong> Anastase, avec 1'inscription de leurs noms, <strong>et</strong><br />

dans 1'autre revers une couronne de laurier avec les noms de<br />

ces princes au milieu 2 . II est vrai que ces rois goths rendirent<br />

ces deferences aux empereurs en suite de la promesse<br />

que Theodoric fit a Zenon, que s'il conqueroit 1'ltalie sur<br />

Odoacre, qui la possedoit, il la tiendroit de luy, <strong>et</strong> en seroit<br />

son vassal. C'est pourquoy nous lisons 3 que Theodoric<br />

effecta toujours de conserver la paix avec les empereurs,<br />

jusques-la qu'ayant declare Athalaric, fils de sa fille, son<br />

successeur en ses Etats, ei in mandates dedit, ac si testamentali<br />

voce denuntians, ut principem orientalem placatum semper<br />

propitiumque haber<strong>et</strong>*. Ce fut done sur la politique de ce<br />

prince que Totilas s , 1'un de ses successeurs, rechercha<br />

a'estre en paix avec Justinian, au recit de Procope. Pour<br />

parvenir a 1'obtentiqn de c<strong>et</strong>te paix ces princes furent obligez<br />

d'accorder les principaux honneurs aux empereurs, <strong>et</strong> de les<br />

reconnoitre pour leurs souverains. Theodat 6 meme s'obligea<br />

ar le traite qu'il fit avec Justinian de ne pas squffrir qu'on<br />

E<br />

ly elevat aucune statue, qu'on ne fist le meme a Justinian,<br />

qui devoit avoir la sienne a la droite. Ainsi il est a presumer,<br />

quqy que 1'histoire n'en fasse pas mention, que dans les<br />

traitez de paix que les empereurs firent avec les Goths<br />

d'ltalie il fut arr<strong>et</strong>e que leurs portraits y tiendroient pareillement<br />

le premier lieu.<br />

Je demeure d'accord qu'on ne peut pas dire la meme chose<br />

de Theodebert I er <strong>et</strong> des deux Childebert: <strong>et</strong> je conviens que<br />

comme nos premiers rois n'ont jamais este vassaux des<br />

empereurs d'Orient, il n'est pas probable qu'ils se soient<br />

abbaissez a c<strong>et</strong>te lach<strong>et</strong>e, que de consentir par des traitez<br />

que leurs monnoyes portassent la figure <strong>et</strong> les devises des<br />

empereurs : mais il n'est pas inconvenient que pour flater<br />

ces sfcigneurs <strong>du</strong> monde, ainsi qu'on les qualifioit alors, ils<br />

n'ayent quelquefois fait battre des monnoyes en leur honneur,<br />

<strong>et</strong> qu'ils n'ayent souffert qu'on imprimat, ou leurs<br />

figures, ou leurs devises, pour gagner par la leurs affections.<br />

Car alors nos rois, non plus que les autres monarques, ne<br />

faisoient pas de difficulte d'accorder les deferences d'honneur<br />

aux -empereurs, dont la domination estqit d'une<br />

<strong>et</strong>en<strong>du</strong>e bien plus grande que celle de ces p<strong>et</strong>its princes, qui<br />

se faisoient plus signaler par leur valeur <strong>et</strong> par leurs armes<br />

que par le nombre des provinces qui estoient sous leur gouvernement.<br />

C'est pourquoy nous lisons si souvent qu'ils<br />

tenoient a honneur de recevoir les titres des dignitez de la<br />

cqur de 1'Empire, qui leur estoient deferez par les empereurs.<br />

Ainsi Theodoric, roy des Ostrogoths 7 ayant este mande par<br />

Zenon en sa cqur, c<strong>et</strong> empereur digno suscipiens honore inter<br />

proceres Palatii collocavit. Quelque temps apres il 1'adopta<br />

d'une adoption d'honneur, <strong>et</strong> le fit consul ordinaire : « quod<br />

« summum bonum, primunque in mundo decus edicitur, »<br />

ainsi qu'ecrit Jornandes; car les premieres dignitez qu'il<br />

posseda en c<strong>et</strong>te cour furent celles de magister militum <strong>et</strong> de<br />

patrice. Sigismond, roy de Bourgogne, y obtint aussi celle de<br />

patrice de 1'emp^ereur Anastase 8 , qui confera pareillement<br />

celle de consul a Clovis I er <strong>du</strong> nom, qui en fit les fonctions<br />

ou <strong>du</strong> moins les ceremonies.<br />

C'est done a ces dignitez qu'il faut rapporter ces termes<br />

dont le meme Sigismond roy de Bourgogne use dans la l<strong>et</strong>tre<br />

qu'il ecrivit a Anastase 9 : « Nam lic<strong>et</strong> mun<strong>du</strong>m latere nequeat<br />

