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Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...

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I'Histoire de la guerre de Saxe, <strong>et</strong> dans Guillaume le Br<strong>et</strong>on ',<br />

en ces vers:<br />

Intra Murellum cum Simone contulerant se<br />

Personae primi multae, pluresque secundi<br />

Ordinis.<br />

Et ailleurs il designe ainsi ce second ordre des nobles a :<br />

Exemplo quorum proceres, comitesque, <strong>du</strong>cesque,<br />

Ordoque militiae minor Ecclesiseque ministri, <strong>et</strong>c.<br />

Signo se signare crucis properanter avebant.<br />

Dans M!atbifi,U Paris 3 le bachelier est nomm6 minor miles.<br />

Guillaume, archidiacre de Lisieux 4 , en I'Histoire de Guillaume<br />

le Bdtard, roy d'Angl<strong>et</strong>erre, appelle les bacheliers milites medise<br />

nobilitatis. Desorte qu'il estoit de ces chevaliers comme<br />

de ces comtes <strong>du</strong> premier, <strong>du</strong> second <strong>et</strong> <strong>du</strong> troisieme ordre,<br />

dans la cour des empereurs romains. Mais parce que mon<br />

dessein n'est a present que de parler des chevaliers banner<strong>et</strong>s,<br />

acause que je m'y suis engage dans mes observations sur<br />

1'histoire <strong>du</strong> sire de Joinville, je ne diray rien ici des chevaliers<br />

bacheliers, ni de ce second ordre de noblesse.<br />

J'ay deja remarqu6 que le terme de banner<strong>et</strong> estoit general<br />

pour le premier ordre des nobles, <strong>et</strong> qu'il comprenoit les<br />

gentilshommes d'une dignite relev^e, <strong>et</strong> qui avoient le droit<br />

de porter la banniere dans les armees <strong>du</strong> prince. La plupart<br />

des auteurs s'en sont servis en ce sens. Rigord, parlant des<br />

seigneurs qui furent pris a la bataille de Bovines par Philippes-Auguste<br />

: « Eodem vespere cum ad<strong>du</strong>cti fuissent ante<br />

« conspectum regis proceres qui capti fuerant, quinque vide-<br />

« lic<strong>et</strong> comites, <strong>et</strong> xxy alii, qui tantae erant nobilitatis, ut<br />

« eorum quilib<strong>et</strong> vexilli gauder<strong>et</strong> insignibus, pra<strong>et</strong>er alios<br />

« quam plurimos inferioris dignitatis. » Guillaume Guiart:<br />

En este con ne voit negier,<br />

Va li rois la ville assiegier,<br />

O lui mains princes a bannieres, <strong>et</strong>c.<br />

Monstrel<strong>et</strong> 5 dit qu'a la bataille d'Azincourt « il fut trouv6<br />

« qu'a compter les princes y avoit mors cent a six vints ban-<br />

« nieres. » La Chronique de Flandres comprend entre les banner<strong>et</strong>s<br />

les <strong>du</strong>es <strong>et</strong> les comtes : « adonc jesirent tous les ban-<br />

« ner<strong>et</strong>s a toutes leurs batailles, fors le <strong>du</strong>e de Bourgogne <strong>et</strong><br />

« <strong>et</strong> le comte d'Armagnac. » Les Provinciaux, qui sqnt les<br />

livres des herauds d'armes qui representent les armoiries des<br />

nobles de chaque province, re<strong>du</strong>isent d'ordinaire les nobles<br />

sous les deux titres de banner<strong>et</strong>s <strong>et</strong> de bacheliers, m<strong>et</strong>tans<br />

sous le premier indifferemment les chevaliers banner<strong>et</strong>s <strong>et</strong><br />

les <strong>du</strong>es, les comtes <strong>et</strong> les barons.<br />

D'autre part nous voyons que souvent les chevaliers banner<strong>et</strong>s<br />

sont reconnus dans les autres auteurs sous le terme<br />

simple de barons e . Les loix de Simon comte de Montfort<br />

pour les habitans d'Alby, de Carcassonne, de Beziers <strong>et</strong> de<br />

Razez, dressees 1'an 1212, comprennent formellement les chevaliers<br />

banner<strong>et</strong>s sous ce nom, les distinguant d'avec les<br />

simples chevaliers, qui sont les bacheliers : « Si inde convicti,<br />

« aut confess! fuerint, dabunt singuli x libras, si fuerint<br />

« barones : si simplices milites, centum solidos, <strong>et</strong>c. » Froissart<br />

7 en a ainsi us6 en divers endroits de sa Chronique,<br />

comme lorsqu'il rapporte les noms des grands seigneurs qui<br />

passerent avec le roy d'Angl<strong>et</strong>erre en France, 1'an 1346; <strong>et</strong><br />

ailleurs, parlant d'un combat qui se fit aupres de Calais :<br />

« Tous ceux estoient barons <strong>et</strong> a banniere. » Et la Chronique<br />

de Flandres* decrivant la bataille de Bonne, a compris sous<br />

le mot de barons les banner<strong>et</strong>s : « Tant y eut pris de barons,<br />

