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Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...

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De sorte que parage n'est autre chose que parentage, <strong>et</strong> peutestre<br />

il a este forme de ce mot par aborege, de meme que<br />

barnage de baronage. Le meme Roman de Garin :<br />

Ne me laissiez vergonder <strong>et</strong> honnir,<br />

Toz nos parage en esteroit plus vil.<br />

Et ailleurs:<br />

Maugre en aient Fromond <strong>et</strong> si ami,<br />

Et li parage, quanques vos estes ci.<br />

II y avoit dans la Catalogue ' une espece de gentilshommes<br />

qui estoient appellez homens de paratge, qui differoient des<br />

autres chevaliers. Les historiens d'Espagne 2 en rapportent<br />

1'origine a Ramon Borel, comte de Barcelonne, lequel, man-<br />

1. Curita, 1. \, c. 9. — 2. Beuter, 1. 2, c. 14; Diago, I. 2, c. 3 ; Thomic. c. 29 ;<br />

Chialano, en la Hist, de Valentia, torn. 1, c. 27, n. 12, 13 ; Andre Bosch, del Titols<br />

de honor de Catalunya, 1. 3, p. 328.<br />

SUR L'HISTOIRE DE SAINT LOUYS. 13<br />

quant de chevaliers <strong>et</strong> de soldats pour chasser les Mores de<br />

Barcelonne, accorda des franchises <strong>et</strong> des libertez militaires<br />

a ceux qui le voudroient accompagner a cheval en c<strong>et</strong>te<br />

§ uerre, <strong>et</strong> a leurs descendants : <strong>et</strong> s'estans trouvez au nomre<br />

de neuf cens, ils furent nommez hommes de parage,<br />

parce qu'ils estoient egaux entre eux, en honneur <strong>et</strong> en<br />

condition. Ensuite les roys d'Arragon en creerent d'autres<br />

avec les memes prerogatives, qui sont semblables a ceux des<br />

chevaliers, desquels ils ne different que de nom. Mais j'estimerois<br />

plutost qu'ils furent ainsi nommez parce qu'ils passerent<br />

avec le temps pour des personnes de haute noblesse.<br />

L'evesque de Madaure ' dit que fa ville de M<strong>et</strong>s fut gouvernee<br />

autrefois par les nobles, qui estoient divisez en cinq corps,<br />

qui estoient appellez parages, ou paraiges, qui estoient<br />

comme autant de families, aux privileges desquels les enfants<br />

des fllles participoient. Ce qui a fait dire a M. Pithou 2<br />

qu'a M<strong>et</strong>s la mere part au patriciat de M<strong>et</strong>s, dit parage, id est<br />

liberos pares gignit.<br />

1. Hist, des Evesques de M<strong>et</strong>s, en la Preface, p. 17. — 2. Sur la Coust. de Troies,<br />

art. 1.<br />

DES ASSEMBLEES SOLENNELLES DES ROIS DE FRANCE.<br />

Dans le premier <strong>et</strong>ablissement de la monarchic francoise,<br />

nos roys ont choisi une saison de 1'annee pour faire des<br />

assemblies generales de leurs peuples, pour y recevoir leurs<br />

plaintes, <strong>et</strong> pour y faire de nouveaux reglemens <strong>et</strong> de nouvelles<br />

loix, qui devoient estre receues d'un consentement<br />

universel. Us y faisoient encore une reveue exacte de leurs<br />

troupes <strong>et</strong> de leurs soldats, acause dequoy ' quelques auteurs<br />

ont ecrit que ces assemblees furent nominees champs de<br />

Mars, <strong>du</strong> nom de la deite qui presidoit a la guerre. Gregoire<br />

de Tours 2 , parlant de Clovis : « Transacto vero anno, jussit<br />

«omnem cum armorum apparatu advenire phalangam,<br />

« ostensuram in campo Martio suorum armorum nitorem. »<br />

Et veritablement il semble que nos Francois donnerent ce<br />

nom a ces reyeues generales des troupes, a 1'exemple des<br />

Remains, qui avoient coutume de les faire dans le champ de<br />

Mars, proche de la ville de Rome, <strong>et</strong> ou ils exercoient ordinairement<br />