« vestra prosperitas, <strong>et</strong> orbem suum radiis perspicua? clari-<br />

« tatis illustr<strong>et</strong>, <strong>du</strong>lce tamen est, si hi quos militia? fascibus,<br />

« <strong>et</strong> peculiaris gratia? pi<strong>et</strong>ate sustollitis, quos in extremis<br />

« terrarum partibus aula3pollentiscontubernio,<strong>et</strong> veneranda<br />

1. Oct. Strada, p. 230 ; Baron. A. 534, 72; Monnoye de Theodat, appart. a M. <strong>du</strong><br />

Mont, conseiller a Amiens. — 2. Oct. Strada, p. 230, 231, 234 ; Occo, p. 583 ; Paul.<br />

P<strong>et</strong>. in Gnorism. p. 9. — 3. Baron. 536, 8 ; Jorn. c. 57 ; Frecul. torn. 2,1. 5, c. 18;<br />

Senator, 1. 1, ep. 1. — 4. Jorn. c. 59. — 5. Procop. 1. 3, de Bello Goth. — 6. Id.,<br />

1.1, c. 6. — 7. Jorn. c. 57. — 8. Avitus. ep. 7 : Ores'. Tur. 1. 2 ; Hist. c. 38. —<br />

9. Avit. ep. 69.<br />

SUR L'HISTOIRE DE SAINT LOUYS. 77<br />

« Romani nominis participatione ditatis, specialiter gaudia<br />

« vestrae perennitatis agnoscant, quse generaliter cunctis<br />

« fama concelebrat. » Mais ce que ce prince ajotite dans la<br />

suite montre clairement que ces p<strong>et</strong>its souverains ne feignqient<br />

pas de se dire vassaux <strong>et</strong> suj<strong>et</strong>s de I'Empire, quoy<br />

qu'ils n'en relevassent point : « Ornat quippe imperil vestri<br />

« amplitudinem longinquitas subjectorum, <strong>et</strong> diffusionem<br />

« reipublica? vestra? asserit quod remotius possidemur. »<br />

Et dans une autre epitre ' il tient un semblable discours :<br />

« Vester quidem est populus meus. sed me plus servire vobis<br />

« quam illi praBesse delectat. Traxit istud a proavis generis<br />

« mei apud vos, decessoresque vestros, semper animo Eomana<br />

« devotio, ut ilia nobis magisclaritas putar<strong>et</strong>ur, quam vestra<br />

« per militia? titulos porriger<strong>et</strong> celsitudo, cunctisque autori-<br />

« bus meis semper magis ambitum est quod a principibus<br />

« sumerent, quam quod a patribus attulissent. Cumque<br />

« gentem nostram videamur regere, non aliud nos quam<br />

« milites vestros credimus ordinari. » Termes qui font voir<br />

que ce prince s'abbaissoit jusques a ce point que de se dire<br />

vassal de 1'empereur, quoy qu'il fust independant de luy.<br />

Tant il est yrai que tous les p<strong>et</strong>its souverains de ce temps-la<br />

n'estoient rien en comparaison des empereurs, <strong>et</strong> qu'il n y en<br />

avoit pas un qui ne leur rendist les dernieres soumissions :<br />

« Non minuit majestatem vestram, dit le meme prince, quod<br />

« accurrere non omnes valent: satis ad reyerentiam vobis<br />

« debitam sufficit, quod omnes e propriis sedibus yos<br />

« adprant. » Ce n'est pas que j'estime que le terme de miles<br />

en c<strong>et</strong> endroit signifie un vassal, comme il a este usurpe dans<br />

la suite <strong>du</strong> temps, mais seulement un officier, comme on<br />

peut recueillir encore de quelque passage de Gregoire de<br />

Tours 2 . En tout cas nous voyons que Theodoric, roy des<br />

Ostrogoths, parlant a Zenon, ne fait pas de diffculte de luy<br />

tenir ce discours : « Ego qui sum servus vester <strong>et</strong> filius 3 .<br />

