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Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...

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CCXXIV OBSERVATIONS<br />

croix. Ainsi dans Wolfard Pr<strong>et</strong>re, au 1. 3 des Miracles<br />

de sainte Wauburge, ch. 2, n. 11, la semaine des<br />

Rogations est appellee Hebdomada Crucium, <strong>et</strong> plus<br />

has: Accidit ut eo tempore quo per univer&um mun<strong>du</strong>m<br />

cruces in Rogationibus solenniter fieri solent,<br />

<strong>et</strong>c. Jean Robert, en ses Commentaires sur la vie de<br />

saint Hubert, ch. 4, observe qu'encore a present dans<br />

le Luxembourg on appelle croix toutes les processions:<br />

<strong>et</strong> celles qui se font dans le d<strong>et</strong>roit <strong>et</strong> dans 1'gten<strong>du</strong>e<br />

des paroisses croix bannales.<br />

1. CRUX. S'il y a nul a qui f'aye james fait aucun<br />

tort, <strong>et</strong> qui se veuille plaindre de moy, se tire avant.<br />

Joinville ; Observations.] Ceux qui avoient pris la<br />

croix <strong>et</strong> se pre'paroient a ces longs <strong>et</strong> facheux<br />

voyages de la Terre Sainte avoient coutume avant<br />

que de partir de disposer de toutes leurs affaires, de<br />

faire leurs testamens, <strong>et</strong> de partager leurs enfans. Et<br />

comme leur r<strong>et</strong>our estoit tres-incertain, tant pour les<br />

difficultez des chemins que pour le hazard <strong>et</strong> le peril<br />

de la guerre, dont les evenemens sont toujours douteux,<br />

ils faisoient ordinairement tout ce que ceux<br />

qui se preparent a la mort ont accoutume d'observer,<br />

comme de restituer les biens envahis <strong>et</strong> usurpez, soit<br />

sur les eglises, soit sur les particuliers, pour la<br />

decharge de leurs consciences. Les titres sont pleins<br />

de ces restitutions des biens d'eglise faites par nos chevaliers<br />

avant leur depart pour la Terre Sainle. Le sire<br />

de Joinville, quoy qu'il ne se sentit coupable d'aucune<br />

de ces usurpations, pour salisfaire neantmoins au<br />

devoir de sa conscience, se mit en elat, avant que<br />

d'entreprendre son voyage, de reparer le lort qu'il<br />

pourroit avoir fait a ses yoisins, s'il s'en rencontroit<br />

aucun qui lui en fist la mpindre plainte. Ainsi Hugues<br />

IX, comte de la Marche, in procinctu itineris transmarini<br />

constitutus, fit son testament en 1'an 1248,<br />

lequel est au Tremor des Chartes <strong>du</strong> roy, qui eontient<br />

ces mots entre autres: Deinde statuo quod si hcereditatem<br />

alicujus d<strong>et</strong>inerem minus juste, nee inde satisfecerim,<br />

circa articulum mortis mece solvo, restituo,<br />

<strong>et</strong>penitus quito: <strong>du</strong>mmodo coram executoribus testamenti<br />

mei probare potuerint cognita veritate. Aussi<br />

plusieurs estiment que la plupart des monasleres qui<br />

ont este batis sur la fin <strong>du</strong> onzie'me siecle <strong>et</strong> aux suivans<br />

n'ont esld fondez que des restitutions que les<br />

grands seigneurs faisoient avant que de s'engager dans<br />

ces longs voyages. Voyez M. Perard, en ses Memoires<br />

de Bourgogne, p. 202.<br />

2. CRUX. Je engaige a mes amys grant quantite<br />

de ma terre. Joinville; Observations.'] La devotion<br />

de nos premiers conquerans de la Terre Sainte,<br />

jointe au courage <strong>et</strong> au desir d'acquerir de la gloire<br />

<strong>et</strong> de la reputation dans les guerres, estoit si extraordinaire,<br />

qu'ils ne faisoient pas seulement difficulte"<br />

d'abandonner leurs families <strong>et</strong> leurs pays,<br />

mais me'mes d'aliener <strong>et</strong> d'engager les plus belles<br />

terres de leurs biens. Orderic Vital, 1. 9, parlant de la<br />

premiere enlreprise des guerres saintes: Mariti dilectas<br />

conjuges domi relinquere disponebant. Illce vero<br />

gementes, relicta prole cum omnibus divitiis suis, in<br />

peregrinatione viros suos sequi cupiebant. Prcedia<br />

vero hactenus chara, vili pr<strong>et</strong>io nunc vendebantur,<br />

<strong>et</strong> arma emebantur, quibus ultio divina super allophylos<br />

exercer<strong>et</strong>ur. Henricus Huntindonensis, au livre<br />

7 de son Histoire d'Angl<strong>et</strong>erre: Hoc est miraculum<br />

Domini temporibus nostris factum, sceculis omnibus<br />

inauditum, ut tarn diversoe gentes, tot fortissimi proceres,<br />

relictis possessionibus splendidis, uxoribus <strong>et</strong><br />

ftliis, omnes una mente locaignotissima, mortespr<strong>et</strong>a,<br />

p<strong>et</strong>ierint. Et Anne Comnene, au liv. 10 de son<br />

Alexiade, e'crivant sur ce suj<strong>et</strong>, <strong>et</strong> parlant de nos<br />