leurs soldats; d'ou vient que nous lisons que la<br />

plupart des grandes villes des provinces qui leur ont appartenu<br />

ont eu pres de leurs murs ces champs de Mars, a<br />

1'imitation de celle de Rome: ce que la Vie de S. Eleuthsre 3<br />

remarque a 1'egard de celle de Tornay, dont il estoit evesque,<br />

Girolamo dalla Corte pour celle de Verone*, <strong>et</strong> Velser 5 ,<br />

pour plusieurs autres. Trebellius Pollio 6 , en la Vie de I'empereur<br />

Claudius, fait assez voir que ces exercices de la guerre<br />

se faisoient dans les campagnes: « Fecerat hoc <strong>et</strong>iam ado-<br />

« lescens in militia, cum ludicro Martiali in campo lucta-<br />

« men inter fortissimos quosque monstrar<strong>et</strong>. ».<br />

Mais il est bien plus probable que ces assemblees furent<br />

ainsi nommees parce qu'elles se faisoient au commencement<br />

<strong>du</strong> mois de mars. La Chronique de Fredegaire, parlant de<br />

Pepin: « Evoluto anno, praefatus rex a kal. mart, omnes<br />

« Francos, sicut mos Francorum est, Bernaco villa ad se<br />

« venire praecepit. » Un titre de Dagobert 7 est souscrit « die<br />

« calendarum martiarum in compendio palatio, » qui estoit<br />

le jour auquel on commencoit ces assemblees. II y a memes<br />

lieu de croire que nos premiers Francois prirent occasion de<br />

commencer les annees de ce jpur-la; ce qu'on peut recueillir<br />

des termes <strong>du</strong> decr<strong>et</strong> de Tassillon, <strong>du</strong>e de Baviere 8 : « Nee<br />

« in publico mallo transactis tribus kalendis martiis post<br />

1. Flod. 1.1. Hist. Rem. c. 13 ; Vita S. Remig. — 2. L. 2, Hist. c. 27 ; Aimoin,<br />

1.1, c. 12 ; Gesta Fr. c. 10 ; Flod. Vila S. Rem.; Vid. Autor. cit. a Rosino, 1. 6,<br />

c. 11. — 3. C. 12, g 5. — 4. Hist, di Verona, 1. 7, p. 415. — 5. L. 5, Rer. Vend. —<br />

6. In Claudio. — 7. In Chr. Fontanell. c. 1. — 8. C. 2,112.<br />

DISSERTATION IV.<br />

« haec ancilla permaneat. » Car ce qui est icy appe!16 mallum<br />

publicum est nomm6 placitum dans Fredegaire ', conventus<br />

en ce passage d'Aimoin 2 : « Bituricam yeniens, conventum,<br />

«more Francico, in campo egit. » Ailleurs il le nomme<br />

« conventus generalis.»<br />

C<strong>et</strong>te coutume de convoquer les peuples au premier jour<br />

de mars cut cours longtemps sous la premiere race de nos<br />

rois 3 . Mais Pepin, jugeant que c<strong>et</strong>te saison n'estoit pas encore<br />

propre pour faire la reveue des troupes, <strong>et</strong> encore moins<br />

pour les m<strong>et</strong>tre en campagne, changea ce jour au premier<br />

de may. C'est ce que nous apprenons de Fredegaire *:<br />

« Ibi placitum suum campo madio, quod ipse primus pro<br />

« campo martio pro utilitate Francorum instituit, tenens,<br />

« multis muneribus a Francis <strong>et</strong> proceribus suis ditatus<br />

« est. » Quelques Annales s rapportent que ce changement<br />

se fit en 1'an 755; <strong>et</strong> 1'auteur de la Vie de S. Remy, archevesque<br />

de Reims, marque assez que ce fut pour la raison que<br />

je viens de dire: « Quern conventum posteriores Franci maii<br />

« campum, quando reges ad bella solent procedere, vocari<br />

« instituerunt. > Depuis ce temps-la ces assemblees changent<br />

de nom dans les auteurs, dans lesquels elles sont<br />

appellees indifFeremment campi magii ou madii 6 . Quelquesuns<br />

ont ecrit que la ville de Maienfeld, au diocese de Coire,<br />

au canton des Orisons 7 , fut ainsi nommee acause de ces<br />

assemblees qui se tenoient au mois de may; car Maienfeld<br />

signifle champ de may. Non seulement on y traittoit des<br />

affaires de la guerre, mais encore generalement de toutes les<br />

choses qui regardoient le bien public. Fredegaire *: « Omnes<br />

« optimates Francorum ad Dura, in pago Riguerinse, ad<br />

« campo madio, pro salute patrise <strong>et</strong> utilitate Francorum<br />

« tractanda, placito institute, ad se venire praecepit, » ce qui<br />

est aussi toucb.6 par le moine Aigrad 9 , en la Vie de S.<br />

Ansbert, archevesque de Rouen.<br />

Les roys I0 recevoient en ces assemblees les pr6sens de<br />

leurs suj<strong>et</strong>s, ce qui est particulierement remarque par le<br />

passage de Fredegaire, que je viens de citer, <strong>et</strong> par tpus les<br />

auteurs " qui ont parle de la grande autorit6 des maires <strong>du</strong><br />

palais, lorsqu'ils ecrivent qu'ils gouvernoient 1'Etat avec un<br />

1. Fredeg. A. 766. — 2. L. 4, c. 67. — 3. Id. c. 68, 70, 71, 85. — 4. A. 766. —<br />

5. Annal. Fr. torn. 2 ; Hist. Fr. p. 7, <strong>et</strong> apud Lab. torn. 2 ; Bibl. p. 734. — 6. Chr.<br />

Moiss. A. 777, 790. — 7. Chr. S. Gall. A. 775, <strong>et</strong> seq. Goldast. — 8. A. 761. —<br />

9. C. 5, n. 22. — 10. Annal. Fuld. — 11. Mar. Scot. A. 750; Chr. Tur. A. 670 ;<br />

Andr. Sylv. A. 662.

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