« de bacheliers <strong>et</strong> de sergens, que ce fut merveille. » II faut<br />

neantmoins demeurer d'accord qu'il y avoit de la difference<br />

entre les barons <strong>et</strong> les banner<strong>et</strong>s : car on appelloit barons<br />

tous les nobles qui possedoient les grands fiefs qui relevoient<br />

de la couronne ou de quelque souverain<strong>et</strong>6. Et parce qu'il n'y<br />

avoit point de barons qui n'eussent le droit de faire porter la<br />

banniere dans les armies, acause qu'ils possedoient de<br />

randes seigneuries <strong>et</strong> des terres considerables, qui avoient<br />

eaucoup de vassaux, il est arrivS que ce titre a est6 commu-<br />

f<br />

niqu6 indistinctement a tous les banner<strong>et</strong>s. Du Till<strong>et</strong> 9 dit<br />

que le comte de Laval d6batit au seigneur de Couequen, en<br />

Br<strong>et</strong>agne, le titre de baron, soutenant qu'il n'estoit que<br />

banner<strong>et</strong> <strong>et</strong> qu'il avoit leve banniere, acause dequoy on se<br />

railla de lui, <strong>et</strong> on 1'appella le chevalier au drapeau quarrel<br />

1. L. 8, Philipp. p. 193. — 2. Lib. 3. p. 121. — 3- A. 1215, — 4. Gesta Guill.<br />

p. 207. — 5. Vol. 1, ch. 149, ch. 79. — 6. Calland, au"TraiU <strong>du</strong> Franc aleu. —<br />

7. Vol. 1, ch. 121,151. — 8. Ch. 15. — 9. T. 1, p. 431.<br />

DISSERTATIONS<br />

Pour parvenir a la dignite de banner<strong>et</strong> il ne sufflsoit pas<br />

d'estre puissant en fiefs <strong>et</strong> en vassaux, il falloit estre gentilhomme<br />

de nom <strong>et</strong> d'armes '; c<strong>et</strong>te qualit6 requise estoit<br />

essencielle ; <strong>et</strong> parce que je n'ay pas remarque que pas un<br />

auteur ait bien expliqu6 la force de ces termes, je me propose<br />

d'en dire mon sentiment dans la dissertation suivante.<br />

Le vieux Ceremonial 2 decrit ainsi la forme <strong>et</strong> la maniere<br />

de faire les banner<strong>et</strong>s: « Comme un bachelier peut lever<br />

« banniere <strong>et</strong> devenir banner<strong>et</strong>. Quant un bachelier a 3 gran-<br />

« dement servi <strong>et</strong> suivy la guerre, <strong>et</strong> que il a terre assez, *<br />

« <strong>et</strong> qu'il puisse avoir gentilshommes, ses hommes, <strong>et</strong> pour<br />

« accompagner sa banniere, il peut licitement lever banniere,<br />

« <strong>et</strong> non autrement; car nul homme ne doit porter ne lever<br />

« banniere en batailles s'il n'a <strong>du</strong> moins cinquante hommes<br />

« d ? armes, tous ces hommes, <strong>et</strong> les archiers <strong>et</strong> arbalestriers<br />

« qui y appartiennent. Et s'il les a, il doit a la premiere<br />

« bataille ou il se trouvera apporter un pennon de ses armes,<br />

« <strong>et</strong> doit venir au connestable, ou aux mareschaux, ou a celuy<br />

« qui sera lieutenant de 1'ost, pour le prince requerir qu'il 5<br />

« porte banniere ; <strong>et</strong> s'il luy octroient, 6 doit sommer les<br />

« heraulx pour tesmoignage, <strong>et</strong> doivent coupper la queue <strong>du</strong><br />

« pennon, <strong>et</strong> alors le doit porter <strong>et</strong> lever avant les autres<br />

« bannieres, au dessoubs des autres barons. » II y a en ce<br />

meme Ceremonial un autre chapitre qui regarde encore le<br />

banner<strong>et</strong>, <strong>et</strong> est conceu en ces termes: « Comme se doit<br />

« maintenir un banner<strong>et</strong> en bataille. Le banner<strong>et</strong> doit avoir<br />

« cinquante lances, <strong>et</strong> les gens de trait qui y appartiennent:<br />

« c'est asavoir les xxy pour combattre, <strong>et</strong> les autres xxv 7<br />

« pour lui <strong>et</strong> sa banniere garder; <strong>et</strong> doit estre sa banniere<br />

« dessoubs des barons. Et 8 s'il y a autres bannieres, ils doi-<br />

« vent m<strong>et</strong>tre leurs bannieres a 1'onneur, chascun selon son<br />

« endroit, <strong>et</strong> pareillement tout homme qui porte banniere. »<br />

