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Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...

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86 DISSERTATIONS<br />

Edouard le Confesseur, dont les rois d'Angl<strong>et</strong>erre sont couronnez<br />

au jour de leur sacre, laquelle couronne est archee en<br />

croix, ce sont les termes de Froissart 1 , lorsqu'il raconte les<br />

ceremonies <strong>du</strong> couronnement de Henry IV dit de Lancastre,<br />

en 1'an 1399. Neantmoins c<strong>et</strong> Henry, ou <strong>du</strong> moins Henry V,<br />

son successeur, se trouve avec une couronne de fleurs de lys<br />

non fermee, dans une monnoye d'argent frappee a Calais,<br />

qui represente d'un c6te la face entiere, <strong>et</strong> le bust de ce<br />

prince, avec de grands cheveux, <strong>et</strong> la couronne, telle que je<br />

viens de la decrire, avec ces mots a 1'entour, HENRI'. DI'.<br />

GRA'. REX. ANGL'. s. FRANC. En 1'autre revers est une croix,<br />

qui entreprend toute la monnoye avec une double inscription,<br />

la premiere, POSVI. DEVM. ADIVTOREM. MEVM ; 1'autre,<br />

VILLA. GALESIE. Celles d'Edouard III sont semblables (33.).<br />

II se peut faire encore que Francois I prit la couronne<br />

fermee, pour se distinguer des princes non souverains, des<br />

<strong>du</strong>es <strong>et</strong> des comtes, qui avoient aussi le droit de porter la<br />

couronne, <strong>et</strong> qui la faisoient empreindre dans leurs monnoyes.<br />

Le scavant Selden, en ses Titres d'Honneur, a avance 2<br />

que c<strong>et</strong>te espece de couronne est d'une invention nouvelle,<br />

<strong>et</strong> qu'en 1'an 1200 les <strong>du</strong>es <strong>et</strong> les comtes n'en avoient point.<br />

Ce qu'il prouve par un passage de 1'histoire de Geoffroy de<br />

Ville-Hardoiiin, qui fait parler ainsi le <strong>du</strong>e de Venise aux<br />

deputez <strong>du</strong> marquis de Montferrat, des comtes de Flandres,<br />

de Blois, de Saint-Paul, de Brienne, <strong>et</strong> autres: « Bien avons<br />

« quenu que vostre seignors sont li plus hauts homes que<br />

« soient sans couronne. » Ce discours semble <strong>et</strong>re formel<br />

pour in<strong>du</strong>ire que le marquis de Monferrat <strong>et</strong> les autres<br />

comtes ne portpient pas alors de couronnes. En eff<strong>et</strong>, la couronne<br />

n'appartient qu'aux rois; d'ou vient, suivant la marque<br />

d'un rabin 3 , que le roy Assuerus ayant commande qu'on<br />

rev<strong>et</strong>it Mardochee <strong>du</strong> manteau royal, <strong>et</strong> qu'on le fit monter<br />

sur le cheval royal, il ne parla point de la couronne, quoy<br />

qu'Aman 1'eut proposee. Je trouve neantmoins que les <strong>du</strong>es,<br />

memes en France, ont porte couronne bien auparavant ce<br />

temps-la. Car nos annales * ecrivent que Charles le Chauve<br />

au r<strong>et</strong>our de Rome vint a Pavie, ou il tint ses <strong>et</strong>ats, <strong>et</strong> qu'apres<br />

avoir <strong>et</strong>ably Boson, frere de sa femme, <strong>du</strong>e de ces provinces,,<br />

<strong>et</strong> Tavoir couronne d'une couronne <strong>du</strong>cale, il vint en<br />

France : « Romam exiens, Papiam venit, ubi <strong>et</strong> placitum<br />

« suum habuit: <strong>et</strong> Bosone, uxoris suse fratre, <strong>du</strong>ce ipsius<br />

« terrse constitute, <strong>et</strong> CORONA DVGALI ornato, <strong>et</strong> collegis ejus<br />

