Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...
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armes comme chevaliers, mais s<strong>et</strong>tlement avec 1'halecr<strong>et</strong> <strong>et</strong><br />
I'arm<strong>et</strong>. P<strong>et</strong>rarque ', ecriyant a Hugues, marquis de Ferrare,<br />
dit qu'il n'appartient qu'a de simples chevaliers de se trouver<br />
aux tournois, qui n'ont pas d'autres moyens ni d'autres<br />
occasions pour donner des preuves de .leur valeur <strong>et</strong> de leur<br />
adresse, <strong>et</strong> dont la mort est de p<strong>et</strong>ite consequence ; mais que<br />
les princes, pouvans faire eclater leur courage en mille<br />
autres rencontres, <strong>et</strong> d'ailleurs leur vie estant importante a<br />
leurs peuples, s'en doivent abstenir.<br />
Nous lisons neantmpins que souvent non-seulement les<br />
princes de haute condition se sont trouvez a ces exercices<br />
militaires, <strong>et</strong> qu'ils y ont combattu comme simples chevaliers,<br />
mais memes les empereurs <strong>et</strong> les roys. Nic<strong>et</strong>as 2 ecrit<br />
que 1'empereur Manuel Comnene avec les Grecs combattit au<br />
tournoy qui se fit a Antioche par le prince Raymond, <strong>et</strong> qu'il<br />
j<strong>et</strong>a par terre d'un seul coup de lance deux chevaliers<br />
francois, lesquels il renversa 1'un sur 1'autre. L'empereur<br />
Andronique Paleologue le jeune 3 combattit en personne au<br />
tourney qu'il fit a Didymotique pour la naissance de Jean<br />
son fils. Edouard III, roy d'Angl<strong>et</strong>erre, combattit en un<br />
tournoy dans la ville de Chalon, comme j'ay remarque.<br />
Frqissart * dit que Charles VI, aux noces de Guillaume de<br />
Hainaut avec Marguerite de Bourgogne, solemnisees a Cambray,<br />
1'an 1385, jousta a un chevalier de Hainaut, qui s'appeloit<br />
Nicole d'Espinoit. Le roi Francois I er <strong>et</strong> Henry VIII, roy<br />
d'Angl<strong>et</strong>erre, a leur entrevue 5 qui se fit entre Ardres <strong>et</strong><br />
Guines, 1'an 1520, combattirent au tournoy qui s'y fit. Enfin<br />
le roy Henry II jousta a Paris contre le comte de Montgomery,<br />
<strong>et</strong> recut une blessure en 1'ceil, dont il mourut.<br />
Les princes seculiers interdirent aussi quelquefois les<br />
tournois, mais pour d'autres raisons que celles qu'eurent les<br />
papes. Guillaume de Nangis ecrit que S. Louis 6 , ayant receu<br />
<strong>du</strong> pape en 1'an 1260 les nouvelles de la defaite des Chr<strong>et</strong>iens<br />
dans la Terre sainte <strong>et</strong> dans 1'Armenie par les infideles, fit<br />
faire des prieres publiques, defendit les- tournois pour deux<br />
ans, <strong>et</strong> ne voulut point qu'on s'adonnat a d'autres jeux qu'a<br />
1'exercice de 1'arc <strong>et</strong> de 1'arbal<strong>et</strong>e. Le roi Philippes le Hardy<br />
prorpgea les defenses qui ayoient este faites pour un temps<br />
des joustes <strong>et</strong> des tournois, par une ordonnance qui fut<br />
registree au parlement de la Pentec6te 1'an 1280 7 . Ces prohibitions<br />
se firent particulierement <strong>du</strong>rant les guerres que<br />
nos roys avoient avec leurs voisins, comme on peut recueillir<br />
des ordpnnances de Philippes le Bel des annees 1304 <strong>et</strong> 1305,<br />
qui se lisent dans un registre <strong>du</strong> Tresor des Chartes <strong>du</strong> roy 8 .<br />
Dans une autre <strong>du</strong> penultieme jour de decembre, 1'an 1311,<br />
qui est inseree dans un registre de la chambre des comptes<br />
de Paris 8 , qui m'a este communique par monsieur d'Herouval,<br />
dont voicy 1'extrait, le meme roy ne prend pas d'autre<br />
pr<strong>et</strong>exte que celuy des desordres qui en arrivoient.<br />
« PHILIPPUS, D. G. Francorum rex, universis <strong>et</strong> singulis<br />
« baronibus, <strong>et</strong> quibuscumque nobilibus regni nostri, neca<br />
