Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...

CCXXVIII OBSERVATIONS
Parlement, le roy seant en son lit de justice (ce sont
les termes des lettres), le lendemain de la feste de
Noel 26 decembre 1407, en presence du roy de Sicile,
des dues de Guienne, de Berry, de Bourbon, et de
Baviere, des comtes de Mortain, de Nevers, d'Alencon,
de Clermont, de Vendome, de Saint-Paul, de Tancarville,
etc., d u connetable, des archevesq ues de Sens el de
Bezancon, desevesquesd'Auxerre, d'Angers, d'Evreux,
de Poitiers, et de Gap, du grand maitre d'hostel, et de
touslesofficiers des cours souveraines: par lesquelles
lettres le roy declare, et veut que son aisne fits, et les
aisnez ftls, et ses successeurs en quelque petit aage
qu'ils soient et puissent estre au temps de son decez
et de ses successeurs soient incontinent au temps
dudit decez, dits, appellez, etreputez roys de France,
et a iceluy royaume succedans, soient couronnez, et
sacrez roys incontinent apres son decez, et de ses successeurs,
ou au plustost que faire se pourra, sans
qiCaucun autre, tant soit prochain du lignage, puisse
entreprendre bail ou regence et gouvernement du
royaume. Toutefois avenant que sondit ftls fust mineur
d'ans, veut que le royaume soit gouverne par les bons
avis, deliberations, et conseil des reynes leurs meres,
si elles vivoient, des plus prochains du lignage et sang
royal qui lors seroient, et aussi par les advis et conseil
des connetable et chancelier de France, et des
sages hommes du conseil. Ces lettres se trouyent en
un registre de la Chambre des Comples de Paris cotte
H, contenant les chartes et les lettres de Louys, due de
Guienne, dauphin de Viennois, et dans le trailte De la
majorite des roys de M. du Puy. Le roy saint Louys,
avant son depart, laissa la regence de son royaume &
la reyne Blanche de Castille, sa mere. Les lettres qu'il
luy fit expedier sur ce sujet se lisent aux Preuves des
Libertez de I'Eglise Gallicane, ch. 16, n° 12; joignez
le ch. 15, n° 27, 28. 11 y a un litre, du mois de fevrier
1249, au Cartulaire dif priore de Lihons en Sangters,
de 1'ordre de Cluny, eh. 12, qui justifie qu'en cette
qualite elle prenoit seance aux parlemens avec les
barons de France : Coram nobis cognoverunt quod
judicatum fuit per veram sententiam in curia domini
regis, per Blancham, reginam Francice, et alios barones.
qui debent et possunt de jure in curia domini
regis judicare, quod, etc.
HOSTIS 2, pag. 249 *. Un prebstre... alia vers les
Sarrazins sa curasse vestue, son chappel de fer sur la
teste et son espee soubs I'esselle. Joinville ; Observations.']
Anne Comnene, au 1.10 de son Alexiade, p. 292,
reprocha aux Latins de ce que parmy eux, a peine les
ecclesiastiques ont acheve de prendre les ordres de
pretrise, qu'ils endossent le harnois, s'arment de la
lance et de Tepee, et vont a la guerre, ce qui est etroitement
defendu chez les Grecs. Pierre Diacre, au 1. 4
dela Chronique du mont Cassin, fait la me'me remarque,
en introduisant un Grec parlant ainsi a un Latin :
In occidentali climate propheticum illud videmus
impletum, erit utpopulus, sic sacerdos, cum pontifices
ad bella prodeant, ut papa vesterlnnocentius. Et sans
dpute ce n'est pas sans sujet que les Grecs ont fait
si souvent ce reproche aux Latins: yeu que quoy
que par tous les canons des conciles il soit defendu
aux pretres de manier les armes, et de se trouver
dans les occasions de bataille, nous voyons neantmoins
que souvent ils s'y sont rencontrez et ont
combalu comme les autres. Ainsi nous lisons qu'E-
bles, abbe* de Saint-Germain-des-Prez, et Gosselin,
evesque de Paris, combatirent vaillamment contre
les Normans, qui avoient assiege cette capilale de
la France ; el non-seulement ils ont combatu contre
les infide'les, mais encore contre les Chretiens,
tempin 1'e'vesque de Beauvais, qui a la bataille de
Bovines jetta par terred'un coupde masse lecpmtede
Sarisbery. Gregoire de Tours, lib. 4 de son Hist., ch.
