Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...
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CCXXXIV OBSERVATIONS<br />
Observations."] C'est-a dire, qui se confessoit vaincu :<br />
c'est la force de ce mot recreu, qui est tire" de 1'usage des<br />
<strong>du</strong>els. Car quand 1'un des combatans se voyoit terrasse'<br />
par son ennemy, <strong>et</strong> qu'il reconnoissoit ne pouvoir plus<br />
comhattre, il luy avouoit qu'il estoit recreant, ou<br />
recreu, c'est-a-dire qu'il n'en pouvoit plus, <strong>et</strong> confessoit<br />
qu'il esloit vaincu. Les Assises manuscrites <strong>du</strong><br />
royaume de Hierusalem, aux endroits ou il est parld<br />
des gages de bataille, intro<strong>du</strong>isent 1'appellant, ou le<br />
defendeur, disans ces paroles devant le juge: Je suis<br />
pr<strong>et</strong> de le prouver de mon cors contre le sien, <strong>et</strong> le<br />
rendray mort ou recreant en un oure dou jour, <strong>et</strong><br />
vee% cy mon gage, <strong>et</strong>c. Les usages manuscrils de la<br />
cite d'Amiens, parlans <strong>du</strong> champion : Et prendra I'avoue<br />
par le puing destre, <strong>et</strong> Ven levera comme parjures<br />
<strong>et</strong> desloial, <strong>et</strong> par son cors ou par ses armes qui<br />
presente en present tel le fera ou mort, ou recreant le<br />
rendera en une heure <strong>du</strong> jour. Les memes Assises, ch.<br />
94, au suj<strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>du</strong>el pour cause de meurtre: Les gardes<br />
dou champ sedoivent traire celepart, <strong>et</strong> estre plus<br />
pres gue ilporront de yaus, si que I'un dit le mot dou recreant,<br />
gue il puissent ouir, <strong>et</strong> se il le dit, <strong>et</strong> il I'oient,<br />
il doivent maintenant direal'autre, laisses, asses aves<br />
fait, <strong>et</strong> maintenant celui prendre, <strong>et</strong> livrer au commandement<br />
dou seignor, <strong>et</strong> le seignor le doit maintenant<br />
de Id faire trainer jusgues as fourches, <strong>et</strong> pendre<br />
le par le goule, <strong>et</strong> de celui qui aura este occis, tout<br />
n'ait il dit le mot, recreant. De sorte que le sire de<br />
Joinville repoussoit en c<strong>et</strong>te occasion 1'injure par 1'injure;<br />
<strong>et</strong> comme on le traitoitde poulain, il appelloit<br />
ces seigneurs chevaliers recrus, c'est-a-dire coiiarts <strong>et</strong><br />
laches. Les memes Assises, ch. 190: Et se un homme<br />
qui a fie, qui soil conneu a vil, recreant, coiiart, ou<br />
gue il soil bossu, <strong>et</strong>c. Robert de Bourron, en son Roman<br />
de Merlin, manuscrit: Car apres chou que je mesmes<br />
recognoistroie ma recreandise, n'aurois jou jamais<br />
honnour: <strong>et</strong> certes miex vaurroie jou morir cent fois,<br />
si cent foispoioie morir, gue une seule fois direu faire<br />
chose qui tornast a recreandise. La Charte de la commune<br />
d'Amiens de 1'an 1209 : Qui juratum suum<br />
recreditum, traditorem, willot, id est coup, appellaverit,<br />
20 sol. persolv<strong>et</strong>.<br />
RICI HOMINES. Mon frere de Vauguelour <strong>et</strong><br />
tous les riches horns <strong>du</strong> pais. Joinville; Observations.]<br />
Nostre auteur se sert encore de c<strong>et</strong>te facon de parler<br />
en d'autres endroits de son Histoire pour designer les<br />
barons <strong>et</strong> les grands seigneurs d'un pays, a 1'imilation<br />
des Espagnols, qui divisent leur noblesse en trois<br />
ordres, des ricos ombres, des cavalleros, <strong>et</strong> des infanfons,<br />
qui sont ceux qu'on appelle en France les barons,<br />
Jes chevaliers, <strong>et</strong> les escuiers. Par le terme de baron<br />
on entendoit generalement tous ceux qui avoientdroit<br />
de porter la banniere dans les guerres, que Ton appelloit<br />
vulgairement banner<strong>et</strong>s, <strong>et</strong> que les memes Espagnols<br />
nomment d'un mot plus specifique, ricos hombres<br />