« in eodem regno relictis, — ad monasterium Sancti Diony-<br />

« sii pervenit.» Nous lisons memes qu'au temps de Geoffroy<br />

de Ville-Hardoiiin les couronnes des <strong>du</strong>es estoient aussi en<br />

usage. Car Roger de Hoveden s raconte que Jean comte de<br />

Mortain ayant appris en France la mort de Richard I, roy<br />

d'Angl<strong>et</strong>erre, son frere, il se mit en chemin pour aller<br />

recueillir la couronne, <strong>et</strong> que, passant par Rouen, en une<br />

feste de Saint-Marc, accinctus est gladio <strong>du</strong>catus Normannix,<br />

in Matrici ecclesid, per manum Walteri, Rotomagensis archiepiscopi;<br />

<strong>et</strong> prsedictus archiepiscopus posuit in capite DVCIS<br />

CIROVLVM AVREVM, habentem in summitate per circuitum<br />

rosas aureas. M. Besly 6 nous a donn6 les ceremonies qui<br />

s'observoient a la benediction des <strong>du</strong>es d'Aquitaine, qu'il a<br />

tirees d'un manuscrit de 1'eglise de Saint-Etienne de<br />

Limoges, avec ce titre, Ordo ad benedicen<strong>du</strong>m <strong>du</strong>cem Aquitanise,<br />

ou sont ces mots, qui justiflent que ces <strong>du</strong>es recevoient<br />

la couronne: « Post hsec imponit episcopus capiti<br />

« <strong>du</strong>cis CIRCVLVM AVREVM, cum oratione ista; <strong>et</strong>c. » Mais<br />

il est incertain si ce ceremonial a este fait pour les anciens<br />

<strong>du</strong>es de Guienne, ou pour ceux de la maison d'Angl<strong>et</strong>erre.<br />

Je ne doute pas que les <strong>du</strong>es <strong>et</strong> les comtes de notre France<br />

n'ayent paru avec leurs couronnes dans les occasions de<br />

ceremonies, <strong>et</strong> particulierement dans les cours plenieres, ou<br />

solennelles, de nos rois : <strong>du</strong> moins il est constant qu'a leurs<br />

sacres les <strong>du</strong>es <strong>et</strong> les comtes qui avoient la qualite de pairs<br />

de France, ou ceux qui les ont representez, s'y sont trouvez<br />

avec la couronne sur la teste. Le Ceremonial francois 7 dit<br />

qu'au sacre de Charles VIII les pairs seculiers y estoient<br />

vestus de manteaux, ou socques de Pairie, renversez sur les<br />

epaules, comme un epitoge, ou chappe de docteur, <strong>et</strong> fourrez<br />

d'hermines, ayans sur leurs testes des cercles d'or, les <strong>du</strong>es a<br />

deux fleurons, <strong>et</strong> les comtes tout simples. II fait la meme<br />

remarque 8 lorsqu'il traite des sacres des rois Henry IV <strong>et</strong><br />

Louys XIII. Mais ce qui me confirme dans la creance que<br />

les <strong>du</strong>es <strong>et</strong> les comtes se trouvoient avec la couronne sur la<br />

teste dans les grandes solennitez est que dans la recherche<br />

des biens <strong>et</strong> des meubles <strong>du</strong> comte d'Eu, conn<strong>et</strong>able de<br />

France, qui fut faite apres qu'il eut este decapite, on fit la<br />

1. Vol. 4, c. 114. — 2. Titles of Honor, part. 2, c. 5. — 3. R. Salomon larchi, in<br />

1. Esther, c. 6, v. 9. — 4. Annal. Fr. Bertin. A. 876; Cont. Airaoin. c. 32. —<br />

5. Hoved. p. 792. — G. En 1'Hist. des C. de Poitou, p. 184. — 7. Tom. 1. p. 193.<br />

— 8. P. 389. 407.<br />

description de toute sa vaisselle. des couronnes, des chappeaux,<br />

des anneaux, des pierreries, des joyaux, <strong>et</strong> d'autres<br />

biens, comme on voit dans les inventaires faits le dernier de<br />

fevrier 1'an 1350, <strong>et</strong> le 18 de mars 1'an 1353, qui sont en la<br />

Chambre des Comptes de Paris '. Car il est probable que ces<br />

couronnes estoient des cercles d'or, qui appartenoient a ce<br />

conn<strong>et</strong>able en qualit6 de comte. II semble meme que non<br />

seulement les <strong>du</strong>es <strong>et</strong> les comtes avoient le privilege d'en<br />

porter, mais encore les simples gentilshommes. Ce qui le<br />

pourroit faire presumer est que parmi un grand nombre de<br />

seaux que j'ay veus attachez a des l<strong>et</strong>tres originates qui<br />

m'ont este communiques par monsieur d'Herouval il s'en<br />

rencontre plusieurs qui representent les armoiries des gentilshommes<br />

qui n'avoient aucune dignite de <strong>du</strong>e ou de<br />

comte, avec le casque couronne d'une couronne <strong>du</strong>cale, de<br />

laquelle sort un cimier. Ce que j'ay remarqu6 particulierement<br />

aux seaux de Louys vicomte de Thoiiars, attachez a des<br />

l<strong>et</strong>tres de 1'an 1340 ; d'Aymar, sire d'Archiac, de 1343 ; de<br />