43; l. 5, ch. 20; 1. 8, ch. 39, et autres ecrivains de
notre histoire fournissent une infmitd d'exemples de
cecy, que je passe pour ne me pas engager en une
maliere de trop longue haleine. Je remarque seulement
que le cardinal Baronius, en 1'an 888, se plaint
de ce que nos historiens donnent des louanges aux
e'vesques et aux abbez qui se trouvoient dans les combats
acause de leur valeur et de leur adresse, quoy
qu'ils meritassent d'estre blamez, comme personnes
qui contrevenoient au devoir de leurs charges et
comme violateurs des canons. Voyez 1'epitre du pape
Adrian a Charlemagne au torn. 3 des Hist, de France,
p. 794, Petr. Damian., 1. 1, ep. 15, et le sire de Joinville
pag. 78.
HUISSERIUM. Et fut ouverte la porte de la
nef pour faire entrer nos chevaulx. Joinville; Observations.]
Je me suis servi de ce passage en mes Observations
sur VHistoire de Geoffroy de Villehardouin, n°
14, pour justifier que les nayires a porles et a huis
estoient del^i nommees huissieres, usance, userice et
wisserice, dans quelques auteurs lalins, qui est un
terme qui avoit exerce les scavans, et particulierement
Freher, qui s'estoit persuade^ que ce mot estoit
corrompu de celuy de lusorice, qui estoit le nom qu'on
donnoit a certains vaisseaux du Danube. Philippes de
Meziers, en la Vie de saint Pierre Thomas, patriarche
de Constantinople, ch. 15, n° 87, les appelle diserlement
huisseria : Videlicet 60 navigia inter galeas,
et alia navigia militum armatorum; el au n°9i:
inter galeas, huisseria, ligna, naves, et alia navigia.
Ges navires sonlappelees usserii dans le traite d'entre
les Venitiens et les princes Chretiens contre les Turcs,
apud Raynald, in Annal. Eccl., A. 1334. n° 8; men,
dans Roger de Hoveden et Brompton, en Tan 1190;
uscieri, dans Jean Villani, 1. 8, c. 49; 1. 9, c. 92; 1.10,
c. 107 ; usiheri, dans Justinian en YHisi. de Gennes,
en 1'an 1293. Guillaume, archevesque de Tyr, 1. 20, c.
14, parle encore de ces huis, et de ces portes des
palandries, ou passechevaux, en ces termes, qui autorisent
puissamment ce que j'avance pour 1'origine de
ce mol: Erant sane in prcefato exercitu naves longff
rostratce geminis' remorum instructce ordinibus, bellicis
usibus habiliores, quce vulgo galece dicuntur, 150.
In his majores ad deportandos equos deputatce, ostia
habentes in puppibus ad inducendos educendosque eos
patentia, pontibus etiam, quibus ad ingressum et
exitum tarn hominum quam equorum procurabatur
commoditas, community, 60. Ou Hugues Plagon,
ancien interprele de c^t auteur, a ainsi tpurne ce passage,
autres nefs, que fen claime huissiers d passer
chevaux. Non-seulement on donnoit le nom de huissiers
a ces sorles de navires, mais encore aux fausses
portes des sales et des chambres, ajustees en forme de
chassis: le compte d'Estienne de la Foalaine, argenlier
du roy, de 1'an 1350: Pour 10 sergettes vermeilles
pour mettre aux huissieres et fenestrages de la chambre
du roy.