Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...

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HLERETICI. Mais doit I'omme lay, quant il oit
mesdire de la foy chrestienne, defendre la chose non
pas settlement de parolles, mais a bonne espee tranchant,
et en frapper les mesdisans et mescreans a travers
du corps, tant qujelle y pourra entrer. Joinville;
Observations.] G'estoit la pense'e et la maxime de ce
temps-la, qu'il faloit exterminer les heretiques par le
tranchant de 1'espee, et par le feu: d'ou nous lisons
que souvent les heretiques ont estecondamnez a estre
brulez vifs, particulierement sous le regne de saint
Louys, auquel on faisoit vivement la guerre aux albigeois.
Voyez ce que deux scavants Grecs de ce siecle
ont e"crit sur ce sujet, Nicolaus Alamannus, in Not. ad
Procopii Hist, arcanam, p. 55, 56,1 edit, et Leo Allalius,
lib.* 2, de Concord, utriusque Eccl. cap. 13, n° 2.
Mais Agathias, au 1.1, de son Histoire, tient que 1'erreur
en fait de religion est pardonnable, dautant, dit-il,
que ceux qui embrassent des opinions erronees et
heretiques s'y portent ordinairement par une ferme
creance qu'ils ont que ce sont les veritables. Et Theodore
Balsamon, sur le Nomocanon de Photius, tit. 9,
ch. 25, dit qu'il ne pent concevoir comment le concile
tenu a Constantinople sous le patriarcat de Michel
Oxiste ait condamne' les bogomiles, qui estoient des
heretiques de ce temps-la, au feu, veu que jusques 1&
on ne lit pas qu'aucun canon ait decerne peine de
mort centre les heretiques. Aussi, quelques scavans
personnages se sont efforcez de monstrer, par de solides
raisons, qu'il faloil reduire les heretiques plutot
par les voyes de la douceur que par celles de la
rigueur. Voyez la Preface de M. de Thou sur son
Histoire, et le traite imprime a Magdebourg 1'an 1554
qui a pour titre: De Hcereticis, et an sint persequendi,
et quomodo cum eis agendum sit, doctorum virorum
Sententice.
HANAPERIUM, pag. 163 *. Et vous promets que
je vous donneray tant, que la couppe ne sera pas
mienne, mais vostre. Joinville; Observations.'] L'auteur
deI'e'dition de Poitiers explique ainsi.ce passage: Et
n'espargneray mes thresors a recompenser les merites
de ceux qui auront fait leur devoir, jusques que ma
couppe, en quoy je boi, ne sera pas mienne, mais
vostre. Mais je crois qu'il s'est mepris, car coupe en
cet endroitsignifie thresor: parce.que lors que les
princes de ce temps-la youloient faire des largesses £
leurs sujets, ils se faisoient apporter les piece d'qr et
d'argent en des couppes d'or, et les leur distribuoient,
apres que les heraux avoient crid largesse; ce qui se
faisoil ordinairement aux grandes festes, c'est-a-dire
lors que les rois tenoient leurs cours plenieres, que
quelques litres qualifient Couronnees, parce qu'ils y
paroissoient la couronne en teste et avec leurs habits
royaux. Get usage des largesses est decrit fort au long
par un heraud d'armes, qui vivoit sous le regne de
Henry VI, roy d'Angleterre, en un traite manuscrit De
I'office des herauds, et des poursuivans d'armes, et
par Thomas Milles, en son livre de Nobilitate politica
vel civili, pag. 59, 72, 109, duquel nous apprenons
qu'encore a present en Angleterre on fait les criz de
SUR L'HISTOIRE DE SAINT LOTJYS. ccxxvn
largesse en francois. Le Ceremonial de France, torn.
2, pag. 742, dit qu'a 1'entrevue des rois Francois I" et
Henry VIII, pres de Guines, 1'an 1520, durant le festin,
II y eut largesse criee par les roys d'armes et herauds,
ayans un grand pot d'or bienriche. Ces couppes et ces
pots estoient appellez d'un terme plus vulgaire hanaps.
Un vieux poete frangois dans Fauchet, 1. 2, ch. 14:
N'en vol prendre cheval, ne la mule afeltree,
PeliQon, vair ne gris, mantel, chape fourree,
Ne de buens parisis une grant henepee.
Ou Fauchet explique mal ce dernier mot par poignee:
car henepee en cet endroit veut dire: un hanap plein
de deniers parisis. Et dela est arrive qu'en Angleterre
on appelloit le thresor royal Yhannepier, ainsi que
Spelman a observe en son Glossaire, non que ce terme
signifie une espece de panier ou Ton meltoit 1'argent,
suivant sa pensee, mais parce que le thresor du roy
se distribuoitpar/ifl?w0p0'0s, et dans des couppes, lors
qu'il exercoit ses liberalitez. Un litre du roy Richard
II, dans le Monasticum Anglic., torn. 1, pag. 943: Bex,
etc. cum de gratia nostra speciali, et pro quodam fine
quern Elisabeth, quce fuit uxor nobis solvit in
hanaperio nostro, concesserimus, etc. Et au torn, n,
pag. 2, un titre de Henry IV: De gratia tamen nostra
speciali et pro centum marcis quas prior et conventus
nobis solverunt in hanaperio nostro, concessimus,
etc.
HOMINIUM. Le roy manda a Paris tous les
barons de France, et leur fist faire foy et hommage et
jurer que loyaulte ils porteroient a ses enfans sjaucune
malle chose avenoit de sa personne. Joinville;
Observations.'] Le roy Louys VIII, son pere, estant
lombe dans une grande maladie a Montpensier, de
laquelle il mourut, exigea un semblable serment des
barons qui estoient alors en sa cour, comme nous
apprenons des lettres de ce roy qui se lisent au Cartulaire
de Champagne de la Chambre des Comptes de
Paris, intitule, Liber principum: LUDOVICUS D. G. rex
Francorum, universis amicis et fidelibus suis, adquos
litterce prcesentes pervenerint, salutem et dilectionem.
Noverit universitas vestra quod dum nos apud Monpencier
gram valetudine corporis laborare contigisset,
timentes de periculo regni post decessum nostrum,
provida deliberatione, et prcehabito salubri consilio,
mandavimus dilectos et fideles nostros prcelatos et
barones, bituricensem et senonensem archiepiscopos,
belvacensem, noviomensem, et carnotensem episcopos,
comitem Bolonice, comitem Montisfortis, comitem de
Sacroccesare, et Joannem de Nigella, eosque rogavimus
adjurantes, ut jurarent coram nobis se quam
citius posset, side nobis humanituscontingeret, Liidovico,
majori filio nostro, fidelitatem et homagium
tamquam domino et regi bona fide facturos, et quod
procurarent quod ipse, quam citius fieri posset, coronaretur
in regem, etc. Actum apud Monpancier, an.
1226, mense novemb. II y a de semblables lettres de
ces memes barons au Cartulaire de Champagne de la
Bibliotheque du roy, fol. 132, lesquelles se voyent
encore au Tresor des Chartres du Roy, Layelle, Meslanges,
et dont 1'inventaire est insere au I tome du
Ceremonial de France, pag. 142. Le roy Charles VI
pourveut de la meme maniere a la seurete de la succession
royale par ses lettres palentes, leues publiquement
4 haute voix en la'grande Chambre du