Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...

Conrad: scavoir qu'il viendroit au-devant de lui pour le
recevoir, ce qu'il fit, estant venu jusques aux galeries des
gardes du palais.
Les memes contestations pour la forme de 1'entrevue se
renouvelerent lorsque Conrad retourna de la Terre Sainte.
Car estant arrive a Ephese, Manuel 1'envoya prier de passer
par Constantinople. Enfin apres plusieurs debats on demeura
S'accord qu'ils se verroient tous deux a cheval, et qu'il s se
salueroient reciprpquement en meme temps. Arnoul de
Lubec ' decrit ainsi tous ces demeslez, et 1'humeur altiere
des princes grecs : « Est qusedam detestabilis consuetude
« regi Graecorum, qui etiam propter nimium fastum divi-
« tiarum suarum imperatprem se nominat, quam tamen
« dignitatem a Constantino ejusdem civitatis fundatore
« traxerat, ut osculum salutationis nulli offerat, sed qui-
« cumque faciem ejus videre meretur, incurvatus genua ejus
« osculatur. Quod Conradus rex, ob honorem Romani Im-
« perii, omnino detestabatur. Cumque rex Grsecorum in hoc
« consensisset ut osculum ei porrigeret, ipso tamen sedente,
« nee hoc Conrado regi placuit. Tandem sapientiores ex
« utraque parte hoc consilium dederunt, ut in equis se
« viderent, et ita ex parilitate convenientes, sedendo se et
« osculando salutarent, quod et factum est. » Ce qu'Arnoul
de Lubec dit en cet endroit, que les empereurs de Constantinople
estoientsi altiers, qu'ils youloient que les souverains
qui les venoient visiter leur baisassent les genoux, semble
estre conflrme par Anne Comnene 2 , laquelle raconte que
Saisan, sultan de Coni, estant venu trouver 1'empereur Alexis,
pere de cette princesse, dans son camp, d'abord qu'il 1'appercut
descendit du cheval, et lui baisa le pied, Taxu ne^oac,
TOV u68a Y)o-7rde(7aTo. Mais le roy de France estoit trop grand
seigneur pour s'abaisser a ces lachetez. Aussi 1'histoire
remarque que Manuel le vint recevoir a 1'entree de son
palais, et qu'il envoya hors de la ville au-devant de luy tous
les grands seigneurs de sa cour: et qu'a la seconde entrevue
qu'il spuhaita avoir avec lui, le roy lui manda que s'il la
desiroit, il devoit prendre la peine de le venir trouver sur le
rivage de la mer, oil il estoit pour lors, on bien faire cette
entrevue sur la mer, avec egalite de demarche, vel in mari
ex ssquo colloquium fieret. Car c'est ainsi qu'il faut lire, et
non ex equo, comme pprte 1'imprime, veu qu'on ne pouvoit
pas faire cette entrevue" a cheval sur la mer, comme fut celle
de Conrad avec Manuel dans Constantinople.
Boemond. prince d'Antioche, faisant la guerre a Alexis
Comnene, il se presenta une occasion d'une entrevue' entre
ces deux princes pour traiter de quelque accord ; mais
Boemond ne la voulut accepter qu'a condition qu'arrivant
dans le camp de 1'empereur on envoiroit au devant de lui les
princes du sang et les grands seigneurs de la cour, et
qu'entrant dans sa tente 1'empereur se leverpit de son siege,
et lui donneroit la main, et qu'il s'asseoiroit a c6te de lui, ce
qui fut accomply, xal eyyu? TOU (3a