Jean de Corberon, viguier, chevalier, capitaine de Pierraguers,<br />

de 1349 ; de Jean d'Ogier de Montaut, sire de Saint-<br />

Front, de 1349 ; d'Arnaud d'Espagne, chevalier, seigneur de<br />

Montespan, senechal de Perigord, de 1351 ; de Jean de Chauvign<strong>et</strong>,<br />

seigneur de Blot, escuyer, de 1380 ; de Jean de Saqueville,<br />

chevalier, sire de Blaru, de 1380; de Raymond, sire<br />

d'Aub<strong>et</strong>erre, chevalier, de 1395 ; de Guichard Dauphin, chevalier,<br />

conseiller <strong>et</strong> grand maitre d'hdtel <strong>du</strong> roy, de 1413 ; <strong>et</strong><br />

enfin de Renaut <strong>du</strong> Chastel<strong>et</strong>, conseiller <strong>et</strong> chambellan <strong>du</strong><br />

roy, bailly de Sens, de 1479. Ce qui sert a justifier que c'est<br />

sans raison que quelques gentilshommes ont cru avoir droit<br />

de porter la couronne sur leurs armes parce qu'ils les ont<br />

veue'sempreintes<strong>et</strong> figurees dans les tombeaux de leurs anc<strong>et</strong>res;<br />

ce que j'ay ouy autrefois remarquer au suj<strong>et</strong> de la maison<br />

de Halluin, originaire de Flandres : dautant que ces<br />

couronnes estoient alors usurpees indifferemment par les<br />

gentilshommes, qui n'avoient aucune dignite qui leur en<br />

donnat le privilege, <strong>et</strong> ce par un abus de ces siecles-la, qui a<br />

pass6 jusques a nous, oft la plupart de la noblesse s'est<br />

arroge des titres imaginaires de comtes <strong>et</strong> de marquis, <strong>et</strong> des<br />

couronnes sur leurs armes, sans autre droit que celui que<br />

la licence des minoritez de nos princes leur a souffert.<br />

II est probable que Charles le Chauve a este le premier de<br />

nos rois qui a accorde la couronne aux <strong>du</strong>es : <strong>et</strong> memes j'ose<br />

avancer que comme il se conforma aux coutumes des enipereurs<br />

grecs, dont il prit les habits <strong>et</strong> les ornemens, il suivit<br />

aussi en cela leur exemple. Dautant que les empereurs d'Orient<br />

accordoient ordinairement la couronne aux Cesars, <strong>et</strong><br />

aux principales dignitez de 1'empire, ce qui a eu lieu avant<br />

le grand Constantin : car Constantius Chlorus, son pere, n'estant<br />

rev<strong>et</strong>u que <strong>du</strong> titre de Nobilissimus Csesar, paroit avec<br />

la couronne de rayons dans une medaille de cuivre qui a<br />

pour inscription : CONSTANTIVS NOB. c.; <strong>et</strong> a 1'autre revers :<br />

VIRTVS AVGG. Le jeune Licinius paroit avec la meme couronne<br />

<strong>et</strong> le meme titre dans une autre medaille, aussi de<br />

cuivre : LICINIVS. IVN. NOB. c.; 1'autre revers ayant pour<br />

inscription ces mots : VIRTVS EXERCIT. L'on voit pareillement<br />

les figures de Crispus, <strong>et</strong> de Constantius, enfans de<br />

Constantin, qui estoient rev<strong>et</strong>us de c<strong>et</strong>te meme dignite avec<br />

lediademe de perles, dans leurs medailles, dont les empreintes<br />

ont este donnees par Baronius, Gr<strong>et</strong>zer 2 , <strong>et</strong> Saint-Amant 3 .<br />

Ce qui est encore confirme par la plupart des auteurs byzantins,<br />

qui attribuent aux Cesars non seulement la robe de<br />

drap d'or <strong>et</strong> d'ecarlatte, EffOr^a xoxxogacp?) xa\ TOpe'xpuaov,<br />

comme Zozime*, la Chronique Alexandrine 5 , <strong>et</strong> Constantin<br />

Manasses 6 , mais encore la couronne. Zonaras, en la Vie de<br />

Marcian: A.m^az Katffapa Gtifyau. OdtTepov ulwv a-jToO. Manasses<br />

parlant <strong>du</strong> nieme Julian :<br />

w Se Kataapo; E

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