Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...

fuerit, toties pro unoquoque blasphemo dicto vel juramento,
singulos solidos judici, in cujus districtu crimen
commisisse deprehensus fuerit, toties pro unoquoque
blasphemo culpabilis judicetur (nisi tamen ita
graviter blasphemasse convincatur, quodmorte dignus
existimetur], decernimus, ut secundum criminis cireumstantias
pro judicis arbitrio atrocius in corpore et
vitapuniatur.
LIENTERIA. Le roi, qui avoit la maladie de
I'ost et la menoison comme les autres. Joinville;
Observations.'] Le Lapidaire manuscrit, au chap. Des
emathystes. Ele oste morte char de plaie, et estanche
menisoun.
M
SUR L'HISTOIRE DE SAINT LOUYS.
MALUS. Jamais ne lui ouy nommer ne appeller
le deable, si n'avoit este en aucun lime, la ou il le
faillist nommer par exemple. Joinville; Observations^]
Nos premiers Chretiens eurent le diable en telle horreur,
comme estant 1'ennemy du genre humain et des
bonnes ames qui serventDieu, qu'ilsfaisoient mesmes
scrupule de le nommer: c'est pour cela que nous
lisons que les Peres de 1'Eglise ont affecte de le qualifier
du nom de Mauvais, en le nommant simplement
Malus, comme Tertullien, lib. de Posnitentia, c. 5;
lib. de Patient., c. 11, 14 ; de Cultu fcemin. 2, 5 ; 1. 2,
adUxor. c. 6; saint Cyprian, de Orat. Dom., c. 10;
saint Paulin, epist. 4. ad Sever. Natali 4, 5 et 7; d'ou
vient que plusieurs estiment qu'il est entendu sous ce
nom en YOraison Dominicale: Sed libera nos a malo.
C'est la pense'e de saint Jean Chrysostome, d'Euthymius,
de Theophylacte, d'Origenesur cette oraison, et
autres. Nos poe'tes francois le nomment presque toujours
Maufez, parce qu'il fait le mal, et qu'il en est
auteur, ou parce qu'il est difforme, et mal-fait, d'ou
nous avons forme le mot de mauvais, qui est £ present
en usage. Le Roman de Garin:
Mult sgait de guerre, maufez li ont appris.
Guillaume Guiart en 1'an 1302 :
Vilains braient comnae maufez, etc.
MISELLI. Estre mezeau et ladre. Joinville;
Observations.'] Ces deux mots sont synonymes, et signifient
les lepreux, dont le nombre estoit grand alors, et
particulierement en la Terre Sainte. Nangis, en la Vie
de Dagobert: Leens estoit demoure un mezel, qui s'etoit
boute et mussie en un anglet. Philippes de Beauraanoir,
ch. 62: Quant mesiax appelle home saint, ou
quant li horns sain appelle un mesel, li mesiax pot
mettre en defence, qu'il est hors de la loy mondaine.
La Vieille coutume de Normandie, manuscrite: Li
mezel ne poent estre hiers a nullui, partant que la
maladie soit apparoissante communement, mais Ustendront
leur vie Ventage que il avoient ains qu'il
fussent mezel. Les Assises de Hierusalem, ch. 128:
Qui se vaut clamer par rassise d'esclaf, ou d'esclave,
CCXXXI
qui ait achete, qui soit mesel, ou meselle, ou que il
chiet de mauvais mau. Le Reclus de Moliens:
Que tes oreilles estoupas
Au mesel pauvre pelerin
Lazaron, sans qui tu soupas.
Les Italiens se servent du mot de miselle, et entre
autres, Jean Villani, 1. 8, c. 108. Les auteurs latins les
nomment aussi miselli. Mathieu Paris, en 1'an 1254:
Ecclesice Sancti-Juliani, ubi miselli, et ecclesice
Sanctce-Marice de Pratis, ubi misellce vix habent vitce
necessaria. Miselli de Meleduno, en un titre de 1'an
1165, dans les Melanges hist, du pere Labbe. Voyez la
Vie de saint Cler, abbe de Vienne, dans Bolandus, ch.
3, n. 6, d'ou il paroist assez que le terme a este pris du
latin misellus, miserable. Leshospitaux ouces mezeaux
se retiroient sont appellez misellarice dans les anciennes
chartes. Une de 1'an 1245, au reg. des Comptes de
Tolose de la Chambre des Comptes de Paris, fol. 45 :
Concessit Galhardce de Mets et Bertrando de Miravel,
leprosis, et omnibus fratribus et sororibus, domus
misellariceportce Narbonensis, etc. Voyez les Memoires
de Languedoc cteCatel, p. 262. Le mal de lepre est aussi
designe par le me'me terme. Le Glossaire Latin-Frangois:
Lepra, elephantia: mesellerie. Le Pelerinage de
Vhumaine lignee:
Horns, qui ne set bien discerner
Entre sante et maladie,
Entre le grant mesellerie,
Entre le moienne et le menre, etc.
MISSA NAVALIS, pag. 418 2 . Et se alia getter
en croiz devant le corps precieux de Notre-Seigneur,
Joinville; Observations.'] Godefroy de Beaulieu, ch. 29,
ecrit que le roy saint Louys, estant oblige dese mettre
en mer pour retourner de la Terre Sainte en France:
Ex devotione sua fecit poni in navi corpus Domini J. C.
pro comrnunicandis inftrmis, ac pro se ipso et suis,
quando sibi expediens videretur,etquia alii peregrlni
quantumcumque magni hoc facere non solebant, obtinuit
super hoc a domino legato licentiam specialem.
Hunc autem sacrum thesaurum in loco navis dignissimo
et convenientissimo fecit poni, et pretiosum tabernaculum
ibi erigi, pannisque sericis et aureis operiri,
etc. Nostre auteur, en la pag. 112, remarque
encore la meme chose au sujet du corps de Notre-Seigneur
qui estoit dans le vaisseau de saint Louys. II est
neantmoins constant qu'avant ce temps-la les fideles
quisemettoienten mer avoientcoutumede porter avec
eux la sainte Eucharistie. Saint Ambroise,lib. de obitu
Satyri fratris: Qui priusquam perfectionbus esset
initiatus mysteriis, in naufragio constitutus, cum ea
qua veheretur navis, scopuloso illis.a vado, et urgentibus
hinc atque inde fluctibus, solveretur, non mortem
metuens, sed ne vacuus mysterii exiret e vita,
quos initiatos esse cognoverat, ab his divinum illud
fidelium Sacramentum poposcit, non ut curiosos oculos
inferret arcanis, sedut fidei suce consequeretur auxilia.
Saint Gregoire temoignela meme chose, 1. 3, Dial,
c. 36, et Mathieu Paris, en 1'an 1247, ecrit qu'un cardinal
legat du pape en Angleterre, cum navem ascensurus
esset, .... jussit cuidam fratri de Online Prcedicatorum
in ipsa missam celebrare, quod et factum
est, non sine multorum, qui hoc non pmviderant,
admiratione.