paladins, xa\ crx^HJi-aT'.^otJievot xaTa TWV ToOpxwv aTtlpxEoQat e!;<br />

lx8txY)(nv TOO Syt'ou i:a9oy, ta? tSsa? e7t;irpaa-xov ^topa?. L'histoire<br />

de ces guerres nous apprend que Godefroy de Bouillon,<br />

Raymond, comte de Saint-Gilles, Guillaume, <strong>du</strong>e de<br />

Normandie, Boemond, <strong>du</strong>e de la Pouille, Harpin, comte<br />

de Bourges, <strong>et</strong> autres grands seigneurs, vendirent ou<br />

engagerent leurs <strong>du</strong>chez <strong>et</strong> comtez pour fournir ^ la<br />

depense d'une si longue entreprise, tant leur ferveur<br />

estoit grande; a 1'imitation desquels le sire de Joinville,<br />

<strong>et</strong> suivant 1'exemple de ses ayeuls, ne feignit pas<br />

d'engager la meilleure partie de son bien, quoy qu'il<br />

fust peu considerable alors, a cause que sa mere en<br />

jouissoit sous le litre de douaire. C<strong>et</strong>te facilite que les<br />

croisez apporloient a yeadre <strong>et</strong> a engager leurs biens,<br />

pour subvenir aux frais <strong>et</strong> a la defense de leur voyage,<br />

donna matiere a c<strong>et</strong>te belle reponse que Philippes<br />

Auguste fit a Jean, roy d'Angl<strong>et</strong>erre, lequel, ayant pris<br />

la croix, <strong>et</strong> depuis ayant envoye" ses ambassadeurs ^<br />

Philippes pour luidemander, ut aliquampartem term<br />

suce, quam bello acquisierat, ei pro certa pecunice<br />

quantitate reddere dignar<strong>et</strong>ur, ce roy lui fit c<strong>et</strong>te<br />

repartie pleine d'esprit: Mirabile <strong>et</strong> inauditum esse<br />

ut crucesignatus vell<strong>et</strong> emere, qui potius distrahere<br />

deber<strong>et</strong>, si suce peregrinationi insister<strong>et</strong>, sicut deber<strong>et</strong>.<br />

Ce sont les termes d'Alberic en 1'an 1215. Voyez<br />

Guibert, lib. 2 Hist. Hieros., cap. 6, <strong>et</strong> Math. Paris, A.<br />

1240 <strong>et</strong> 1250, p. 355 <strong>et</strong> 517.<br />

CURIA 7. Pour m'en r<strong>et</strong>orner en court de Romme<br />

entre desloiaux gens, comme il y a. Joinville; Observations.']<br />

C'est la plainte ordinaire des auteurs de<br />

ce temps-la sur les abus de la cour romaine, centre<br />

lesquels ils ont invective avec tant d'aigreur, que le<br />

cardinal Barpnius <strong>et</strong> plusieurs autres ont creu que ces<br />

traits de medisance avoient este parsemez avec addresse<br />

par les her<strong>et</strong>iques dans les livres qu'ils ont fait imprimer,<br />

comme dans Mathieu Paris, <strong>et</strong> autres historiens,<br />

particulierement anglois: ce qui est loutefois peu probable,<br />

estant constant que c<strong>et</strong>te plainte estoit alors<br />

universelle, comme on peut recueillir de 1'entr<strong>et</strong>ien<br />

que Jean de Sarisbery, evesque de Chartres, eut sur ce<br />

suj<strong>et</strong> avec le pape Adrian IV, ainsi qu'il temoigne luimeme,<br />

lib. 6, Polycr. cap. 24; estant d'ailleurs une<br />

chose digne de remarque, que le legal, suivant 1'autorite<br />

<strong>du</strong> sire de Joinville, Iraile ceux de c<strong>et</strong>le cour de<br />

deloyaux. Le Reclus, ou le Moine de Moliens qui<br />

vivoit sous le regne de Henry II <strong>du</strong> nom, roy d'Anglelerre,<br />

en son roman manuscril qu'il a inlilul6 de Charile,<br />

s'<strong>et</strong>end fort sur c<strong>et</strong>te matiere, n'epargnant ni le<br />

pape ni les cardinaux, <strong>et</strong> invectivant sur 1'avarice <strong>et</strong><br />

les desordres qui regnoient alors en c<strong>et</strong>le cour. Et quoy<br />

que je n'ajoute pas une entiere crdance & ces invectives,<br />

ce livre n'<strong>et</strong>ant qu'une satyre continuelle centre<br />

les desordres de toutes les professions, je ne laisserai<br />

pas de donner ici un echantillon des plaintes de ce<br />

poe'le. [Manuscrit de la Bibliotheque royale, n° 7071 2 ,<br />

f° 143.]<br />

§. 0 Carite, la [a Rome] me dit-on<br />

Que tu jadis en la maison<br />

Del pape estoies eonseilliere,

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