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Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...

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est6 reconnu heritier, on peut aussi presumer qu'il agissoit<br />

avec autorite dans ses Etats, comme dans les siens. D'autre<br />

art, comme il est sans doute que les partages des princes<br />

Erancois de ce temps-la estoient meslez <strong>et</strong> engagez les uns<br />

dans les autres, <strong>et</strong> que les villes memes estoient souvent<br />

partagees par moitie, <strong>et</strong> appartenoient quelquefois a deux <strong>et</strong><br />

a trois, il n'est pas inconvenient de croire que Childebert ait<br />

possed6 celle de Vienne de son chef, ou qu'il y ait eu part,<br />

puisque nous lisons que Gontran lui fit don de la moitie de<br />

Marseille, <strong>et</strong> qu'il posseda la ville d'Avignon, ces deux places<br />

cependant faisans partie <strong>du</strong> royaume de Bourgogne 1 .<br />

Quant & ce qu'on dit que la ville de Vienne n'est pas comprise<br />

entre les villes qui appartenoient ou qui echurent a<br />

Childebert par le trait6 d'Andelo, il ne faut pas s'en <strong>et</strong>onner,<br />

veu que ce traite ne se fit que pour les places qui avoient<br />

appartenu a Charibert, ou qui estoient en contestation entre<br />

1. Marius Aventic.; S. Greg. M. 1. 4, ep. 2; Greg. Tur. 1. 8, c. 12; Fredeg.<br />

Child, c. 5.<br />

SUR L'HISTOIRE DE SAINT LOUYS. 81<br />

Gontran <strong>et</strong> Childebert, n'y estant pas parle non plus de<br />

Marseille, d'Avignon, <strong>et</strong> d'autres, qui constamment appartinrent<br />

a Childebert 1 . Tout ce discours peut justifier que<br />

1'histoire n'a pas bien eclaircy c<strong>et</strong>te circonstance.<br />

Je me suis un peu <strong>et</strong>en<strong>du</strong> sur ces monnoyes, q«e j'estime<br />

effectivement estre de tres-riches ornemens pour notre<br />

histoire, quand on aura bien pen<strong>et</strong>r6 dans le veritable motif<br />

de ceux de nos princes qui les ont fait frapper. Que si je me<br />

suis departy de quelques opinions qui ont est6 avancees sur<br />

ce suj<strong>et</strong>, ce n'a p_as est6 avec un dessein de les combattre<br />

directement, mais parce que j'ay cru qu'il importoit de d<strong>et</strong>errer<br />

ces belles antiquitez <strong>et</strong> d'en rechercher les origines.<br />

D'ailleurs, j'ay us6 en c<strong>et</strong>te occasion de la liberte qui est<br />

donnee a un chacun de pro<strong>du</strong>ire ses sentimens <strong>et</strong> ses conjectures<br />

sur ces enigmes : c'est ainsi que Prudence 2 appelle<br />

Jes revers des medailles, argentea enigmata, dont le sens<br />

n'est pas touj ours facile a concevoir.<br />

1. Greg. Tur. 1. 9, c. 20 ; 1. 7, c. 12. — 2. Hym. in S. Laurent.<br />

DE LA PREMIERE, SECONDE ET TROISIEME RACE ;<br />

DE CELLES DES EMPEREURS D'ORIENT ET D'OCCIDENT, DES DUCS, DES COMTES DE FRANCE,<br />

ET DES GRANDS SEIGNEURS DE L'EMPIRE DE CONSTANTINOPLE.<br />

Apr6s avoir examine assez exactement ce qui se peut dire<br />

au suj<strong>et</strong> des monnoyes de Theodebert I <strong>et</strong> de Childebert IP<br />

<strong>du</strong> nom, rois d'Austrasie, il ne reste plus que de m'acquiter<br />

de la promesse que j'ay faite de traiter des couronnes que<br />

nos rois ont portees. Mais dautant qu'ils ne les ont empruntees<br />

que des empereurs remains <strong>et</strong> de Constantinople, je me<br />

trouve engag6 de parler en general de toutes les couronnes<br />

dont les empereurs ont us6, <strong>et</strong>, dans -la suite, de celles que<br />

les princes non souverains ont portees, tant dans 1'empire<br />

d'Orient que dans la France. Quoy que M. Paschal' semble<br />

avoir epuise c<strong>et</strong>te matiere par ses scavantes <strong>et</strong> curieuses<br />

recherches, j'espere toutefois defaire voir qu'il n'a pas tellement<br />

moissonne ces fertiles campagnes, qu'il n'y reste encore<br />

un grand nombre d'espics a lever, n'estant pas entre dans<br />

ce d<strong>et</strong>ail qui regarde le moyen temps, qui cependant est<br />

necessaire pour reconnoitre toutes les differences <strong>et</strong> la diversit6<br />