de sennera. Hieronymus Blanca, in Comment. Rer.<br />
Aragon., parle sou vent de ces riches hommes, ou<br />
plul6t de ces ricombres espagnols qui sont ordinairement<br />
appellez rid homines dans les litres latins. M.<br />
d'Oyenart en a aussi louche quelque chose en sa Notice<br />
de Gascogne,livre 2, chap. 4. comme aussi Andre Bosch,<br />
1. 3, dels Tltols de Honor de Cathalunya, pag. 320, qui<br />
nous apprend qu'en Arragon <strong>et</strong> en Catalogne il y ayoit<br />
deux sortes de ces riches hommes, sgavoir les richs<br />
homens de natura, <strong>et</strong> les richs homens mesnaders. Les<br />
premiers sont nommez ricos ombres naturales del<br />
regno, au 1. 1 des Fors de Navarre, ch. 1. Plusieurs<br />
ont 6811016 que les ricombres furent ainsi nommez en<br />
Espagne de la syllabe ric, qui se rencontre & la fin des<br />
noms de la pluparl des roys goths; mais je crois qu'il<br />
est plus probable que ce terme vient d'un aulre, qui a<br />
este" commun aux peuples <strong>du</strong> nort, ric, qui se trouve<br />
a la fin des npms propresde la plupart de leurs chefs,<br />
qui signifie riche, d'ou les Alemans ont forme celui de<br />
riick, les Francois celui de riche, <strong>et</strong> les Espagnols celui<br />
de rico, pour designer une personne opulente en biens.<br />
Et parce que les grands seigneurs sont ordinairement<br />
riches <strong>et</strong> puissans en terres, on les a ainsi qualifiez,<br />
encore que tous ceux qui abondoient en biens ne passoient<br />
pas pour riches hommes, la naissance, les fiefs,<br />
les seigneuries relevees, donnant seules c<strong>et</strong>te qualite.<br />
C'est ce qui a fait dire a Bosch, que los richs homens<br />
(d'Arragon, qui en Castille sont appellez magnats] eran<br />
aixi anomenats no per ser richs, o tenier molt bens,<br />
sino per esser de dart linatge y poderosos, qui eran<br />
aquells senyors, gue tenien senyoria en los feus, ques<br />
anomenavan honors, <strong>et</strong>c. Et quant a c<strong>et</strong>te facon de<br />
parler observee en France, nous en avons un exemple<br />
dans un litre frangois insere dans YHistoire de Malhieu<br />
de Paris, en 1'an 1247, pag. 83, <strong>et</strong> dans uneordonnance<br />
de Philippes le Hardy, <strong>du</strong> mois de decembre 1275, qui<br />
est au 2 e registre <strong>du</strong> Tresor des Charles <strong>du</strong> roy, fol. 49<br />
<strong>et</strong> 58: Et se Ven trouvoit aucun riche home, coustumier<br />
de faire encontre les ordonnances, nous voulons,<br />
<strong>et</strong>c. Guillaume Guiart, en Van 1302:<br />
Plus bas:<br />
Males <strong>et</strong> tentes la estoient,<br />
Ou li riche home la nuit gisent.<br />
Es rens dehors sont li riche home,<br />
Tres bien armes jusques es plantes.<br />
Et ailleurs souvent. Gasse:<br />
Moult i out riches horns, gran fu la baronie ;<br />
les Assises de Hierusalem, manuscrit, ch. 202: Et sell<br />
avient gue le chef seignor se doute ffaucun de ses<br />
riches homes, gue il ait chastiau, ou cite, ou mile, <strong>et</strong>gue<br />
il ait peuple d'armes. Dans les litres lalins ils sont<br />
nommez divites homines. Un rouleau de la Chambre<br />
des Comples de Paris inlilule', pro robis datis militibus<br />
D. Philippi (ftlii S. Ludovici] <strong>et</strong> gentibus cameras<br />
mce, comes Drocensis, dom. de Borbonio, G. filius<br />
comitis Flandr. pro robis samiti, eic.,procoopertoriis,<br />
<strong>et</strong>c. pro tribus dextrariis <strong>et</strong> tribus palefridis dictorum<br />
divitum hominum 300. libr.; ou Ton voit que ce litre<br />
de riches hommes est donne aux enfans des roys <strong>et</strong><br />
aux grands seigneurs. Au contraire, le commun peuple<br />
est reconnu dans Guillaume Guiart sous les termes<br />
Aepauvres hommes. En la Vie de Philippes Augwte:<br />
En cele part que j'ay descrite,<br />
Que H rois Jouan leur ot dite,<br />
Ou li poure homme de 1'ost ierent.<br />
SCACCI, \. Apres que le souldan avoit joue au$<br />
\ eschecz. Joinville; Observations.'] Ce jeu aeste" de tout