non omnibus baillivis <strong>et</strong> senescallis, <strong>et</strong> aliis quibuscumque<br />
« justitiariis regni ejusdem, ad quospraesentes litterseperve-<br />
« nerint, salutem. Periculis <strong>et</strong> incommodis quae ex tornea-<br />
« mentis, congregationibus armatorum, <strong>et</strong> armorum<br />
« portationibus in diversis regni nostri partibus hactenus<br />
« provenisse noscuntur, obviare volentes, ac super hoc<br />
« prorsus nostro [pro futuro] tempore, prout ex officii nostri<br />
« debito tenemur, salubriter providere, vobis <strong>et</strong> cuilib<strong>et</strong><br />
« vestrum sub fide qua nobis tenemini, <strong>et</strong> sub omni poena<br />
c quam vobis infligere possumus, praecipimus <strong>et</strong> mandamus<br />
« quatenus congregationes armatorum <strong>et</strong> armorum portat<br />
tiones facere, vel ad torneamenta accedere, quas <strong>et</strong> quae<br />
t praesentibus prohibemus sub poena praedicta, ullatenus de<br />
« ca<strong>et</strong>ero praesumatis, nee in contrarium fieri permittatis a<br />
« quocumque, vosque senescalli, baillivi <strong>et</strong> justitiarii nostri<br />
< prsedicti in assisiis, <strong>et</strong> aliis in locis vestris ac ressortus<br />
« eorum faci<strong>et</strong>is prsedicta celeriter publicari. Contrarium<br />
t attentantes capiatis cum eorum familiis, equis, armis,<br />
t harnesiis, necnon terris <strong>et</strong> haereditatibus eorum. Quas<br />
c terras <strong>et</strong> haereditates cum aliis eorum quibuscumque bonis<br />
* teneatis <strong>et</strong> expl<strong>et</strong><strong>et</strong>is sine omni deliberatione de [vel] recre-<br />
« dentia facienda de his sine nostro special! mandato.<br />
t Praemissam torneamentorum prohibitionem <strong>du</strong>rare volut<br />
mus, quamdiu nostrae placuerit voluntati, ex [<strong>et</strong>] omnibus<br />
t subjectis nostris sub fide qua nobis adstricti tenentur, tor-<br />
« neamenta hujusmodi prohibemus. Datum Pissiaci, penul-<br />
« tima die decemb. an. D. 1311. »<br />
1. Ep. ad March. Ferrar. — 2. In Man. 1. 3, c. 3. — 3. Niceph. Greg. p. 340. —<br />
4. Vol. 2, c. 154. — 5. Cerem. de Fr. vol. 2, p. 743. — 6. P. 371. — 7. Resist,<br />
<strong>du</strong> parlement. — 8. 36' Reg. <strong>du</strong> Tresor des Chart, <strong>du</strong> roy. Chart. 192, 217, 240.<br />
[Ordon. torn. 1, p. 420, 421, 426, 434.] — 9. Vol. 1, Memorabil. Cameras Comput.<br />
Paris, f. 16 ; 55' Reg. <strong>du</strong> Tresor des Chart, <strong>du</strong> roy. [Ordon. torn. 1, p. 493.J<br />
SUR L'HISTOTRE DE SAINT LOUYS. 23<br />
Philippes le Long prohiba pareillement les tournois par<br />
une ordonnance generate <strong>du</strong> 23 e jour d'octobre 1'an 1318, <strong>et</strong><br />
dans une autre particuliere <strong>du</strong> 8 de fevrier de I'ann6e suivante,<br />
addressee au bailly de Vermandois. Le roy rend la raison de<br />
sa defense en ces termes: « Quar se nous les souffrions a<br />
« faire, nous ne pourrions pas avoir les nobles de nostre<br />
« royaume si prestement pour nous aidier a notre guerre de<br />
« Flandres, <strong>et</strong>c. '. »<br />
Quelquefois on a defen<strong>du</strong> les tournois <strong>et</strong> les joustes pour<br />
un temps, acause de quelque grande solennite, de crainte<br />
que les grans seigneurs <strong>et</strong> les chevaliers, qui desiroient faire<br />
par<strong>et</strong>re leur adresse dans ces occasions, negligeassent de se<br />
trouver a ces ceremonies, qui auroient este moins solennelles<br />
s'ils ne s'y fussent pas trouvez. Ainsi le roi Philippes leBel,<br />
ayant dessein de faire ses enfans chevaliers, <strong>et</strong> d'en rendre<br />
la ceremonie plus magnifique, fit une semblable defense, en<br />
1'an 1312, par une ordonnance (tiree de 1'original qui est<br />
conserve en la chambre des comptes de Paris) laquelle je<br />
ne feray pas de difficulte d'inserer entiere en c<strong>et</strong> endroit,<br />
