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Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...

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« miter, non in hastiludio illo quod communiter <strong>et</strong> yulga-<br />

« riter torneamentum dicitur, sed potius in illo ludo militari<br />

« qui MENSA ROTUNDA, dicitur, vires attentarent. » Puis il<br />

adjoute que les chevaliers qui s'y trouverent y jousterent :<br />

« Et secun<strong>du</strong>m quod constitutum est in illo ludo martio,<br />

« ilia die <strong>et</strong> crastina quidam milites anglici minis <strong>et</strong> viriliter<br />

« <strong>et</strong> delectabiliter, ita ut omnes alienigense ibidem praesen-<br />

« tes admirarentur, jocabantur. » La bulle de Clement V,<br />

de laquelle j'ay fait mention cy-devant, confond pareillement<br />

les combats de la table ronde avec les joustes : « Quin<strong>et</strong>iam<br />

« in faciendis justis praedictis, quee TABULA ROTUNDA in<br />

« aliquibus partibus vulgariter nuncupantur, eadem damna<br />

« <strong>et</strong> pericula imminent quae in torneamentis praedictis,<br />

« idcirco certa causa idem jus statuen<strong>du</strong>m existit. » C'est<br />

done des joustes qu'il faut entendre ce passage d'Alberic ' :<br />

« Multi Flandrise oarones apud Hesdinum, ubi se exercebant<br />

« ad Tabulam rotundam, cruce signantur. » Mathieu de<br />

Westminster 2 , en Tan 1352 : « Factum est hastiludium quod<br />

« Tabula rotunda vocatur, ubi periit strenuissimus miles<br />

« Hernal<strong>du</strong>s de Munteinni; en Van 1285: Multi nobiles<br />

« transmarini.... apud Neuyn in Suan<strong>du</strong>na, in choreis <strong>et</strong><br />

« hastiludiis, rotundam tabulam celebrarunt; <strong>et</strong> en Van<br />

K 1295 : Eodem anno <strong>du</strong>x Brabantiae, vir magni nominis,<br />

« fecit rotundam tabulam in partibus suis <strong>et</strong> ipse <strong>du</strong>x.<br />

« in primo congressu a quodam milite Franciae lancea per-<br />

« cussus, obiit ipso die. » Thomas de Walsingham 3 : « Illus-<br />

« tris miles Rogerus de Mortuomari apud Kelingworthe<br />

« lu<strong>du</strong>m militarem, quern vocant rotundam Tabulam, cen-<br />

« turn militum, ac tot dominarum constituit, ad quam pro<br />

« armorum exercitio de diversis regnis confluxit militia<br />

« multa nimis. » Presque la meme chose est rapport6e de ce<br />

Roger de Mortemer dans Mathieu de Westminster*, en 1'an<br />

1279, <strong>et</strong> en YHistoire <strong>du</strong> Priore de Wigmore en Angl<strong>et</strong>erre.<br />

Les anciens romans donnent au fameux Arthus, roy des<br />

Br<strong>et</strong>ons, la gloire de 1'invention des tournois, des joustes <strong>et</strong><br />

de la Table ronde. Les Anglois meme se persuadent que<br />

c'est c<strong>et</strong>te Table qui se voit encore a present attachee aux<br />

murailles <strong>du</strong> vieux chateau de Wincester en Angl<strong>et</strong>erre ; ce<br />

que le scavant Cambden s revoque en doute avec suj<strong>et</strong>, ecrivant<br />

que c<strong>et</strong>te table est d'une fabrique bien plus recente.<br />

Thomas de Walsingham 6 dit que le roy Edouard III fit<br />

batir au chateau de Windsore une maison, a laquelle il<br />

donna le nom de Table ronde, dont le diam<strong>et</strong>re estoit de<br />

deux cens pieds. L'ancienne Chronique de Scheme 1 est en<br />

c<strong>et</strong>teerreura 1'egard <strong>du</strong> roy Arthus ; « Accesserunt ad regem<br />

« quidam juvenes baronum fllii, plus levitate quam strenui-<br />

« tate moti, dicentes, Domine rex, per torneamenta <strong>et</strong> has-<br />

« tiludia.... vestra diffund<strong>et</strong>ur gloria edicite itaque<br />

« Tabulam rotundam regis Artusii curiam, <strong>et</strong> gloriam ex hac<br />

