Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...

SUR L'HISTOIRE DE SAINT LOUYS.
DU FRERAGE ET DU PARAGE
Nos costumes' donnent le nom de frerage, ou de fraresche,
aux partages qui se font dans les successions entre freres,
d'ou vient qu'elles sont ordinairement synonymes ces mots,
frarescheurs et coheritiers, et dans les Etablissements de
S. Louys 2 , freragier est partager avec ses coheritiers; mais
particulierement on appelloit frerage un partage des choses
qui d'elles-memes semblent ne pquvoir se diviser: par exemple
d'une rente fonciere, dont les detenteurs, quoy que plusieurs
en nombre, sont obliges au payement de la totalite, comme
freres et representans le premier preneur leur auteur. Ce
terme se trouve encore employe souvent pour les partages
des fiefs, dont les hommages estoient autrefois indivisibles,
parce qu'ils ne se rendoient aux seigneurs dominans, que
par un seul, pour la totalite des fiefs qui relevoient d'eux :
en sorte que lorsqu'ils estoient divisez, et que quelques
pprtions echeoient aux puinez par droit de frerage, c'est a
dire de partage entre freres, les puinez en faisolent hpmmage
a 1'aine, qui le faisoit pour le total au seigneur dominant.
II y a plusieurs titres qui font mention du frerage en cette
signification. Chopin 3 rapporte un arrest du parlement de
1'an 1269 dans 1'enonce duquel il paroit que la comtesse de
Leicestre « petebat, ratione fraragii, partem suam, » dans
le comte d'Angouleme : le comte sofitenant, au contraire,
que ce comte « non erat partibilis, nisi per apanamentum, »
c'est-a-dire qu'il n'estoit oblige que de luy asseoir un viage
sur iceluy, parce que les frerages aussi bien que les parages
ne pouvoient estre pris sur les baronnies * Mathieu seigneur
de Montmorency s , traitant le mariage d'Erard, son frere,
avec Jeanne de Longueval, en 1'an 1296, promit de « faire
« audit Erard 5001ivrees de terre de freraige, prises et assises