Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...

DISSERTATION
OU REFLEXIONS
SUR
L'HISTOIRE DE SAINT LOUYS
DES COTTES D'ARMES
ET PAR OCCASION DE L'ORIGINE DES COULEURS ET DES METAUX DANS LES ARMOIRIES.
La cotte d'armes a est6 le vehement le plus ordinaire des
anciens Gaulois : il estoit appelle par eux sagum*, d'ofi nous
avons emprunte le mot de saye ou de sayon. Sa forme estoit
comme celle des tuniques de nos diacres, et memes quelquesuns
de nos auteurs lui en donnent le nom. Pour 1'ordinaire
elle ne passoit pas les genoux, ainsi que Martial a remarque,
Dimidiasque nates Gallica palla tegit 2 .
Us s'en servoient en temps de guerre pardessus la cuirasse,
de meme que les chevaliers francois de la cotte d'armes, qui
a retenu cette appellation, parce qu'elle se mettoit pareillement
dessus les armes : a 1'exemple des anciens Grecs, qui
usoient d'un semblable vetement pardessus la cuirasse,
appelle pour ce sujet emOwpaxt'Siov et repiOwpaxcStov dans Plutarque
3 , duquel nous apprenons que son principal usage
estoit a I'effet de reconnoitre les cavaliers des deux partis. II
est fait mention de ces cottes d'armes dans quelques auteurs
grecs du moyen temps*, qui les appellent d'un terme grec
Barbare, tant6t emXwptxtov, tant6t eTtavoxXigavov 5 , parce qu'on
s'en revetoit pardessus la cuirasse. Tzetzes 6 les represente
fendues, ainsi qu'estoient les cottes d'armes.
Les Francois se servoient dans les commencements d'une
sorte de vetement, ou de manteau, qui leur estoit particulier,
qui, estant mis sur lesepaules, yenoit jusquesen terre devant
et derriere, et par les c6tez a peine touchoit aux genoux, qui
est la forme du manteau royal de nos rois, aux jours de leurs
sacres. Mais depuis qu'ils passerent dans les Gaules, ils
quitterent cette sorte d'habit, et prirent la cotte d'armes, ou
le sayon des Gaulois, acause que leur usage leur sembla
plus convenable a la profession qu'ils faisoient de la guerre,
et moins embarrassante dans les combats: « quia bellicis
« rebus aptior videretur ille habitus. » Ce sont les termes du
moine de S. Gal 7 .
1. Bayff. de Re vest. — 2. L. 1, Epigr. 97 [93]. — 3. In Artax. [cap. U. irept-
Owpaxioiov est la lefon des anciennes editions, qui ne se trouve dans aucun
; Henr. Stephani Thesaur. ling. gr. ed. Didot, in '
— 6. Ad^Hesiod. [Op. et D. lib. 2. pag. 158: -/ITWV xou
oiEtr/'.ff[x£vov tjiaTtov o xaXo'Vsvov £7U>,a>pixov.] — 7.
DISSERTATION I.
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