Toutes ces soumissions de ces p<strong>et</strong>its princes envers les<br />

empereurs, dont nous avons d'autres exemples en I'Histoire<br />

Byzantine, peuvent faire presumer avec beaucoup de fondement<br />

qu'ils ont pu s'abbaisser a celle de faire frapper de la<br />

monnoye en leur honneur, quoy qu'ils fussent independans<br />

de ce vaste empire quant au gouvernement de leurs Etats.<br />

Car ce que 1'on avance si universellenient qu'il n'y en a pas<br />

que des souverains ayent jamais fait fabriquer de la monnoye<br />

en leurs terres, sous le nom, la figure, <strong>et</strong> les marques d'autres<br />

princes <strong>et</strong>rangers, se d<strong>et</strong>ruit par les monumens contraires,<br />

que 1'antiquite a reserves pour nos siecles; car les<br />

antiquaires conservent des monnoyes, ou des medailles, de<br />

Roem<strong>et</strong>alces, roy de Thrace, qui ayant recu de puissans secours<br />

de 1'empereur Auguste en la guerre qu'il eut contre<br />

Vologese, fit battre une monnoye en Fhonneur de c<strong>et</strong> empereur,<br />

ou d'un c6te est son portrait avec ces mots,KAISAPOS.<br />

SEBASTOT. ; en 1'autre revers sont deux visages 1'un sur<br />

1'autre, que M. Seguin, doyen de Saint-Germain 1'Auxerrois<br />

de Paris 4 , qui nous a donne les empreintes de ces monnoyes,<br />

estime estre de ce roy <strong>et</strong> de sa femme, ou bien d'Auguste, <strong>et</strong><br />

de Li vie, avec ces termes, BASIAEQS POIMHTAAKOT. II s'en<br />

voit une autre s , de Dem<strong>et</strong>rius, roy de Syrie, avec c<strong>et</strong>te<br />

inscription : AHMHTPIOT. BASIAEQS.; <strong>et</strong> en 1'autre revers :<br />

SEBASTOY. BASIAEQS., qui fait voir qu'elle fut frappee par<br />

ce roy en 1'honneur <strong>du</strong> meme empereur. M. Seguin 6 nous a<br />

donne 1'empreinte d'une medaille tres-curieuse, d'Herode,<br />

roy de la Calcide, que ce prince fit frapper en 1'honneur de<br />

1'empereur Claudius, dont il estoit amy, avec ces mots au<br />

milieu d'une couronne de laurier, KAAYAIQ. KAISAPI.<br />

SEBASTQ.; en 1'autre revers est la figure d'Herode, avec ces<br />

caracteres, BASIAETS. HPQ AIOS. ou M. Seguin restitue<br />

judicieusement le mot entier de $IAOKAAYAIOS, au lieu de<br />

ces caracteres effacez. Enfin le public luy est encore redevable<br />

de c<strong>et</strong>te belle medaille de Lucille 7 , femme de I'empereur<br />

Lucius Verus, qui porte d'un c6te la figure de c<strong>et</strong>te<br />

imperatrice, avec ces mots, AOYKIAAA. CEBACTH.; de<br />

1'autre une Ceres, avec ces caracteres, BACIAEYC. MANNOC.<br />

•HAOPQMAIOC.; termes qui monstrent clairement que leroy<br />

Mannus, qui estoit un prince dans 1'Arabie, n'avoit fait<br />

battre c<strong>et</strong>te monnoye qu'en qualite d'amy <strong>et</strong> d'allie, <strong>et</strong> non<br />

de suj<strong>et</strong> de l'Empire, en 1'honneur de c<strong>et</strong>te imperatrice, avec<br />

laquelle probablement il ayait eu quelques entr<strong>et</strong>iens familiers,<br />

lorsqu'elle fut a Antioche avec son mary. II en est de<br />

meme des monnoyes des Abgares 8 , rois des Osrhoeniens <strong>et</strong><br />

des Edesseniens, ou d'un c6te ces princes paroissent avec<br />

un diademe ouvert par les c6tez en forme de croissant, semblable<br />

a la tiare des Perses dont parle Sidonius 9 en ce vers :<br />

1. Epist. 83, 84. — 2. L. 4, Hist. c. 36. — 3. Jornand. c. 57. — 4. In select,<br />

nurais. p. 33. — 5. Occo, p. 82. — 6. P. 41. —7. P. 152. — 8. M. de Saint-Araant,<br />

en ses Comment., torn. 1, p. 636; torn. 2, p. 518, 519, 520 ; Occo, p. 437, 438. —<br />

9. Carm. 2.

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