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Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...

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8 DISSERTATIONS<br />

« sautoiiers, <strong>et</strong> conyeres, <strong>et</strong> tresses a garnir la selle. » Les<br />

scavants ont remarque que les <strong>et</strong>riers n'ont este en usage<br />

que vers 1'empire <strong>du</strong> grand Constantin '.<br />

Les macles ont tire leur nom de macula, que Joannes de<br />

Janua interpr<strong>et</strong>e squamma loricse. qui est une p<strong>et</strong>ite piece de<br />

fer quarree, percee de meme, dont les hauberts estoient<br />

composez, qui est ce que nous appellons cotte de mailles :<br />

ces mailles estant enlassees <strong>et</strong> entassees les unes sur les<br />

autres, ensorte qu'elles ne laissoient aucun vuide. Nicolas de<br />

Braya *, en la Vie de Louys VIII :<br />

Nexilibus maclis vestis distincta notatur.<br />

Et Guillaume le Br<strong>et</strong>on 3 :<br />

Inter<br />

Pectus <strong>et</strong> ora fidit maculas toracis, <strong>et</strong>c.<br />

Et plus bas :<br />

Eestitit uncino maculis haerente plicatis.<br />

Nos auteurs ont attribu6 ce nom aux mailles des hauberts,<br />

parce qu'elles avoient la figure des mailles des r<strong>et</strong>s de<br />

pescheurs, qui sont appellees maculee par les Latins *.<br />

Les herauds 5 representent les Rustres de meme figure,<br />

n<br />

1. M. de S. Amand, au torn. 3 de ses Comment. — 2. P. 300. — 3. L. XI, Phil.<br />

. 371. _ 4. Cicero 7 in Verr. II, 5,11; Stat. 1, 2, Theb. — 5. Walafr. Strab.<br />

, deVitaS. Galli, c. 12.<br />

sauf qu'ils sont percez en rond. Je ne scay si c'est c<strong>et</strong> instrument<br />

que les Latins appellent rutrum, qui estoit une espece<br />

de « fossorium. unde arense moventur, ubi sal effititur, » ainsi<br />

qu'ecrit Joannes de Janua.<br />

Quant aux lozanges. Joseph Scaliger' estime qu'elles sont<br />

ainsi dites , quasi Laurengias, parce qu'elles ont quelque<br />

rapport a la figure d'une feuille de laurier.<br />

Les endentures ont este emprunt6es de ces parchemins <strong>et</strong><br />

de ces titres qui sont appellez chartse identatse* : parce que,<br />

comme on les faisoit doubles pour les deux contractans, on<br />

coupoit le parchemin par le milieu en forme de dents, afin<br />

qu'on ne pust les falsifier, ceux qui s'en vouloient servir<br />

estant qbligez de faire voir que les endentures se rapportoient<br />

a 1'autre original; ces titres sont encore appellez<br />

chartse, partitas 3 , <strong>et</strong> pour 1'ordinaire, Chirographes. Je reserve<br />

a en parler a fonds ailleurs.<br />

Les bill<strong>et</strong>es sont ce que nous appellons bill<strong>et</strong>s, qui ont la<br />

figure d'une l<strong>et</strong>tre fermee. Les historiens anglois se servent<br />

souvent <strong>du</strong> mot de billa, pour un plac<strong>et</strong>: Guillaume .Thorn 4 ,<br />

« Porrectse fuerunt billae <strong>et</strong> p<strong>et</strong>itiones domino regi. » Spelman<br />

croit que ce mot a este form6 de libellus, d'autres de (ii6X!ov.<br />

Tant y a que Ton en a derive celui de bill<strong>et</strong>a. dans la meme<br />

signification. « Monasticum Anglican. 5 : Secun<strong>du</strong>m quod<br />

« contin<strong>et</strong>ur in quadam bill<strong>et</strong>a, inter sigillum <strong>et</strong> scriptum<br />

« ante consignationem affixa. » Mais je ne m'apercois pas<br />

que je m'engage dans une matiere qui est hors de mon suj<strong>et</strong>.<br />

1. AdFest. [ad Varr. pag. 67.1—i. V. Watsii <strong>et</strong> Somneri Glossaria.'—3. In<br />

Gloss. Lat.Barb. — 4. Cap. 41; Hist. deKnighton, A. 1272, <strong>et</strong> p. 2721.—5.Monast.<br />