« reportabilis perp<strong>et</strong>uis temporibus reportandam. »<br />

Plusieurs. estiment, avec beaucoup de probability, qu'on<br />

appella ainsi les j oustes, acause que les chevaliers qui y avoient<br />

combatu venoient, au r<strong>et</strong>our, souper chez celuy qui estoit<br />

auteur de la jouste, <strong>et</strong> estoient assis a une table ronde, ce<br />

qui se pratiquoit a 1'exemple des anciens seigneurs gaulois,<br />

qui, au recit d'Athenee 8 , avoient coutume de s'asseoir autour<br />

d'une table ronde, ayans chacun derriere eux leur escuier ;<br />

<strong>et</strong> ce, vray-semblablement, pour eviter les disputes qui arrivent<br />

ordinairement pour les preseances. Le Traite des Tournois<br />

remarque que lorsque les chevaliers qui avoient combatu<br />

au tournoy, ou a la jouste, estoient r<strong>et</strong>ournez dans leurs<br />

hostels, ils se d^sarmoient, <strong>et</strong> se lavoient le visage, puis ils<br />

venoient souper chez les seigneurs qui faispient la ceremonie<br />

de ces exercices militaires. Et tandis qu'ils estoient assis a<br />

la table pour manger, les principaux juges des tournois,<br />

qu'il nomme Diseurs, avec le roy d'armes, accompagnez de<br />

deux chevaliers, qu'ils choisissoient, procedoient a 1'enqu<strong>et</strong>e<br />

de ceux qui y avoient le mieux reiissi; ce qui se faisoit de<br />

la sorte: ils demandoient 1'avis de chacun des chevaliers<br />

qui avoient assist^ a ces combats, qui en nommoient trois<br />

ou quatre de ceux qui s'estoient le mieux aquite de leur<br />

devoir, <strong>et</strong> de ce nombre-la ils s'arr6toient a la fin a un, a qui<br />

on donnoit le prix.<br />

Comme les Francois n'estoient pas moins civils <strong>et</strong> courtois<br />

envers les dames, qu'ils estoient vaillans dans les armes,<br />

souvent ils les constituoient juges des tournois <strong>et</strong> des joustes.<br />

Le vieux Ceremonial manuscrit: « Le roy Arthus d'An-<br />

« gl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> le <strong>du</strong>e de Lencastre ordonnerent <strong>et</strong> firent la<br />

« table ronde, <strong>et</strong> les behours, tournois <strong>et</strong> joustes, <strong>et</strong> moult<br />

« d'autres choses nobles, <strong>et</strong> jugemens d'armes, dont ils<br />

1. After. Triumf. a 1235. — 2. Math. Florileg. p. 351, 412, 424. — 3. In ed. 1.<br />

A. 1280, p. 49. — 4. P. 409 ; torn. 2, Monast. Angl. p. 223. — 5. In Brilan. —<br />

6. P. 164. — 1. Chr. Aulae regiae, c. 7. — 8. L. 4, Asircv.<br />

DISSERTATIONS<br />

« ordennerentpour juger, dames <strong>et</strong> damoiselles, roys d'armes<br />

« <strong>et</strong> heraux. » L'auteurde la Chronique latine manuscrite qui<br />

commence a 1'an 1880 <strong>et</strong> finit a 1'an 1415. decrivant comme<br />

Louys II, roy de Sicile, <strong>et</strong> Charles son frere furent faits<br />

chevaliers par le roy Charles VI, en 1'an 1389, dit qu'a c<strong>et</strong>te<br />

ceremonie on fit des tournois <strong>et</strong> des joustes, <strong>et</strong> que le prix<br />

en fut donne par les dames : « Turn dominae, quarum ex<br />

« arbitrio sententia bravii dependebat, nominarunt quos<br />

« hpnorandos <strong>et</strong> praemiandos singulariter censuerunt. » Le<br />

traite des Tournois ne dit pas que les dames en aient este les<br />

juges, mais bien qu'elles donnoient le prix, qui estoit « au<br />

« mieux frappant une esp6e de tournoy, <strong>et</strong> au mieux defence<br />

dant un heaume, tel qu'a tournoy appartient. » Chez les<br />

Grecs les lois defendqient aux femmes de se trouver aux<br />

combats gymniques, ainsi que le remarque le scholiaste de<br />

Pindare ', dont la raison est ren<strong>du</strong>e par JElian 2 en ces termes<br />

: 6 (i.ev yap xai TYJ? aywvt'a; xat T^? xar' auTTjv<br />

On peut ranger sous les joustes les pas d'armes : car c'estoient<br />

des combats particuliers qui s'entreprenpient par un<br />

ou plusieurs chevaliers. Ils choisissoient un lieu, pour le<br />

plus souvent en plaine campagne, qu'ils proposoient de<br />

defendre centre tous venans, comme un pas, ou passage,<br />

qu'on ne pouvoit traverser qu'avec c<strong>et</strong>te condition de combatre<br />

celui ou ceux qui le gardpient. Mathieu Paris donne<br />

ce nom aux chemins <strong>et</strong>roits, qui sont appellez dans les auteurs<br />

latins « clusae, clausse, clausurae. Dum per quoddam<br />

« iter arctissimum, quod vulgariter passus dicitur, forent<br />

« transituri. » Les entrepreneurs de ces pas faisoient attacher<br />

leurs armoiries a un bout des lices, avec quelques<br />

autres escus de simples mais differentes couleurs, qui designoient<br />

la maniere des emprises <strong>et</strong> des armes avec lesquelles<br />

on devoit cpmbatre * De sorte que ceux qui se<br />

trouyoient la <strong>et</strong> venoient a dessein de faire des armes choisissoient<br />

la maniere <strong>du</strong> combat en touchant a 1'un de ces<br />

escus, qui la specifioit. Au pas de Varc triomphal *, qui fut<br />

entrepris par Francois <strong>du</strong>e de Valois <strong>et</strong> de Br<strong>et</strong>agne, <strong>et</strong> neuf<br />

chevaliers de nom <strong>et</strong> d'armes de sa compagnie, en la rue de<br />

