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Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...

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SUR L'HISTOIRE DE SAINT LOUYS.<br />

« <strong>et</strong> raro cultus habitatore. Mansit tamen in medio agri<br />

« pascui secus viam, in loco ubi nunc Ardese forum rerum<br />

« frequentatur yenalium, quidam cerevisiae brasiator, vel<br />

« cambarius, ubi rustici homines <strong>et</strong> incompositi ad biben-<br />

« <strong>du</strong>m, vel ad cheolan<strong>du</strong>m, vel <strong>et</strong>iam herkan<strong>du</strong>m propter<br />

« agri pascui largam <strong>et</strong> latam planitiem convenire sole-<br />

« bant r . » Etm6mes j'oseavancer que c'est ce jeu delaballe<br />

des anciens appellee pila paganica, parce qu'elle estoit en<br />

usage parmy les pa'isans. Martial 2 en a fait aussi la description.<br />

Mais pour r<strong>et</strong>ourner au jeu de la balle & cheval que les<br />

Grecs appellent Tzycanisterium, il semble que ces peuples en<br />

doivent 1 origine & nos Francois, <strong>et</strong> que d'abord il n'a pas<br />

este autre que celui qui est encore en usage dans le Languedpc,<br />

que Ton appelle le jeu de la chicane, <strong>et</strong> en d'autres provinces<br />

le jeu de mail; sauf qu'en Languedoc ce jeu se fait<br />

en plaine campagne, <strong>et</strong> dans les grands chemins, ou Ton<br />

pousse avec un p<strong>et</strong>it maill<strong>et</strong>, mis au bout d'un baton d'une<br />

longueur proportionnee, une boulle de buis. Ailleurs, cela se<br />

fait dans de longues allees planters expres, <strong>et</strong> garnies tout &<br />

1'entour de' planches de bois. De sorte que chicaner n'est<br />

autre chose que le T!juxavi?eiv des Grecs, qui ont coutume<br />

d'exprimer le C ou le CH des Latins par le TZ, comme Eustathius<br />

3 sur Dionysius nous apprendf; ce qui est d'ailleurs<br />

confirm^ par plusieurs exemples que M. Rigaud <strong>et</strong> Meursius<br />

en ont donnez en leurs Glossaires. Ensuite, ce que les nostres<br />

ont fait a pied les Grecs 1'ont pratique montez sur des<br />

chevaux, <strong>et</strong> avec des raqu<strong>et</strong>tes, qui estoit la forme de leur<br />

chicane.<br />

Quant & 1'origine de ce mot, comme toutes les conjectures<br />

dont on se sert en de semblables rencontres sont pour le<br />

1. Lamb. Ard. p. 142. — 2. L. 4, ep. 45. — 3. Schol. ad Dionys. Perieg. p. 100.<br />

plus souvent incertaines, je ne scay si je dois m'y engager;<br />

car je n'oserois pas avancer qu'il vienne de 1'Anglois chicquen,<br />

qui signifie un poull<strong>et</strong>: en sorte que chicaner seroit imiter<br />

les poull<strong>et</strong>s, qui ont coutume de courir les uns apres les autres<br />

pour s'arracher le morceau hors <strong>du</strong> bee; ce que font<br />

ceux qui joiient a la chicane a la facon des Grecs, j<strong>et</strong>tans<br />

une balle au milieu d'un champ, <strong>et</strong> chacun tachant de 1'enlever<br />

a son compagnon.<br />

Quoy qu'il en soit, on ne doit pas, ce me semble, revoquer<br />

en doute que le terme de chicane dont nous nous servons<br />

aujourd'huy pour marquer les d<strong>et</strong>ours des plaideurs (vitilitigatores),<br />

<strong>et</strong> que nos vieux praticiens appelloient barres, ne<br />

soit tire de ces exercices ; car chacun de son coste, faisant<br />

ses efforts pour dilayer par des suites affectees, <strong>et</strong> par des<br />

proce<strong>du</strong>res inutiles, tache d'embarasser sa partie, les uns <strong>et</strong><br />

les autres se renvoyans ainsi la balle, comme nous disons<br />

vulgairement; ce que font ceux qui joue'nt a la chicane,<br />

lorsqu'ils se renvoient la balle, <strong>et</strong> par les embaras qu'ils se<br />

forment reciproquement, font <strong>du</strong>rer le jeu plus long-temps.<br />

Je scay bien que quelques scavans' ont cherche une autre<br />

origine au terme de chicane en fait de plaideurs, <strong>et</strong> qu'il y<br />

en a qui le derivent de acxavbc, qui, selon Galien, en quelque<br />

endroit a , signifle une malice m£lee de tromperies : rapportans<br />

la raison de c<strong>et</strong>te signification au naturel des Siciliens 3 ,<br />

nommez Stxavol par les anciens, quorum natura facilis fuit<br />

ad querelas, dit Cassiodore *. II y en a d'autres 5 qui le tirent<br />

des termes de chico <strong>et</strong> de chiqui, dont 1'un est espagnol,<br />

1'autre gascon, qui signifient p<strong>et</strong>it; ensorte que chicaner<br />

seroit s'arr<strong>et</strong>er aux choses de p<strong>et</strong>ite consequence, <strong>et</strong> aux bagateles.<br />