d'autant plus qu'elle parle d'une forme de tournois, ou de<br />
jouste, qu'elle nomme tupineiz, qui est un terme qui m'est<br />
inconnu, ne 1'ayant pas encores leu ailleurs, <strong>et</strong>qui peut-estre<br />
signifie les tables rondes. Elle m'a est6 communiquee avec<br />
quantite d'autres pieces par monsieur d'Herouval.<br />
« PHILIPPE, par la grace de Dieu roy de France, a nostre<br />
« gardien de Lions, salut. Comme nous entendons a donner<br />
« a nostre tres-cher ainzne fils Loys, roy de Navarre, comte de<br />
« Champaigne <strong>et</strong> de Brie Palazin, <strong>et</strong> a nos autres deux fils,<br />
« ses freres, en ce nouviau temps ordre de chevalerie : <strong>et</strong> ja<br />
« pieca par plusieurs fois nous eussions fait defendre gene-<br />
« ralement par tout notre royaume toutes manieres d'armes<br />
« <strong>et</strong> de tournoiemens, <strong>et</strong> que nuls sur quanques il se pooient<br />
« meffaire envers nous, n'allast a tournoiemens en notre<br />
« royaume ne hprs, ou feist ne alast a joustes, tupineiz, ou<br />
« fist autres fais ou portements d'armes, pource que plu-<br />
« sieurs nobles <strong>et</strong> grans personnes de nostre garde se sont<br />
« fait faire, <strong>et</strong> se sont accoustumez de eux faire faire cheva-<br />
« liers esdits tournoiemens, <strong>et</strong> non contrestant c<strong>et</strong>te general<br />
« defense, plusieurs nobles personnes de nostre dite garde<br />
« aient este <strong>et</strong> sqient allez au tournoiement par plusieurs<br />
« fois a joustes, a tupineiz, tant en notre royaume comme<br />
« dehors, <strong>et</strong> en autres plusieurs fais d'armes en enfraignant<br />
« nostre dite defense, <strong>et</strong> en iceux tournoiemens plusieurs se<br />
« soient fait faire chevaliers, <strong>et</strong> seur ce qu'ils ont fait contre<br />
« nostre dite defense vous n'ayez mis remede, laquelle chose<br />
« nous desplaist moult forment : Nous vous mandons <strong>et</strong><br />
« commandons si estroitement comme nous poons plus, <strong>et</strong><br />
« sur peine d'encourre nostre malivolence, que tous ceux<br />
« que vous saurez de nostre garde qui ont este puis notre<br />
« dite defense a tournoiemens, joustes, tupineiz, ou en autres<br />
« fais d'armes, ou que ce ait est6 en notre royaume, ou hors,<br />
« que vous sans delay les faciez prandre<strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre en prison<br />
« pardevers vous en m<strong>et</strong>tant en nostre main tous leurs<br />
« biens. Et quant il seront devers vous en prison, si leur<br />
« faites amander ce qu'il auront fait contre nostre dite<br />
« defense: <strong>et</strong> ce fait si leur recreez leur biens, <strong>et</strong> avec ce,<br />
« quant il auront amende, si leur faites jurer sus sains, <strong>et</strong><br />
« avec ce leur defendez de par nous sus poine d'ancourir<br />
« nostre indignation <strong>et</strong> de tenir prison chascun un an, <strong>et</strong> sus<br />
« poine de perdre une annee chascun les fruiz de sa terre,<br />
« qu'il tendront les ordenances que nous avons fait sus le<br />
« fait d'armes, qui sont teles : C'est asavoir que nuls ne soit<br />
« si hardi de nostre royaume qui voist a tournoiemens, a<br />
« joustes, tupineiz ou en autre fait d'armes, soit en nostre<br />
« royaume ou hors, jusques a la feste S. Remy prochaine<br />
« venant, <strong>et</strong> leur faites bien savpir que encores avons nous<br />
« ordene que s'il font au contraire de ce, que leur chevaux<br />
« <strong>et</strong> leur harnois nous avons abandonn6 aux seigneurs sous<br />
« qui jurisdiction il seront trouve, <strong>et</strong> quant il auront ensi<br />
« jure, si leur delivrez leur cors. Encore vous mandons nous<br />
oc que 1'ordenance dessusdite vous faciez crier <strong>et</strong> publier<br />
« solempnellement, sans delay, par les lieux de vostre garde,<br />
« ou vous saurez qu'il sera a faire, <strong>et</strong> de defendre de par<br />