Saint-Antoine a Paris, 1'an 1514, pour la solennite <strong>du</strong> mariage<br />

<strong>du</strong> roy Louys XII, il eut cinq escus attachez a c<strong>et</strong> arc<br />

triomphal : le premier d'argent, le second d'or, le troisieme<br />

de npir, le quatrieme tanne, <strong>et</strong> le cinquieme gris. Le premier<br />

signifioit le combat de quatre courses de lances; le second,<br />

d'une course de lances, <strong>et</strong> a coups d'espee sans nombre ;<br />

le troisieme, a pied, a. pouls de lance, <strong>et</strong> a coups d'espee<br />

d'une main ; le quatrieme, ^ pied, a un j<strong>et</strong> de lance, <strong>et</strong> a.<br />

1'espee a deux mains ; <strong>et</strong> le cinquieme estoit pour la defense<br />

d'un behourd, ou d'un bastillon. Ces manieres de combats<br />

estoient specifiees au long dans les deffis <strong>et</strong> les articles qui<br />

se publioient de la part de 1'entreprenant par les herauds<br />

d'armes dans les provinces, <strong>et</strong> dans les royaumes <strong>et</strong>rangers.<br />

A 1'endroit de ces escus il y avoit des officiers d'armes qui<br />

avoient soin de recueillir <strong>et</strong> d'enregistrer les noms de ceux<br />

qui touchoient aux escus, pour estre depechez a tour de<br />

r611e, selon qu'ils avoient touche a ces escus.<br />

II semble que c<strong>et</strong>te espece de jouste a este la plus en usage<br />

dans les derniers siecles. Nous en avons des exemples dans<br />

YHistoire de Georges Chdtellain s , dans la Science Herolque<br />

<strong>du</strong> sieur de la Colombiere, <strong>et</strong> en son Theatre d'Honneur 9 .<br />

Le tournoy ou la jouste ou le roy Henry II perdit la vie<br />

estoit aussi un pas d'armes, <strong>et</strong> parce que le cartel qui en fut<br />

public pour lors n'est pas commun, il ne sera pas hors de<br />

propos de 1'inserer en c<strong>et</strong> endroit, comme une piece curieuse<br />

pour notre histoire.<br />

DE PAR LE ROY. « Apr6s que par une longue guerre, cruelle<br />

« <strong>et</strong> violente, les armes ont este exercees <strong>et</strong> exploitees en<br />

« divers endroits avec effusion de sang humain, <strong>et</strong> autres<br />

« pernicieux actes que la guerre pro<strong>du</strong>it, <strong>et</strong> que Dieu, par sa<br />

« sainte grace, clemence <strong>et</strong> bonte, a voulu donner repos a<br />

« c<strong>et</strong>te affligee chr<strong>et</strong>iente par une bonne <strong>et</strong> seure paix, il<br />

« est plus que raisonnable que chacun se m<strong>et</strong>te en devoir,<br />

« avec toutes demonstrations de joyes, plaisirs <strong>et</strong> allegres-<br />

« ses, de Ipue'r <strong>et</strong> celebrer un si grand bien, qui a converti<br />

« toutes aigreurs <strong>et</strong> inimitiez en douceurs <strong>et</strong> parfaites ami-<br />

« tiez, par les estroites alliances de consanguinity, qui se font<br />

« mpiennant les mariages accordez par le trait6 de ladite<br />

« paix. C'est a sgavoir de tres-haut, tres-puissant, <strong>et</strong> tres-<br />

« magnanime prince PHILIPPE, roy catholique des Espagnes,<br />

« avec tres-haute <strong>et</strong> tres-excellente princesse madame Eliza-<br />

« b<strong>et</strong>h, fille aisnee de tres-haut, tres-puissant <strong>et</strong> tres-ma-<br />

1. Olymp. od. 7. — 2. De Animal. 1. 5, c. 17. — 3. Georg. Chaste!!, ch. 25, 31.<br />

— 4. Cerem. de France. — 5. Ch. 59, 60. — 6. La Colomb. en sa Science Heroique,<br />

ch. 43, <strong>et</strong> au vol. 1 de son Theatre d'Honneur, p. 215, 218.

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