1. Simon d'Olive, 1. 2, des Quest, de droit, ch. 1. — 2. In Lexic. Hippocr. —<br />

3. Cluver, i. 1, Sicil. antiq. c. 17. — 4. L. 1. epist. 3. — 5. Oyhen. in Not. Vase.<br />

DES CHEVALIERS BANNERETS<br />

La noblesse a toujours este dans une particuliere estime<br />

en tous les <strong>et</strong>ats de 1'univers, <strong>et</strong> il n'y a presque a present<br />

que celui des Turcs ou elle n'est pas considered. Us deferent<br />

tout & la vertu <strong>et</strong> aux belles qualitez des personnes, sans<br />

considerer le sang <strong>et</strong> la naissance. « Turcse neminem, ne<br />

« suorum quidem, nisi ex se pen<strong>du</strong>nt, sola domo Othomano-<br />

« rum excepta, quae suis cens<strong>et</strong>ur natalibus ': » ce sont les<br />

paroles d'un ambassadeur de 1'empereur Ferdinand I er . Mais<br />

la France a este le royaume <strong>du</strong> monde ou elle a eu les plus<br />

grands avantages, y cqmposant un ordre particulier, qui y<br />

tient le premier <strong>et</strong> le principal rang ; les honneurs <strong>et</strong> les gouvernemens<br />

des provinces <strong>et</strong> des places n'y sont confiez qu'aux<br />

gentilshommes, <strong>et</strong> Ton a toujours crti que la force de 1'Etat<br />

reside dans leurs personnes, acause de la generosit6 naturelle<br />

<strong>et</strong> de la grandeur de courage qui les accompagne.<br />

Encore bien que le caractere de la noblesse soit uniforme,<br />

<strong>et</strong> qu'il est en quelque facon vray de dire qu'un gentilhomme<br />

n'est pas plus gentilhomme qu'un autre, si est-ce qu'il y a<br />

toujours eu divers degrez entre les nobles, qui ont compose<br />

des differents ordres entre eux; car les uns ont este plus<br />

relevez que les autres, a raison des dignitez qui leur estoient<br />

conferees par le prince ; les autres par les prerogatives que<br />

les qualites <strong>et</strong> les titres de chevaliers leurdonnoient. Desorte<br />

que nous remarquons qu'il y a eu en France trois degrez <strong>et</strong><br />

trois ordres de noblesse. Le premier est celuy des BARONS,<br />

qui comprenoit tous les gentilshommes qui estoient elevez<br />

en dignitez, tant acause des titres qui leur avoient este accordez<br />

par les rois, qu'acause de leurs fiefs, en vertu desquels<br />

Us avoient le droit de porter la banniere dans les arm6es <strong>du</strong><br />

roy, d'y con<strong>du</strong>ire leurs vassaux, <strong>et</strong> d'avoir un cry particulier.<br />

1. Busbeq. in iliner. CP.<br />

DISSERTATION IX.<br />

C'est pourquoy ils sont ordinairement reconnus sous le nom<br />

de BANNERETS, <strong>et</strong> souvent sous le terme general de barons.<br />

Ce qui a fait dire a Divxus ' que « barones vocari solent ii<br />

« proceres qui vexillum in bellum efferunt. » Le second ordre<br />

estoit celui des bacheliers, ou des simples chevaliers, <strong>et</strong> le<br />

troisieme celui des escuiers.<br />

La noblesse de Beam 2 estoit pareillement distinguee en<br />

barons, en cavers, ou chevaliers, <strong>et</strong> en dommangers, ou damoiseaux,<br />

qui sont ceux que nous appellons escuiers. Le<br />

royaume d'Arragon 3 avpit aussi ces trois ordres dans sa noblesse<br />

: le premier estoit celui des ricos hombres, le second<br />

celui des cavalleros, <strong>et</strong> le troisieme des infanpons, qui sont les<br />

damoiseaux, ou escuiers. Les ricos hombres, ou les riches<br />

hommes, estoient les principaux barons <strong>du</strong> royaume. Ils<br />

avoient part au gouvernement <strong>du</strong> pays, <strong>et</strong> possedoient les<br />

grands fiefs mouvans de la couronne. Ils devoient, acause de<br />

ces fiefs, servir le prince dans ses guerres, <strong>et</strong> estoient obligez<br />

d'y con<strong>du</strong>ire leurs vassaux sous leurs bannieres, d'ou ils<br />

furent appellez ricos hombres de sennera, c'est-a-dire banner<strong>et</strong>s<br />

; <strong>et</strong> parce que ces riches hommes qui con<strong>du</strong>isoient leurs<br />

vassaux a la guerre sous leurs bannieres estoient ordinairement<br />

rev<strong>et</strong>us de la qualit6 de chevalier, il est arrive dela que<br />

ces barons sont reconnus pour le plus souvent sous les noms<br />

de chevaliers banner<strong>et</strong>s.<br />

Les autres chevaliers, qui n'avoient pas c<strong>et</strong>te prerogative,<br />

sont nommez vulgairement bacheliers c'est-a-dire bas chevaliers,<br />

acause qu'ils estoient d'un second ordre, <strong>et</strong> inferieurs<br />

en dignite aux barons. C'est la raison pourquoy ils sont<br />

nommez milites secundi <strong>et</strong> tertii ordinis dans Brunon *, en<br />

1. P. Divaeus, 1. 7, Rer. Brabant, p. 85. — 2. Hist, de Beam, 1. 6, c. 24. —<br />

3. Hier. Blanca in Comment. Her. Arag. — 4. De bello Sax. p. 133.

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