Angl. torn. 1, p. 654.<br />

DES PLAITS DE LA PORTE<br />

ET DE LA FORME QUE NOS ROIS OBSERVOIENT POUR RENDRE LA JUSTICE EN PERSONNE.<br />

Si les rois ont este de tout temps jaloux de leur autorite,<br />

<strong>et</strong> s'ils ont affecte de faire eclater leur puissance sur leurs<br />

suj<strong>et</strong>s, aussi Men que sur leurs ennemis, ils ont aussi voulu<br />

signaler la douceur <strong>et</strong> la moderation de leur gpuvernement<br />

par la distribution de la justice, <strong>et</strong> par r<strong>et</strong>ablissement des<br />

gouverneurs, <strong>et</strong> des juges en toutes les places de leur<br />

royaume, pour la leur rendre en leur nom. Mais comme il<br />

arrive souvent que les peuples sont oppressez par ceux<br />

memes qui sont instituez pour les garantir de 1'outrage, <strong>et</strong><br />

que ceux qui ont 1'autorite en main pour les defendre n'en<br />

usent que pour en former leurs avantages particuliers, on a<br />

este" pareillement oblige d'avoir recours aux princes, <strong>et</strong> d'apporter<br />

les plaintes a leurs tr6nes, pour obtenir de leur equite<br />

ce que 1'abus <strong>et</strong> 1'injustice des juges sembloit refuser. C'est<br />

ce qui a donn6 suj<strong>et</strong> a nos rois, pour ne pas remonter plus<br />

haut, d'<strong>et</strong>ablir des justices dans leurs palais memes, <strong>et</strong> d'y<br />

presider en personne, pour recevoir <strong>et</strong> pour decider les<br />

plaintes de leurs suj<strong>et</strong>s. Et parce que les grandes affaires de<br />

1'Estat, dont ils estoient accablez, ne leur perm<strong>et</strong>toient pas<br />

toujours de vaquer a ces exercices penibles, ils y comm<strong>et</strong>toient<br />

en leurs places des comtes, qui y rendoient la justice<br />

en leur nom, <strong>et</strong> dScidoient les differents en dernier ressort.<br />

Ils envoi9ient encore ces comtes quelquefois, comme je le<br />

justifie ailleurs, dans les provinces 61oignees de leurs royaumes,<br />

pour soulager leurs suj<strong>et</strong>s, <strong>et</strong> leur epargner de longs<br />

<strong>et</strong> facheux voyages. D'autre part, pour maintenir les juges<br />

ordinaires dans leur devoir, <strong>et</strong> pour veiller a leurs actions,<br />

ils envoioient en tons les endroits de Jeurs Etats des intendans<br />

de justice, nommez missi dominici. qui examinoient<br />

leurs jugemens, reformoient les abus qui se glissoient dans<br />

la distribution de la justice, <strong>et</strong> recevoient les plaintes des<br />

suj<strong>et</strong>s <strong>du</strong> prince.<br />

DISSERTATION II.<br />

Les empereurs d'Orient' jugerent bien qu'il n'estqit pas<br />

ais6 a leurs suj<strong>et</strong>s d'aborder leur palais, ni de presenter<br />

leurs plaintes a leurs personnes sacrees, qui sont ordinairement<br />

environn^es de gardes <strong>et</strong> de courtisans. C'est pourquoy<br />

ils youlurent qu'il y eust un lieu public dans Constantinople<br />

ou il fust loisible a un chacun d'aller porter ses memoires<br />

<strong>et</strong> ses bill<strong>et</strong>s, qui estoient examinez tous les jours par le<br />

prince, qui en faisoit justice; d'ou ce lieu fut nomine"<br />

Pitta<strong>du</strong>m. c'est a dire Bill<strong>et</strong>. Mais nos rois en ont use plus<br />

genereusement, <strong>et</strong> se sont gouvernez avec leurs suj<strong>et</strong>s <strong>du</strong>ne<br />

maniere plus obligeante <strong>et</strong> plus facile ; ils ont voulu recevoir<br />

eux-memes leurs plaintes, <strong>et</strong> pour leur donner un acces plus<br />

libre vers leurs personnes, ils se sont en quelque facon<br />

depouillez de 1'eclat de leur pourpre. sont sortis de leurs<br />

sacrez palais, <strong>et</strong> se sont venus seoir a leurs portes, pour<br />

faire justice indifferemment a tous ceux qui la leur venoient<br />

demander. Ce qu'ils faisoient a 1'imitation des Hebreux 2 ,<br />

qui tenoient leurs plaits aux portes des villes, des h6tels, <strong>et</strong><br />

des temples, tant pour faciliter 1'acces des parties, que pour<br />

rendre la justice publiquement, <strong>et</strong> 1'exposer a la censure de<br />

tous ceux qui y assistoient.<br />

C'est la raison pourquoy nous lisons si souvent dans nos<br />

histoires, <strong>et</strong> dans les chartes anciennes, que les juges des<br />

provinces tenoient leurs assises <strong>et</strong> leurs plaits dans les<br />

champs, dans les rues, dans les lieux publics, devant les<br />

portes <strong>et</strong> dans les cim<strong>et</strong>ieres des eglises, ce qui fut depuis<br />

defen<strong>du</strong> par nos rois dans leurs Capitulaires 3 . a 1'egard des<br />

lieux sacrez ; <strong>et</strong> enfin devant levs portes des chateaux <strong>et</strong> des<br />

1. Codin. de orig. CP. p. 22, edit. reg. — 2. Zach. 5; Amos. 5: Deuter. 22;<br />

Ruth. 4: Job. 29: Isai. 24; Psal. 126. — 3. Car. C. tit. 39 [cap. 12, Carisiac.<br />

ann. 873 ; Pertz, leg. torn. 1. pag. 521],

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