des couronnes que les princes qui y ont vecu ont<br />

porters.<br />

Pour commencer par celles dont nos rois de la premiere<br />

race ornoient leurs testes sacr^es, j'en trouve particulierement<br />

de quatre sortes. La premiere est le diademe de perles,<br />

fait en forme de bandeau, avec les lambeaux qui pendent<br />

au derriere de la teste (1.). Ce diademe est semblable a celuy<br />

qui se rencontre dans la plupart des medailles des empereurs<br />

remains, d'ou nos rois 1'ont emprunte. L'histoire 2 remarque<br />

que Jules Cesar refusa de porter le diademe. Caligula fit le<br />

meme, ses courtisans luy ayant persuad6 que cela estoit au<br />

dessous <strong>du</strong> rang qu'il tenoit, <strong>et</strong> que sa dignite estoit incomparablement<br />

plus relevee que celles des rois <strong>et</strong> des princes 3 .<br />

Ce fut done Helagabale qui porta le premier un rang de<br />

perles sur la teste pour diademe, quia pulchrior fier<strong>et</strong>, <strong>et</strong><br />

magis ad fceminarum vultum aptus : mais il ne le porta que<br />

dans son palais, au recit de celuy qui a ecrit sa vie. Aurelian<br />

parut ensuite dans le public avec le diademe. Car c'est ainsi<br />

que les scavans estiment qu'il faut entendre ces mots<br />

d'Aurelius Victor: « Primus apud Romanos diadema capiti<br />

1. Lib. de Coronis. •<br />

X<br />

2. Su<strong>et</strong>on. — 3. Laraprid.<br />

DISSERTATION XXIV.<br />

« innexuit, gemmisque <strong>et</strong> aurata omiii veste, quod adhuc<br />

« fere incognitum romanis moribus videbatur, usus est. »<br />

En eff<strong>et</strong>, il est constant que les empereurs qui precederent<br />

Aurelian porterent le diademe, comme on peut recueillir de<br />

leurs medailles. Mais particulierement celuy de perles a este<br />

fort en usage depuis le temps <strong>du</strong> grand Constantin, qui,<br />

selon Victor, habitum regium gemmis <strong>et</strong> caput exornavit perp<strong>et</strong>uo<br />

diademate. C<strong>et</strong>te espece de diademe se yoit souvent<br />

exprime dans les medailles, mais avec c<strong>et</strong>te difference que<br />

quelquefois il est compose d'un double rang de perles, quelquefois<br />

il est entremes!6 de pierres precieuses enchassees<br />

dans 1'or, <strong>et</strong> de perles ; <strong>et</strong> enfin quelquefois ce double rang<br />

de perles est enrichy <strong>et</strong> orne a 1'endroit<strong>du</strong> front d'une pierre<br />

precieuse, dont la grandeur tient celle des deux rangs de<br />

perles (2. 3.). Tel done a este le diademe de Julian 1'Apostat,<br />

qu'Ammian ' appelle ambitiosum diadema, lapi<strong>du</strong>m fulgore<br />

distinctum ; Libanius, XtOox6XXr)Tov ta:vc'av ; Eusebe 2 , ex Xt9wv<br />

SiaSritia ^aivcwv. C'est encore a c<strong>et</strong>te espece de diademe compost<br />

de pierres precieuses qu'il faut rapporter ce que dit<br />

Mamertinus au Panegyrique de Maximian 3 : « Trabeae ves-<br />

« tree triumphales, <strong>et</strong> fasces consulares, <strong>et</strong> sellee curules, <strong>et</strong><br />

« hsec obsequiorum stipatio, <strong>et</strong> fulgor, <strong>et</strong> ilia lux divinum<br />

« verticem claro orbe complectens, vestrorum sunt orna-<br />

« menta meritorum, <strong>et</strong>c., » ou il entend marquer 1'eclat <strong>et</strong> le<br />

brillant des diamans <strong>et</strong> des perles. Nous ne voyons rien de<br />

semblable dans les monnoyes de nos rois de la premiere<br />

race, qui pour 1'ordinaire n'ont pour diademe qu'un seul<br />

rang de perles.<br />

Quelquefois ces memes monnoyes les font voir avec la<br />

couronne de rayons (4.). C<strong>et</strong>te espece de couronne 4 a este en<br />

usage parmi les rois de la plus grande antiquite, qui pour<br />

se rendreplus augustes, <strong>et</strong> pour se donner plus de majeste,<br />

en ornoient leurs testes, afin que, comme le soleil, ils parussent<br />

a leurs peuples pleins d'6clat <strong>et</strong> de lumiere. C'est ainsi<br />

que Virgile represente celle <strong>du</strong> roi Latinus 5 :<br />

i. L. 21. — 2. L. 4, de Vita Const, c. 7. — 3. C. 3. — 4. M. Bouteroue<br />

207, 209, 212, 221. — 5. L. 12, /Eneid.<br />

11<br />

206,

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