Glossarium mediae et infimae latinitatis Conditum a Carolo du ...
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4 DISSERTATIONS<br />
Je ne veux point m'arr<strong>et</strong>er a ce qui regarde le blazon de<br />
1'hermine, parce qu'outre que cela est hors de mon suj<strong>et</strong>,<br />
c<strong>et</strong>te matiere d'ailleurs a este traitee amplement par tous<br />
ceux qui ont ecrit des blazons '. Je remarque seulement que<br />
1'hermine estant 1'armoirie des <strong>du</strong>es de Br<strong>et</strong>agne, en estoit<br />
aussi la devise. Br<strong>et</strong>agne, roi d'armes, decrivant 1'enterrement<br />
<strong>du</strong> coeur d'Anne <strong>du</strong>chesse de Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> reine de<br />
France, dit qu'a 1'entree de 1'eglise des Carmes, ou il fut<br />
depose, il y avoit un grand ecu party des armes de France<br />
<strong>et</strong> de Br<strong>et</strong>agne, couronne de deux couronnes, <strong>et</strong> enrichy d'une<br />
cordeliere d'or. « Au dessous <strong>du</strong>dit escu y avoit une ermine<br />
« faite pres <strong>du</strong> vif, ayant un fanon d'ermines au col, pas-<br />
« sante estoit sur une mote de ver<strong>du</strong>re (que la Colombiere a<br />
« mal pris pour de I'eauJ, <strong>et</strong> disoit celle dite ermine, A MA<br />
« VIE, qui est 1'antique mot <strong>du</strong> noble pays <strong>et</strong> <strong>du</strong>che de Bre-<br />
« tagne. » Ce mot n'est autre, si je ne me trompe, que le cry<br />
de guerre des <strong>du</strong>es de Br<strong>et</strong>agne, n'ayant rien de commun<br />
avec 1'hermine : quoy que je n'ignore pas qu'ils ont encore<br />
cri6 Saint Yves, ou Saint Malo: se pouvant faire qu'un comte<br />
ou <strong>du</strong>e de Br<strong>et</strong>agne, s'estant veu en peril dans le combat,<br />
avoit implore 1'assistance des siens, en criant qu'on en vouloitasa<br />
vie; mais cela n'est qu'une pure conjecture. Chiffl<strong>et</strong> 2<br />
remarque encore que Frederic d'Arragon, roi de Naples, institua<br />
1'ordre de 1'Hermine en 1'an 1497, qui pendoit a un<br />
collier d'or. Voila ce que j'ai remarque de 1'Hermine. Maintenant<br />
il faut dire quelque chose <strong>du</strong> vair, avant que de<br />
parler des couleurs qui entrent en la composition des<br />
armoiries.<br />
Tous les auteurs conviennent que le vair a este 1'une des<br />
plus riches pannes ou fourrures dont les princes se soient<br />
rev<strong>et</strong>us. Nos herauds qui le reconnoissent <strong>et</strong> 1'adm<strong>et</strong>tent<br />
dans les armoiries, avec 1'hermine, le representent comme<br />
parseme de cloches, les unes en leur forme naturelle, les<br />
autres renversees, jointes ensemble. Csesar Vecellio 3 . auteur<br />
italien, decrivant les habits <strong>et</strong> la robe d'Ordelafo Faliero. qui<br />
estoit doge de Venise en 1'an 1085, dont la figure se vpit sur<br />
la porte <strong>du</strong> tresor de 1'eglise de S. Marc de la meme ville, dit<br />
que la robe de ce <strong>du</strong>e est fourree de peaux de vair, qu'il<br />
represente comme le papelonne. Voicy les termes de c<strong>et</strong><br />
auteur, pour faire voir i'estime que Ton faisoit de ces peaux<br />
anciennement : « II manto <strong>du</strong>nque era di s<strong>et</strong>a frigiato d'oro,<br />
« <strong>et</strong> fqdrato di vari pelli, che in quei tempi erano di gran-<br />
« dissima stima, <strong>et</strong> di qui nasce che 1'armi <strong>et</strong> 1'insegne di<br />
« molte famiglie nobili fannq oltre le altre cose queste pelli,<br />
« che chiamaro vari, <strong>et</strong> percio si vede, che 1'antichi pittori<br />