J'ai rapporte les termes entiers de ce Ceremonial, afin de<br />

n'estre pas oblige de les diviser dans la suite de ce discours,<br />

<strong>et</strong> aussi pour avoir suj<strong>et</strong> de les examiner <strong>et</strong> de les conferer<br />

avec ce que les auteurs ont ecrit des banner<strong>et</strong>s. Et pour<br />

commencer par les premieres conditions qu'il requiert pour<br />

parvenir a c<strong>et</strong>te dignite, il remarque qu'il faut que celui qui<br />

veut se faire banner<strong>et</strong> soit chevalier, <strong>et</strong> qu'il ait este souvent -<br />

dans les occasions de la guerre : il est constant que ceux<br />

qui vouloient lever banniere devoient estre chevaliers ; <strong>et</strong><br />

1'histoire nous fournit une infinite d'exemples, comme ceux<br />

qui dans les occasions de la guerre vouloient lever banniere,<br />

<strong>et</strong> qui n'estoient pas encore chevaliers, se faisqient donner<br />

ce titre avant que de lever banniere. La Chronique de Flandres<br />

9 : « A ce jour leva banniere le comte de Maubuisson, qui<br />

« fut au comte d'Armagnac, <strong>et</strong> fut ce jour nouveau cheva-<br />

« lier. » Froissart I0 : « L& furent faits chevaliers, <strong>et</strong> leverent<br />

« banniere a une saillie que ceux de La Charit6 firent hors,<br />

« messire Robert d'Alenfon, fils <strong>du</strong> comte d'Alencon, <strong>et</strong><br />

« messire L,ouis d'Auxerre, qui estoit fils <strong>du</strong> comte d'Auxerre<br />

« <strong>et</strong> le frere <strong>du</strong> comte d'Auxerre. » Et ailleurs " il dit que le<br />

comte de Nevers, fils <strong>du</strong> <strong>du</strong>e de Bourgogne, con<strong>du</strong>cteur des<br />

troupes francoises au secours <strong>du</strong> roy de Hongrie contre le<br />

Turc, estant entre dans le pai's ennemy y fut fait chevalier<br />

par ce roy, <strong>et</strong> leva banniere. Les fils des rois n'estoient pas<br />

aispensez de c<strong>et</strong>te loy. Le m6me Froissart l2 , parlant d'une<br />

bataille qui fut donnee entre les Ecossois <strong>et</strong> les Anglois :<br />

« Adonques fist le comte de Douglas son fils chevalier,<br />

« nomine messire Jacques, <strong>et</strong> lui fist lever banniere : <strong>et</strong> lii<br />

« fist-il deux chevaliers des fils <strong>du</strong> roy d'Escosse, messire<br />

« Robert <strong>et</strong> messire David, <strong>et</strong> tous deux leverent banniere. »<br />

L'autre condition pour estre fait banner<strong>et</strong>, <strong>et</strong> qui estoit la<br />

plus necessaire, estoit qu'il faloit estre puissant en biens, <strong>et</strong><br />

avoir un nombre suffisant de vassaux pour accompagner la<br />

banniere. C'est pourquoy les Espagnols appelloient les banner<strong>et</strong>s<br />

Ricos hombres, <strong>et</strong> les Francois les riches hommes,<br />

comme j'ay justifie en mes Observations. Au contraire, les<br />

simples chevaliers sont nomm6s pauvres hommes dans le<br />

r611e des chevaliers qui accompagnerent saint Louys au<br />

voyage de Thunes : « Et est a savoir qu'il doit passer &<br />

« chascun banner<strong>et</strong> un cheval, <strong>et</strong> li chevaux emporte le gar-<br />

« gon qui le garde, <strong>et</strong> doit passer le banner<strong>et</strong> lui sixieme de<br />

« personne, <strong>et</strong> le pauvre homme soi tiers. »<br />

Quant au nombre de vassaux, le Ceremonial veut que le<br />

banner<strong>et</strong> ait sous sa con<strong>du</strong>ite cinquante hommes d'armes,<br />

outre les archers <strong>et</strong> les arbal<strong>et</strong>riers qui y appartiennent:<br />

1. Gregor. Tolos. 1. 6, c. 9. — 2. Ceremonial ms., <strong>et</strong> celui qui est impriraS avec<br />

un livre intitule 1 la Division <strong>du</strong> monde, 1'an 1539. — 3. Al. longuement. — 4. AI.<br />

tant comme il puisse tentr cinquante gentilshommes. — 5. Al. soit banner<strong>et</strong>. —<br />

6. Al. faire sonner les tromp<strong>et</strong>tes pour temoigner. — 7. AI. garder son corps <strong>et</strong> sa<br />

banniere. — 8. AI. <strong>et</strong> s'il y a autres bannieres en honneur, selon qu'ils sont nobles,<br />

<strong>et</strong> pareillement tous hommes qui portent banniere. — 9. Ch. 79. — 10. Vol. 1,<br />

ch. 225. — 11. vol. 4, ch. 18, 72. — 12. Vol. 2, ch. 10.

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