« qualunque volta volevano ritrar qualche gran personaggio<br />
« di auttorita ; lo depingevano ordinariamente con un manto<br />
« fodrato di queste pelli. »<br />
La plupart des auteurs 4 ecrivent que le vair n'est autre<br />
chose qu'une fourrure composee de p<strong>et</strong>its morceaux de peaux<br />
d'hermines, <strong>et</strong> de celle d'une b<strong>et</strong>ell<strong>et</strong>te, nommee GRIS, lesquels<br />
estans decoupez <strong>et</strong> taillez artistement en triangles,<br />
representent la figure de diverses cloches renversees les unes<br />
contre les autres, les droites estans de gris, les renversees<br />
d'hermines, au moyen de ce que le poil venant a s'eslargir<br />
au bas <strong>du</strong> triangle, <strong>et</strong> a semesler Fun parmi 1'autre, il prend<br />
la figure de la cloche, ou d'un verre, d'ou quelques-uns ont<br />
pens6 que c<strong>et</strong>te pell<strong>et</strong>erie avoit pris son nom : de la on infere<br />
qu'au blazon <strong>du</strong> vair, aussi Men qu'en celui de 1'hermine il<br />
n'y a point de fonds, c'est-a-dire qu'il n'y a aucune piece<br />
chargeante, ni semee : 1'argent qui est emploie pour marquer<br />
la blancheur de 1'hermine ; <strong>et</strong> 1'azur, qui represente le gris,<br />
auquel c<strong>et</strong>te cpuleur tire plus que pas une autre, estant<br />
vair : bien qu'improprement on prene aujourd'huy 1'azur<br />
pour le vair, comme I'on fait les mouch<strong>et</strong>ures noires pour<br />
les hermines.<br />
Ces memes ecrivains 5 ajoutent que c'est pour cela que le<br />
nom de vair a este donne a c<strong>et</strong>te pell<strong>et</strong>erie, acause de sa<br />
vari<strong>et</strong>e, estant diversifiee de peaux de differentes couleurs,<br />
de meme que parmi les Latins « vestis varia dicebatur quse<br />
« erat discolor diversisque coloribus consuta » : car. suivant<br />
le dire de Ciceron, « vari<strong>et</strong>as verbum latinum est, idque<br />
« proprie quidem in disparibus coloribus dicitur 6 . » Ceux<br />
de Baoylone semblent avoir este les premiers qui ontinvent6<br />
ces sortes de fourrures marqu<strong>et</strong>ees <strong>et</strong> diyersifiees. Zonare 7<br />
raconte que Sapor, roi de Perse, qui vivoit <strong>du</strong> temps <strong>du</strong><br />
grand Constantin, ayant fait voir a son fils Adarnases, alors<br />
jeune enfant, une superbe tente qui lui avoit <strong>et</strong>e envoyee de<br />
Babylone, faite de peaux d'animaux qui naissent en ee<br />
4. Ceremonial de France, p. 139dela 1" edit.—2. In Anast. Child, c. 21. —<br />
3. De gli Habiti antiq. <strong>et</strong> modern! del mondo, p. 42. — 4. Fauche, 1. 1; des Cheval.<br />
ch. 2. — 5. La Rocheflavin, au 1. 10 des Parlera. ch. 25, n. 15 ; Fauch<strong>et</strong> <strong>et</strong> autres ;<br />
Ant. Thylesius, de Colorib. c. 13 ; Alciat. 1. 2, Parerg. c. 1. — 6. L. 2, de Finib.<br />
cap. 3. —7. T. .3, p. 11.<br />
pays-la, artistement diversifies <strong>et</strong> marqu<strong>et</strong>ees, il lui<br />
demanda ce qu'il luy sembloit de ce riche present: h quoy<br />
Adarnases fit reponse que lorsqu'il seroit roi il feroit faire<br />
un pavilion sans comparaison plus exquis, <strong>et</strong> qu'il le feroit<br />
faire de peaux d'hommes. Ce que c<strong>et</strong> auteur rapporte de ce<br />
jeune prince pour un presage de sa cruaut6, qui lui fitperdre<br />
le royaume dans la suite <strong>du</strong> temps : <strong>et</strong> faisant voir d'ailleurs<br />
en c<strong>et</strong> endroit que ces peaux de Babylone estoient de diverses<br />
couleurs, '<strong>et</strong> comme marqu<strong>et</strong>ees : ffxrivYj TCOT^ TW uarpt Stsxo-<br />
(jisffOr) ex Ba6uXu>voi; Sep[*a